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Palestine - 27 novembre 2012
Par Ibrahim Alloush
Après l’agression de Gaza, l’alliance entre l’Arabie saoudite, le Qatar, la Turquie et leurs laquais a feint de comprendre son erreur. Après des centaines d’attaques sionistes et plusieurs jours d’agression brutale, ils se sont contentés de gesticulations, de déclarations et d’exhibitions n’atteignant même pas ce qu’Hosni Moubarak avait réalisé en son temps – rappel de son ambassadeur en « Israël » qu’il n’aurait jamais dû envoyer. Ils ont organisé une visite à Gaza pour négocier la trêve – c’était précédemment le rôle de Omar Souleiman (1) – dans l’espoir d’arriver à une « paix juste » !
Khan Younis, le 28 octobre 2012 : funérailles du combattant Hamas Suleiman al-Qarrah, assassiné par l'armée sioniste (REUTERS / Ibraheem Abu Mustafa)
Évidemment, ce qui se passe actuellement ne prouve pas que le Hamas n’ait pas changé de fusil d’épaule. Le problème fondamental est que les moyens de pression de l’entité sioniste sont inférieurs à ceux des Arabes et des islamistes « faibles » engagés dans le processus de négociation. L’entité sioniste ne veut pas de partenaires mais uniquement des suppôts et des partisans. Tout ce que lui propose le Hamas au niveau régional ne lui convient pas. Elle n’est pas davantage satisfaite de toutes les concessions, même les plus dangereuses, accordées par l’Autorité palestinienne. L’accord sur un État dans les limites des frontières de 1967, une très longue trêve (hudna), l’alignement contre la Syrie ou le ralliement aux positions du Qatar, n’ont pas suffi à satisfaire l’entité sioniste.
Le résultat final de cette nouvelle agression sera soit de nouvelles concessions politiques allant dans le sens de l’entité sioniste, soit une pression accrue des États-Unis pour rehausser les moyens de pression de l’entité sioniste dans le processus de négociation, souhaité par les Arabes et les islamistes « faibles ». Dans les deux cas, le résultat sera un surcroît de sang pour un surcroît de compromis.
Nous sommes avec Gaza, avec le peuple, avec la résistance, avec l’ensemble des résistants et avec tous les groupes combattants tels que les Brigades al-Qods, al-Qasam, al-Aqsa, Abu Ali Mustafa, Jihad Jibril, Kamal Adwan (2). Nous nous opposons à toute forme d’exclusivisme consistant à soutenir uniquement une organisation de résistance au détriment des autres. Nous sommes également contre le fait d’oublier le rôle de la Syrie et du Hezbollah dans l’armement de Gaza.
L’élément fondamental reste que nos critiques s’adressent uniquement à ceux qui utilisent les résistants et leur sang pour se purifier. Ces critiques ne s’adressent nullement aux résistants devant lesquels nous nous inclinons par respect et estime à leur égard. Arrêtons de jouer avec leur vie. Notre conflit avec l’ennemi sioniste est une lutte à mort qui ne se résoudra que par la violence (3). En raison de cela, l’unique discours légitime est celui de la résistance et de la libération. Le sang des combattants doit couler uniquement pour ses objectifs légitimes.
(1) Omar Souleiman (1936-2012) : officier général égyptien, spécialiste du renseignement. Il a exercé pendant douze jours, du 29 janvier au 11 février 2011, les fonctions de vice-président de la République égyptienne. Il fut chargé de mener des négociations entre Palestiniens et « Israéliens » : il réussit à obtenir des « trêves » en 2001, 2003 et 2005.
(2) Note de la traductrice : respectivement branche armée du Jihad islamique, du Hamas, du Fatah, du FPLP, du FPLP-CG, et du Fatah-intifadâh.
(3) NDT : sur la question de la violence dans les luttes de libération nationale, nous renvoyons aux travaux classiques de Frantz Fanon. Cf. Les damnés de la terre, Paris, Ed. Gallimard, 1991, pages 63-141.
Source : http://www.qawmi.com/?p=2806
Traduction : Souad Khaldi
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