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Monde Arabe -

Le "Printemps arabe" et l'Occident : sept leçons de l'histoire

Par

> twitter.com/seumasmilne

Recherche vidéos par Oliver Laughland

On a vraiment le sentiment que, plus que toute autre partie de l'ancien monde colonial, le Moyen-Orient n'a jamais été complètement décolonisé. Situé sur la majeure partie des réserves pétrolières du globe, le monde arabe a été la cible d'interférences et d'interventions continuelles depuis qu'il est devenu officiellement indépendant. Découpé en Etats artificiels après la Première Guerre mondiale, il a été bombardé et occupé - par les Etats-Unis, Israël, la Grande-Bretagne et la France - et verrouillé par des bases états-uniennes et des régimes autoritaires soutenus par l'Occident. Comme la blogueuse palestinienne Lina Al-Sharif le disait sur un tweet le Jour de l'Armistice cette année, "la Première Guerre mondiale n'est pas encore finie parce que nous, au Moyen-Orient, en vivons toujours les répercussions."

Le 'Printemps arabe' et l'Occident : sept leçons de l'histoire

Octobre 2011 : des Egyptiens, place Talat Harb au Caire, protestent contre le pouvoir militaire. Octobre 1956 : des Egyptiens manifestent au même endroit contre l'invasion franco-britannique. (Photographe: Getty/Associated Press)
Les soulèvements arabes qui ont éclaté en Tunisie il y a un an se sont focalisés sur la corruption, la pauvreté et le manque de liberté plutôt que sur la domination occidentale ou l'occupation israélienne. Mais le fait qu'ils aient débuté contre des dictatures soutenues par l'Occident signifient qu'ils constituent une menace stratégique à l'ordre stratégique.

Depuis le jour où Hosni Moubarak est tombé en Egypte, les puissances occidentales et leurs alliés du Golfe ont mené une contre-offensive acharnée pour acheter, écraser ou détourner les révolutions arabes. Et elles peuvent puiser dans une masse d'expériences : chaque centre des soulèvements arabes, d'Egypte au Yémen, a vécu des décennies de domination impériale. Tous les principaux Etats de l'OTAN qui ont bombardé la Libye par exemple - les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France et l'Italie - ont eu des troupes d'occupation dans le pays, du plus loin qu'on se souvienne.

Si les révolutions arabes veulent prendre le contrôle de leur avenir, alors il faudra qu'elle garde un œil sur leur passé récent. Voici donc sept leçons de l'histoire de l'ingérence occidentale au Moyen-Orient, avec l'aimable autorisation du service des archives de Pathé News, la voix de l'ère coloniale de la Perfide Albion elle-même.

1. L'occident n'a jamais renoncé à contrôler le Moyen-Orient, quels que soient les revers
Prenez la dernière fois où des Etats arabes ont commencé à se retirer de l'orbite occidentale - dans les années 1950 sous l'influence du pan-arabisme de Nasser. En juillet 1958, des officiers radicaux de l'armée nationaliste irakienne ont renversé un régime corrompu et répressif, soutenu par l'Occident (cela vous rappelle quelque chose ?) et les garnisons britanniques.

Vidéo Pathé News : La révolution de 1958 en Irak.

Le déboulonnage de la monarchie irakienne complaisamment fiable a semé la panique chez Pathé. L'Irak riche en pétrole est devenu "l'endroit le plus dangereux", prévenait le reportage dans la première dépêche relatant les événements. Malgré le "patriotisme" du Roi Faysal "éduqué à Harrow" - ce que "personne ne conteste", nous assure la voix-off - les évènements avaient été trop rapides, "malheureusement pour la politique occidentale".

Mais en quelques jours - comparés aux deux mois qu'il leur a fallu pour intervenir en Libye cette année - la Grande-Bretagne et les Etats-Unis ont déplacé des milliers de soldats en Jordanie et au Liban pour protéger de la révolte nassériste deux autres régimes clientélistes. Ou, comme le dit Pathé News dans le reportage postérieur, pour "arrêter la pourriture au Moyen-Orient".

Vidéo Pathé News : Les troupes britanniques s'envolent pour la Jordanie, 1958.

