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USA - 4 décembre 2009
Par Khaled Amayreh
Dans un article paru le 28 novembre dans le New York Times (1), le journaliste américain juif Thomas L. Friedman accuse la soi-disant « narration » arabo-islamique de tous les problèmes qui infestent les relations entre les Etats-Unis et le monde musulman – depuis les événements terroristes du 11 Septembre, en 2001, jusqu’au récent assassinat de 13 soldats américains au Texas par Nidal Malik Hassan, né et élevé aux Etats-Unis.
La question était-elle : "Qui est un criminel de guerre sioniste soutenu depuis des décennies par les Etats-Unis ?"
Friedman (2) suggère que les Musulmans du monde entier devraient montrer un peu de gratitude envers les Etats-Unis pour les avoir aidés dans des pays comme le Kosovo, la Bosnie, le Darfour, la Somalie, le Liban, le Kurdistan, le Pakistan post-tremblement de terre, l’Indonésie post-tsunami, l’Irak et l’Afghanistan. Fidèle à lui-même, il ignore soigneusement les centaines de milliers d’innocents assassinés dans le contexte de l’intervention américaine dans ces pays.
Friedman suggère également que les croisades militaires américaines contre le Moyen-Orient musulman se voulaient un message de dissuasion et, visaient avant tout à détruire deux régimes tyranniques – les Taliban et les Baathistes.
Bon, je ne prends pas toujours Friedman au sérieux. C’est un suprématiste juif fanatique qui semble penser, au tréfonds de lui-même, que les non-Juifs sont des êtres humains inférieurs. Et lorsqu’on en vient à l’entité judéo-nazie appelée Israël, qui est la source centrale de l’instabilité et de l’agitation au Moyen-Orient et au-delà , Friedman perd toute prétention à l’objectivité et à un discours honnête.
En fait, si je réponds à son laïus, ce n’est pas parce que j’estime qu’il a quelque chose de valable à dire. Friedman n’est qu’un autre chien de garde du sionisme américain qui, depuis des années, met sans vergogne ses talents de journaliste au service du soutien et de la défense du terrorisme, de l’expansion territoriale et du vol de la terre arabe par Israël.
J’ai décidé d’écrire cette brève réponse parce qu’un ami américain d’internet me l’a demandé. De plus, le peuple américain, au nom duquel toutes ces guerres criminelles et toute cette oppression sont commises, a besoin qu’on lui rappelle, de temps en temps, la réalité des faits. Je dis ceci parce qu’il est vraiment triste et lamentable que des journalistes malhonnêtes, ou pathologiquement malhonnêtes comme Friedman se permettent d’empoisonner le discours américain sans qu’une parole contradictoire ne s’élève.
Tout d’abord, Friedman ignore les raisons légitimes et la racine de l’aversion arabe et musulmane envers les Etats-Unis. Permettez-moi de lui rappeler quelques faits essentiels.
Depuis des décennies, les Etats-Unis ont été le principal soutien et facilitateur du terrorisme, de l’agression et de la criminalité israéliennes contre les peuples du Moyen-Orient arabe musulman. Les administrations américaines successives, depuis Truman, avec peut-être la seule exception de l’administration Eisenhower, ont été de fait à la botte d’Israël, à qui elles ont donné les moyens de se comporter comme une brute – de sa technologie de mort dernier cri à sa protection tenace et zélée de toute condamnation internationale au Conseil de Sécurité des Nations-Unies.
Cette étreinte fanatique d’un régime dont l’existence même constitue un gigantesque crime contre l’humanité n’a pas encouragé Israël à prendre le chemin de la paix. Au contraire, elle a enhardi le régime sioniste à perpétrer tous les crimes imaginables – du massacre de masse des réfugiés palestiniens à Sabra et Chatila, près de Beyrouth en 1982 (de concert avec les milices chrétiennes libanaises alliées) à la pluie de phosphore blanc sur les civils de Gaza en 2008-2009.
Evidemment, grâce au soutien américain sans limite ni restriction de l’entité criminelle, quelques dirigeants israéliens ne se sont pas gênés pour déclarer : « Nous contrêlons l’Amérique, et les Américains le savent. »
Inutile de dire que l’ampleur scandaleuse et énorme du soutien de l’Amérique au nazisme israélien lui a valu le titre de gardien-allié d’Israël.
L’alliance israélo-américaine n’a jamais été une force pour la justice ou la démocratie au Moyen-Orient. C’est même exactement le contraire. Grâce à son alliance immorale et impie, Israël a pu s’en donner à cÅ“ur joie contre les Palestiniens sans défense, détruire leurs maisons et leurs fermes, assujettir leur économie, restreindre leurs horizons et expulser une grande partie de cette population torturée aux quatre coins du globe.
Enfin, c’est le mépris dévoyé de l’Amérique envers la justice et le droit international qui ont permis à Israël de tuer tout réel espoir de paix au Moyen-Orient, comme l’a affirmé Bob Simon, un autre journaliste américain juif, dans un récent documentaire.
Je ne sais pas pourquoi des journalistes comme Friedman ne disent pas la vérité à leurs lecteurs, à savoir qu’un pays qui construit, par la coercition et la brutalité, des centaines de colonies exclusivement juives sur un territoire occupé ne veut pas réellement la paix avec ses voisins.
De même, je ne sais pas pourquoi ces façonneurs malhonnêtes de l’opinion publique américaine n’écrivent pas ou ne disent pas, dans leurs organes médiatiques respectifs comme le NY Times, que l’occupation militaire israélienne n’est pas autre chose qu’un viol puisqu’elle dépouille les victimes de leurs droits naturels et humains les plus fondamentaux.
