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ISM France - Archives 2001-2021

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Cisjordanie -

Les barrière compromettent la récolte des olives en Palestine

Par

« Mes olives sont en train de se dessécher sur leurs branches parce que les Israéliens ne veulent pas me laisser aller de l’autre côté de cette clôture », dit Mahmoud Khorushi, un fermier palestinien, en regardant tristement ses arbres situés en contrebas sur une pente cultivée en terrasses.

Les olives sont une culture commerciale essentielle et les arbres sont un symbole de l’emprise continue des mêmes familles sur des terres cultivées depuis des générations. Les cueillettes étaient l’occasion de joyeuses réunions de famille, les parents proches venant de toutes parts pour apporter de l’aide, jusqu’à ce qu’Israël impose des mesures répressives en Cisjordanie et dans la bande de Gaza en réponse à un soulèvement palestinien.

Cette année, la cueillette des olives dans la partie la plus fertile de la région aride a été perturbée par la construction par Israël d’une clôture de « sécurité » controversée serpentant à travers la Cisjordanie , isolant des milliers de fermiers palestiniens de leurs terres.

Bien avant que les travaux ne débutent en 2002, la progression des colonies juives avait déjà empiété sur les terrains cultivables palestiniens. Ces dernières années, des colons extrémistes ont régulièrement abattu des oliveraies palestiniennes sans faire l’objet de poursuites judiciaires.

« Ils tuent nos arbres pour tuer l’espoir de notre peuple. Je suis ruiné », dit Fauzi Hussein, en inspectant les restes de 255 oliviers qui ont été détruits selon lui par des colons établis dans un nouvel avant-poste surplombant son village au centre de la Cisjordanie .

Selon des études des Nations Unies et de la Banque mondiale, la construction planifiée de cet amalgame de clôtures électroniques, de murs et de tranchées d’une longueur de 680 kilomètres sera sans doute le coup le plus dur porté à l’établissement d’une vie palestinienne sur la terre.

«La clôture aura de graves conséquences humanitaires», indique le Bureau pour la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies dans un rapport rendu public en novembre. Dans une étude basée sur une carte officielle, ce rapport montre que 274 000 Palestiniens pourraient se retrouver abandonnés entre la clôture et la frontière israélienne ou dans des enclaves créées par la structure une fois la construction achevée.
Le ministre des Affaires étrangères israélien a rejeté ces conclusions en affirmant que seuls quatre pour cent des Palestiniens seraient à l’ouest de la clôture.

Selon Israël, la clôture sert à se protéger des kamikazes et des terroristes menant une révolte palestinienne depuis trois ans. Mais en s’éloignant souvent de la frontière israélienne pour s’aventurer profondément dans la Cisjordanie , les 180 premiers kilomètres de la clôture ont séparé plus de 70 000 personnes de leurs champs, de leurs marchés, de leurs écoles ; les services publics ont également été coupés du reste du territoire où les Palestiniens cherchent à construire un Etat.

Selon des études internationales, plus de 65 000 oliviers ont été déracinés, des milliers d’hectares ont été utilisés et les rares ressources en eau sont menacées par la construction de la clôture. En annexant de fait des portions de territoire où les colonies juives prolifèrent, celle-ci aggrave les obstacles que doit affronter la « feuille de route » pour la paix, selon ses initiateurs, Etats-Unis en tête.



« Arrêtez la construction », déclare Bush


« Israël devrait geler la construction des colonies, cesser l’humiliation quotidienne des Palestiniens et ne pas compromettre les négociations finales en construisant des murs et des clôtures », a déclaré le président américain, George W. Bush à Londres la semaine dernière.

Israël a balayé les critiques de son principal allié et a fait le serment de continuer.

Cela n’est pas de bon augure pour les oléiculteurs palestiniens habitant des villages comme Jayyous et qui doivent attendre des heures chaque jour dans l’espoir de traverser la clôture et cultiver leurs terres sur les pentes en contrebas.

Le long des 150 premiers kilomètres, Israël a construit 29 «portails agricoles » qui s’inscrivent, selon l’Etat hébreu, dans une politique garantissant aux fermiers la possibilité de cultiver leurs champs.

Les Palestiniens affirment que ces portails sont ouverts très brièvement et de manière irrégulière et qu’ils sont parfois fermés pendant plusieurs jours d’affilée. Israël répond que de telles fermetures sont dues à des « alertes de sécurité ».

Les villageois se plaignent de «punition collective» et disent que les quantités récoltées ont diminué et qu’elles pourraient s’établir à moins de la moitié des quantités cueillies l’année passée.

Le Ministre de la Défense israélien a déclaré que les fermiers avaient jusqu’à présent déposé environ 50 dossiers de réclamation pour pertes et que des compensations étaient prévues pour chacun.



Un système de permis « orwellien »


Israël exige des Palestiniens vivant à l’intérieur de la « zone militaire fermée » délimitée par la clôture de détenir des permis pour transiter par les portails agricoles ou pour franchir les postes de contrôle situés sur la route entre les villages.

Des responsables municipaux locaux disent que la plupart des permis ont été distribués aux très jeunes ou aux très âgés ou bien à ceux qui ont émigré à l’étranger il y a des années, plutôt qu’aux résidents masculins âgés de 20, 30, 40 ans qui forment la grande majorité des oléiculteurs.

La porte-parole de l’armée israélienne, le Capitaine Sharon Feingold, apporte la réponse suivante : « Nous délivrons des permis à tout le monde sauf aux personnes qui constituent une menace pour la sécurité ou à celles dont le lien avec la clôture de sécurité n’est pas prouvé. »

« Oui, nous recevons des plaintes à propos des portails et nous y répondons », dit-elle. « Le concept est encore nouveau. Des deux côtés, nous devons apprendre . Nous nous engageons à maintenir une vie normale pour les Palestiniens vivant aux abords de la clôture de sécurité. »

Ceux qui ne possèdent pas de permis se présentent quand même aux portails chaque matin à Jayyous et dans d’autres villages, en espérant qu’un soldat prendra pitié d’eux et les laissera passer.

« Neuf fois sur 10, cela n’arrive pas. Mais nous restons ici au cas où, parce que nous avons désespérément besoin de récolter au moins une partie de nos cultures avant qu’elles ne pourrissent », dit Khader Suleiman, un agriculteur de Jayyous. Alors que son groupe est en train d’attendre, des jeeps de l’armée israélienne passent en vrombissant sans leur prêter attention. Finalement un véhicule de l’armée s’arrête et des soldats ouvrent un portail. « Rentrez chez vous, vous êtes venus au mauvais moment ! «aboie l’un d’entre eux aux fermiers.

Des femmes et des vieillards munis de permis se précipitent à un autre portail situé à un kilomètre de là après avoir entendu qu’un observateur des droits de l’homme américain s’y rendait afin de défier les soldats.

L’observateur a protesté mais seuls les femmes et les vieillards munis de permis ont pu passer. Les hommes plus jeunes ont dû rentrer chez eux et endurer encore un autre jour de désoeuvrement. « L’ouverture et les horaires d’ouverture dépendent entièrement des caprices des soldats de service », selon le maire de Jayyous, Fais Hassan Selim.

Entassés dans la cour de sa maison gisent les restes noueux d’un énorme olivier vieux de 400 ans que les forces israéliennes, dit-il, ont arraché d’un terrain familial.

« C’est un mémorial ».

Source : http://jordantimes.com/

Traduction : I

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