Ils n'avaient non plus aucunement l'intention de laisser un Irak révolutionnaire se débrouiller tout seul. Moins de cinq ans plus tard, en février 1963, les services secrets états-uniens et britanniques ont soutenu le coup d'Etat sanglant qui a porté au pouvoir les Ba'athistes de Saddam Hussein pour la première fois.





Avançons rapidement jusqu'à 2003, où les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont envahi et occupé la totalité du pays. L'Irak était enfin de retour sous le contrôle occidental - au prix d'un carnage et de destructions sauvages. Ce fut la force de la résistance irakienne qui a fini par conduire au retrait américain cette semaine - mais même après le repli, 16.000 sous-traitants, formateurs et autres membres de la sécurité resteront sous commandement US. En Irak comme dans le reste de la région, ils ne partent que s'ils y sont contraints.

2. On peut généralement faire confiance aux puissances impérialistes pour se leurrer sur ce que pensent réellement les Arabes

Vidéo Pathé News : Mussolini visite la Libye, 1937.

Se peut-il que le présentateur de Pathé News - et les occupants colonialistes de l'époque - ait vraiment cru que les "milliers d'Arabes" pétrifiés bombardant de louanges le dictateur fasciste Mussolini tandis qu'il traversait les rues de Tripoli, dans la colonie italienne de Libye en 1937, étaient vraiment sincères ? Il suffit de voir leurs visages apeurés.

Aucune allusion dans les actualités au fait qu'un tiers de la population de Libye soit morte sous la brutalité du régime colonial italien, ou au mouvement de la résistance libyenne héroïque menée par Omar Mukhtar, pendu dans un camp de concentration italien. Le "masque de l'impérialisme" porté par Mussolini, selon la voix-off, aurait convenu tout aussi bien aux hommes politiques britanniques de l'époque.

Vidéo Pathé News : La Reine visite Aden, 1954.

Et le reportage de Pathé sur la visite de la Reine à la colonie britannique d'Aden (maintenant partie du Yémen) quelques années plus tard est étrangement similaire, avec des "milliers de sujets loyaux enthousiastes" qu'on montre accueillants soi-disant "leur propre Reine" dans ce qu'elle décrit allègrement comme "un exemple remarquable de développement colonial".

Tellement remarquable qu'à peine dix ans plus tard, les mouvements de libération du Sud Yémen obligeaient les troupes britanniques à évacuer le dernier avant-poste de l'empire après qu'elles aient battu, torturé et assassiné pour se frayer leur chemin jusqu'au Cratère d'Aden : un ancien troufion a expliqué dans un documentaire de 2004 de la BBC sur Aden qu'il ne pouvait pas entrer dans les détails à cause du risque de poursuites pour crimes de guerre.

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Un soldat britannique s'empare d'un manifestant dans le district du Cratère d'Aden en 1967 (Photo: Terry Fincher / Getty)


Les néo-cons espéraient que l'Irak serait une promenade et des reportages US et britanniques sur l'invasion ont montré des Irakiens jetant des fleurs aux troupes d'envahisseurs alors que la résistance armée était déjà en pleine mobilisation. Et des reportages de la télévision du Royaume-Uni sur les troupes britanniques "protégeant la population locale" contre les Taliban en Afghanistan nous rappellent, de manière frappante, les actualités des années 1950 sur Aden et Suez.

Même pendant les soulèvements de cette année en Egypte et en Libye, les médias occidentaux ont souvent vu ce qu'ils voulaient voir dans les foules de la Place Tahrir et de Benghazi - pour se retrouver tout surpris que les Islamistes finissent pas dicter leur loi ou remporter les élections. Quoi qu'il arrive ensuite, ils n'y comprendront vraisemblablement rien.

3. Les grandes puissances sont de vieux briscards dans l'art d'enjoliver les régimes clientélistes pour que le pétrole continue de couler
Lorsqu'il s'agit des autocraties réactionnaires du Golfe, il faut être juste, ils s'en fichent. Mais avant que la vague anti-impérialiste des années 1950 ne l'ai fait pour une flopée d'entre eux, les Britanniques, les Français et les Américains ont travaillé dur pour parer les régimes larbins de l'époque des atours des démocraties constitutionnelles progressistes.

