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Palestine - 26 août 2010
Par Electronic Intifada
Les dirigeants politiques et les militants palestiniens, indignés par l'approbation de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) pour des pourparlers directs entre l'Autorité Palestinienne et les dirigeants israéliens la semaine prochaine, ont tenté d’assister aujourd’hui à une réunion dans la ville de Ramallah en Cisjordanie Occupée pour "exprimer ou s’opposer au retour aux négociations", a annoncé l'agence d’informations Ma'an News ("La police interdit une conférence anti-négociations" - 25 août 2010)
Photo : Omar Rashidi/MaanImages - Le Comité exécutif de l'OLP réuni dans la ville de Ramallah en Cisjordanie Occupée le 20 Août 2010.
La réunion devait se tenir en même temps qu'une conférence dans la ville de Gaza, où les responsables des différents partis palestiniens discutaient également de leur opposition aux plans de l'OLP pour des négociations directes.
Selon les informations de Ma'an, corroborées par le groupe palestinien des droits de l'homme Al-Haq, la réunion de Ramallah a été interrompue et bloquée par les forces des Renseignements généraux de l'Autorité Palestinienne, qui ont provoqué les participants et attaqué les personnes qui tentaient de documenter l'incident.
Khaleda Jarrar, candidate du Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP) à la mairie Ramallah, a déclaré à Ma'an que les participants à la réunion ont affronté des policiers de l'Autorité Palestinienne en civil qui "ont tenté dès le début d’empêcher la manifestation, en scandant des slogans et en conduisant les participants à l'événement vers le centre de Ramallah."
"Nous voulions exprimer notre désaccord, et l'Autorité Palestinienne a décidé d'entrer dans la salle de conférence et de pousser les participants vers un rassemblement non prévu", a poursuivi Jarrar. L'Autorité Palestinienne interdit les rassemblements "non prévus" des groupes politiques d’opposition.
Al-Haq, dont les bureaux sont situés à côté de l'église protestante où avait lieu la réunion, a déclaré dans un communiqué de presse que certains de ses membres ont tenté de documenter les événements et ont ensuite été attaqués par les forces de l'Autorité Palestinienne.
"Voyant un membre de l’équipe d’Al-Haq, Wesam Ahmad, équipé d'un appareil-photo, les officiers des renseignements généraux en civil l'ont accosté et ont frappé l'appareil-photo qu’il avait dans la main", a déclaré Al-Haq. "Après avoir récupéré l'appareil photo et demandé pourquoi on l’empêchait de prendre des photos, M. Ahmad s’est retrouvé cerné par environ 10 membres des Renseignements Généraux. Ils l’ont attrapé par le cou et la tête tout en lui tenant les bras et ils lui ont pris son appareil photo. Au cours de l'attaque, un autre membre du personnel d'Al-Haq, Mme Nina Atallah, qui a essayé d'intervenir pour aider son collègue, a été blessée et a dû être transportée à l'hôpital. ... Après avoir interrogé des policiers présents sur les lieux, Al-Haq a appris que l’appareil-photo avait été confisqué par les Renseignements Généraux. Le matériel et les enregistrements des journalistes présents sur les lieux ont également été confisqués lors de l'incident."
Al-Haq a ajouté qu'elle avait dénoncé les violations répétées des droits de l'homme par les forces de l’Autorité Palestinienne, et a exhorté la société civile à condamner ces pratiques et à garantir la liberté d'expression et de réunion. "L'incident d'aujourd'hui est un autre exemple du climat croissant de violence et d'intimidation qui transforme en réalité la société palestinienne en un 'Etat policier'", a indiqué Al-Haq.
Cette violence infligée mercredi par les forces de l’Autorité Palestinienne survient en plein milieu d’une opposition grandissante des partis politiques palestiniens à l’égard de la direction du Président de l'Autorité Palestinienne, Mahmoud Abbas, qui continue d'exercer ses fonctions en vertu des décrets d'urgence controversés destinés à prolonger son mandat qui est expiré. Sa décision de participer à des négociations directes avec Israël, avec les États-Unis comme médiateur - en dépit de la construction continue de colonies israéliennes en territoire palestinien occupé et le siège permanent imposé à Gaza par Israël, parmi d'autres violations des droits de l’homme - a été accueillie avec condamnation.
A Damas, le chef du Hamas Khaled Meshal a qualifié la reprise des pourparlers directs "d’illégitime au niveau national, réalisé par la force et des sommations américaines", selon Ma'an ("Mashaal: Les pourparlers vont éliminer la cause palestinienne», 25 août 2010).
En début de mois, le Comité exécutif de l'OLP avait annoncé qu'il approuvait les pourparlers directs, malgré une opposition massive aux négociations. L'OLP est composée de toutes les principales factions politiques palestiniennes, sauf le Hamas. L'approbation par le Comité exécutif est survenue malgré le fait que toutes les factions de l'OLP, sauf le Fatah d’Abbas étaient opposées à la reprise des pourparlers directs.
Meshal a ajouté que la décision unilatérale de l'OLP servant les intérêts de l'Autorité Palestinienne "faisait écho à l'ordre de Washington."
"Le succès des négociations sera en conformité avec les mesures et les conditions israéliennes, ce qui signifie l'élimination de la cause palestinienne, y compris le droit au retour, Jérusalem, et les frontières de 1967", a ajouté Meshal.
L'approbation par l'OLP des pourparlers directs a déclenché une vague de contestation parmi différents partis palestiniens, unissant les factions qui étaient historiquement divisées depuis les conséquences des négociations d'Oslo au milieu des années 1990.
Le FPLP, ainsi que le Front Démocratique pour la Libération de la Palestine (FDLP), le Parti du Peuple Palestinien (PPP), le Hamas, des membres dissidents du Fatah et des factions militaires, ont condamné ensemble les actions de l'OLP lors d'une réunion à Damas le 15 août.
Dans une déclaration lue lors de la conférence par le chef en exil du FPLP, le Dr. Maher al-Taher, les groupes ont mis en garde contre "de graves répercussions face à la poursuite de la politique de concessions et de compromis sur les droits nationaux palestiniens" ("les factions palestiniennes rejettent la pression américano-sioniste pour des négociations directes").
Comme l'OLP n'a pas répondu à la déclaration de Damas, al-Taher a fait remarquer le 20 août que «l'approbation de ces négociations par le Comité exécutif de l'OLP montre clairement que la prise de décision indépendante et la démocratie palestiniennes étaient une farce dans ces institutions, puisque le peuple palestinien avait clairement exprimé son rejet des négociations ("Le FPLP refuse et appelle à une action ...").
Même avec une majorité écrasante de l’opposition, l'OLP a officiellement approuvé les pourparlers directs le 21 août. Les négociations devraient débuter le 2 Septembre, à Washington DC, après une cérémonie organisée par le président américain Barack Obama.
Source : http://electronicintifada.net/
Traduction : MG pour ISM
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