C’est une question à laquelle M. Friedman devrait répondre, avec honnêteté et sans détour, sans se livrer à une jonglerie verbale et à une citation sélective des faits.
En plus de leur rêle central dans la torture et le ravage du peuple palestinien depuis des décennies, les administrations états-uniennes successives ont soutenu des despotes arabes tyranniques qui n’ont jamais cessé d’humilier et d’opprimer leurs propres peuples pour préserver leurs fiefs autocratiques et impuissants sous autorité d’un Sheikh, d’un prince, d’un roi, ou des « républiques royales » comme l’Egypte et la Tunisie.
C’est principalement grâce à l’appui américain continu de ces tyrannies que la masse des populations du Moyen-Orient est privée du droit de choisir librement son propre gouvernement ou dirigeant.
L’Amérique n’ignore pas ce qui se passe au Moyen-Orient arabe. Elle sait parfaitement jusqu’à quel point les droits humains et politiques fondamentaux sont bafoués. Elle est parfaitement consciente de la nature féodale de la gouvernance de bon nombre de ses soi-disant pays arabes alliés. L’Amérique observe l’impudence éhontée des dictatures dans les capitales du Moyen Orient, mais reste muette, comme si les masses arabes et musulmanes étaient les enfants d’un Dieu inférieur.
Néanmoins, même cette hypocrisie dépravée envers les Musulmans n’empêche pas les responsables et porte-paroles américains de sermonner les Musulmans sur les vertus de la démocratie !
Il y a quelques années, l’Administration Bush a cajolé la direction de l’Autorité Palestinienne à Ramallah pour qu’elle organise des élections en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza. Cependant, lorsque le Hamas, le mouvement islamique palestinien de libération a contre toute attente remporté les élections, le gars à la Maison Blanche a perdu son sang-froid et a diligemment ordonné que toute une série de mesures draconiennes soient imposées contre la population de Gaza pour la punir d’avoir élu un parti politique qu’Israël et les Etats-Unis n’aimaient pas.
Tout ceci étant dit, je me demande comment des gens comme Friedman peuvent encore avoir la témérité et le culot d’affirmer que l’occupation et la destruction par l’Amérique de deux pays musulmans souverains, invasions qui ont tué ou causé la mort de plus d’un million d’êtres humains innocents, avaient simplement pour but de promouvoir la démocratie dans ces deux malheureux pays.
En fait, un Friedman en pleine faillite intellectuelle se livre sans vergogne à une fornication langagière lorsqu’il prétend que pour chaque acte stupide et mauvais commis par l’Amérique, comme le scandale d’Abu Ghraib, « nos soldats et diplomates ont perpétré un million d’actes de bonté visant à donner aux Arabes et aux Musulmans une meilleure chance de réussir la modernité et d’élire leurs propres dirigeants » !!!
Eh bien, ceci n’est rien d’autre qu’un nouveau mensonge obscène qui dépasse la moindre décence humaine. Où sont ces pays arabes qui, grâce à « l’altruisme et à la bonté » de l’Amérique, ont été en mesure d’élire démocratiquement leurs dirigeants, et ont réussi leur modernité ? L’Egypte ? L’Arabie Saoudite ? La Jordanie ? Le Koweït ? Les royaumes du Golfe ? La Tunisie ? Le Maroc ?
Friedman et consorts peuvent vouloir citer l’Irak comme un exemple qui corrobore leur mensonge manifeste. Mais chacun sait que la soi-disant démocratie irakienne est une démocratie étroitement contrêlée, et que les Etats-Unis prendraient rapidement les mesures pour la saborder d’un seul coup s’il y avait la moindre chance qu’elle produise une direction anti-américaine ou même anti-israélienne.
Il est vrai que les Etats-Unis ont fait ce qui peut être considéré comme des actions positives, comme construire quelques écoles dans certains pays arabes. Mais ces démarches sont insignifiantes comparées aux péchés cardinaux de l’Amérique dans le monde musulman. Dans bien des cas, ces « actes de bonté » ne sont destinés qu’à détourner l’attention de la politique nocive de l’Amérique dans la région, en particulier celle qui consiste à embrasser le nazisme israélien et à soutenir la tyrannie et la dictature dans tout le monde arabe.
Peut-être suis-je trop sévère avec Friedman. Après tout, il est le produit d’une culture qui a exterminé des millions d’américains autochtones et a ensuite eu l’audace d’appeler le génocide « Destin manifeste » (3). C’est ce même pays qui autorise et encourage Israël à liquider la juste cause palestinienne en construisant des colonies, en perpétrant un nettoyage ethnique, en volant toujours plus de terre palestinienne, tout en appelant la liquidation lente un « processus de paix ».
Notes de lecture :
(1) « America vs. The Narrative », Thomas L. Friedman, in New York Times, 28.11.2009
(2) Thomas Loren Friedman est un journaliste américain, auteur et triple lauréat du prix Pulitzer. Il est éditorialiste au New York Times, dans lequel ses tribunes bihebdomadaires ont pour principal sujet les affaires étrangères. Il milite pour une solution de compromis dans le conflit israélo-palestinien, la modernisation du monde arabe, l'environnement et la mondialisation. Ses ouvrages analysent de nombreux aspects de politique internationale d'un point de vue centriste et progressiste sur le spectre politique américain. (Source Wikipédia).
(3) « Manifest Destiny » : le terme renvoie à une idéologie défendue par les démocrates-républicains aux États-Unis dans les années 1840, plus particulièrement par les « faucons » sous la présidence de James Polk. Selon cette idéologie, la nation américaine avait pour mission divine de répandre la démocratie et la civilisation vers l'Ouest. (Source Wikipédia)
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