Parfois cet effort est rapidement tombé à l'eau, comme ce reportage enjoué sur le "premier test démocratique important" en Libye sous le roi Idris, marionnette des US(a) et des Britanniques, n'essaie même pas de le dissimuler.

Vidéo Pathé News : Emeutes en Libye, en 1952.

Le truquage éhonté des élections de 1952 contre l'opposition islamique déclencha des émeutes et tous les partis politiques furent interdits. Idris fut plus tard renversé par Kadhafi, le pétrole nationalisé et la base US Wheelus fermée - bien qu'aujourd'hui le drapeau du roi flotte à nouveau sur Tripoli avec l'aide de l'OTAN, tandis que les compagnies pétrolières occidentales attendent de ramasser leurs gains.

Des élections ont aussi été truquées et des milliers de prisonniers politiques ont été torturés dans l'Irak des années 1950. Mais pour ce qui est des bureaucrates britanniques - retranchés comme "conseillers" à Bagdad et dans leur base militaire à Habbaniya - et des actualités montrées dans les cinémas britanniques à l'époque, l'Irak de Faysal était une démocratie bienveillante et "éclairée".

Vidéo Pathé News : Les champs pétrolifères de Bassora, 1952.

Sous le regard vigilant des ambassadeurs US et britannique et "M. Gibson", de la British Iraq Petroleum Company, nous voyons le Premier ministre irakien, Nuri Said, inaugurer le champ pétrolifère Zubai, près de Bassora en 1952, pour apporter "des écoles et des hôpitaux" grâce au "travail commun de l'est et de l'ouest."

En fait, cela n'arrivera que lorsque le pétrole sera nationalisé - et six ans plus tard, Said était tué dans les rues de Bagdad alors qu'il tentait de s'échapper, habillé en femme. Un demi-siècle plus tard et les Britanniques reprenaient le contrôle de Bassora, alors qu'aujourd'hui les Irakiens se battent pour empêcher une nouvelle mainmise sur leur pétrole dans un pays dévasté dont les hommes politiques US et britanniques répètent à nouveau que c'est une démocratie.

Tout Etat du "Printemps arabe" qui abandonne l'auto-détermination pour la sphère occidentale peut bien sûr s'attendre à la même qualification - tout comme les régimes clientélistes qui n'ont jamais quitté son orbite, par exemple l'Etat policier corrompu de Jordanie, ont toujours été salués comme des havres de bonne gouvernance et de "modération".

4. Les peuples du Moyen-Orient n'oublient pas leur histoire - même quand les Etats-Unis et l'Europe le font
Le fossé peut difficilement être plus large. Quand l'ancien ministre de l'Information et journaliste émérite de Nasser, Mohamed Heikal, a récemment averti que les soulèvements arabes étaient utilisés pour imposer un nouvel "accord Sykes-Picot" - le dépeçage de l'Orient arabe après la première guerre mondiale entre la Grande-Bretagne et la France - les Arabes et autres au Moyen-Orient savaient bien sûr exactement de quoi il parlait. L'accord a façonné toute la région et ses relations avec l'Occident depuis. Mais pour beaucoup de non-spécialistes en Grande-Bretagne et en France, Sykes-Picot pourrait aussi bien être une marque obscure de râpe à fromage électrique.

La même chose vaut pour plus d'un siècle d'ingérence, d'occupation et de subversion antidémocratique anglo-américaine contre l'Iran. Les médias britanniques ont exprimé leur perplexité devant l'hostilité populaire iranienne vis-à-vis de la Grande-Bretagne lorsque l'ambassade à Téhéran a été saccagée par des manifestants le mois dernier. Mais quand on connaît le contexte historique, qu'y a-t-il de surprenant ?

Vidéo Pathé News : Le renversement de Mossadegh, 1953.

Le cynisme orwellien du rôle de la Grande-Bretagne est parfaitement saisi dans le reportage de Pathé sur le renversement, en 1953, du dirigeant iranien démocratiquement élu Mohammed Mossadegh après qu'il ait nationalisé le pétrole d'Iran.

Les manifestants pro-Mossadegh sont décrits comme violents et destructeurs, tandis que le coup d'Etat violent organisé par la CIA et le M16 qui l'a évincé au profit du Shah est accueilli comme une "tournure spectaculaire des évènements" et populaire. Les actualités traitent de "dictateur potentiel" un Mossadegh élu qui, lors de son procès pour trahison, a exprimé l'espoir que son sort serve d'exemple en "brisant les chaines de la servitude coloniale". Le vrai dictateur, le Shah soutenu par l'Occident, dont l'autocratie brutale a ouvert la voie à la révolution iranienne et à la République islamique 26 ans après, est salué comme le souverain du peuple.

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Mohammed Mossadegh, Premier ministre d'Iran destitué, pendant son procès au lendemain du coup d'Etat orchestré par la CIA et le MI6 qui a renversé le gouvernement élu en 1953 (Photo AFP)


Ainsi quand les hommes politiques occidentaux s'insurgent contre l'autoritarisme iranien ou prétendent être les champions des droits démocratiques tout en continuant à soutenir une série de dictatures du Golfe, il n'y en aura pas grand monde au Moyen-Orient pour les prendre trop au sérieux.

5. L'Occident a toujours présenté les Arabes qui exigent de s'occuper de leurs propres affaires comme des fanatiques
Le bouleversement révolutionnaire qui a débuté en décembre dernier à Sidi Bouzid est loin d'être le premier soulèvement populaire contre un régime oppressif en Tunisie. Dans les années 1950, le mouvement contre l'Etat colonial français fut naturellement dénoncé par les gouvernements coloniaux et leurs partisans comme "extrémiste" et "terroriste".

Pathé News n'avait certainement rien à faire de leur campagne pour l'indépendance. En 1952, il met une attaque d'un poste de police sur le compte d'"une explosion d'agitation nationaliste" en Afrique du Nord. Et alors que la police coloniale mène une "recherche vigoureuse des terroristes" - même si les hommes hagards arrachés à leurs maisons à la pointe du fusil ressemblent plus aux "suspects habituels" du Capitaine Renault à Casablanca - le présentateur se plaint que "une fois de plus, des fanatiques interfèrent et font empirer la situation".

Vidéo Pathé News : Révolte nationaliste en Tunisie, 1952.

Il veut parler des nationalistes tunisiens, bien sûr, plus que du régime français d'occupation. Le nationalisme arabe a depuis été éclipsé par la montée des mouvements islamistes, qui ont à leur tour été rejetés comme "fanatiques", tant par l'Occident que par quelques anciens nationalistes. Alors que les élections portent au pouvoir un parti islamiste après l'autre dans le monde arabe, les US(a) et leurs alliés tentent de les apprivoiser - sur la politique étrangère et économique, plus que l'interprétation de la sharia. Ceux qui succombent deviennent des "modérés", les autres restent des "fanatiques".

6. L'intervention militaire étrangère au Moyen-Orient apporte la mort, la destruction et le diviser-pour-régner
Il est à peine nécessaire de plonger dans les archives pour traiter de cela. L'expérience de la dernière décennie est suffisamment claire. Que ce soit une invasion et une occupation à grande échelle, comme en Irak où des centaines de milliers d'Irakiens ont été tués, ou des bombardements aériens pour un changement de régime sous la bannière de la "protection des civils" en Libye, où des dizaines de milliers de Libyens sont morts, les coûts humains et sociaux ont été catastrophiques.

Et c'est vrai de toute l'histoire désastreuse de l'implication occidentale au Moyen Orient. Le film silencieux de Pathé sur la dévastation de Damas par les forces coloniales françaises pendant la révolte syrienne de 1926 pourrait aussi bien être sur Falluja en 2004 ou Sirte cette automne - si vous ignorez les fez et les casques coloniaux.

Vidéo Pathé News : La défense de Damas, 1925.

Trente ans plus tard et c'était l'invasion anglo-française de l'Egypte en 1956, qui a marqué le remplacement des anciens Etats coloniaux européens par les Etats-Unis comme puissance dominante dans la région.

Vidéo Pathé News : Opération anglo-française sur le Canal de Suez, 1956.

Cette séquence d'actualités des troupes britanniques attaquant Suez, des troupes d'invasion occupant et détruisant encore une autre ville arabe, pourrait être Bassora ou Beyrouth - c'est devenu un élément commun du monde contemporain, et un lien direct avec l'époque coloniale.

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Les troupes britanniques encerclent une foule affamée en face des ruines de Port Said, détruit pendant l'invasion anglo-française de l'Egypte en 1956 (Photo Getty).


C'est la tactique impérialiste classique d'utiliser des divisions religieuses et ethniques pour imposer une occupation étrangère : que ce soit les Américains en Irak, les Français en Syrie et au Liban ou les Britanniques à peu près où ils veulent. Les archives Pathé sont pleines d'actualités acclamant les troupes britanniques de "maintien de la paix" entre des populations hostiles, de Chypre en Palestine - pour mieux garder le contrôle.

Et maintenant le sectarisme religieux et les divisions ethniques nourris sous l'occupation américano-britannique de l'Irak ont été mobilisées par les alliés de l'Occident dans le Golfe pour bloquer ou détourner le défi du réveil arabe : dans l'écrasement de l'insurrection au Bahreïn, l'isolement de l'agitation chiite en Arabie Saoudite et le conflit de plus en plus sectaire en Syrie - où une intervention étrangère ne ferait qu'intensifier les meurtres et refuser aux Syriens le contrôle de leur propre pays.

7. Le soutien de la colonisation de la Palestine est un blocage permanent sur des relations normales avec le monde arabe
Israël n'aurait pu être créé sans les 30 ans de domination impérialiste de la Grande-Bretagne en Palestine et son parrainage de la colonisation juive européenne massive sous la bannière de la déclaration Balfour de 1917. Une Palestine indépendante, avec une majorité arabe palestinienne écrasante, ne l'aurait manifestement jamais accepté.

Cette réalité nous est montré dans ce clip de Pathé News de l'époque de la révolte arabe contre le mandat britannique à la fin des années 1930, où l'on voit des soldats britanniques rafler des "terroristes" palestiniens dans les villes de Cisjordanie occupée de Naplouse et de Tulkarem - exactement comme le font leurs successeurs israéliens aujourd'hui.

Vidéo Pathé News : Les troupes britanniques à Naplouse, 1939.

Pour la sécurité des colons juifs, déclare le présentateur sur le ton haletant des voix-off des années 1930, "les troupes britanniques sont toujours vigilantes, toujours protectrices". Cette relation s'est brisée après que la Grande-Bretagne ait limité l'immigration juive en Palestine à la veille de la Seconde Guerre mondiale.

Le réflexe colonial de la Grande-Bretagne, en Palestine comme ailleurs, a toujours été de se présenter comme le "gardien de la loi et de l'ordre" contre les "menaces de rébellion" et "maîtriser la situation" - comme dans ces actualités délirantes de 1938 sur Jérusalem.

Vidéo Pathé News : Les troupes britanniques à Jérusalem, 1938.

Mais le lien crucial originel entre la puissance impérialiste occidentale et le projet sioniste est devenu une alliance stratégique permanente après l'établissement d'Israël - par l'expulsion et la dépossession des Palestiniens, plusieurs guerres, 44 ans d'occupation militaire et la colonisation illégale continue de la Cisjordanie et de Gaza.

La nature inconditionnelle de cette alliance, qui reste le pivot de la politique états-unienne au Moyen-Orient, est l'une des raisons pour lesquelles des gouvernements arabes démocratiquement élus trouveront certainement plus difficile de jouer les gogos vis-à-vis du pouvoir US que les Moubaraks dictatoriaux et les monarques du Golfe. La cause palestinienne est ancrée dans la culture politique arabe et islamique. Comme la Grande-Bretagne avant eux, les Etats-Unis vont avoir du mal à rester "les maitres de la situation" au Moyen-Orient.


Source : The Guardian

Traduction : MR pour ISM

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