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ISM France - Archives 2001-2021

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Palestine -

Les gesticulations théâtrales d'Olmert

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Au lieu de prêter une attention sérieuse à l'initiative de paix arabe, le Premier Ministre israélien s'est lancé dans un exercice de relations publiques pour essayer de minimiser la tentative du monde arabe de main-tendue à l'Etat juif. Il espère ainsi distraire l'attention internationale de l'intransigeance israélienne.

En dépit du rameau d'olivier que le monde arabe lui offre avec la paix et la normalisation des relations en échange de la fin de l'occupation, la réponse d'Israël est un rejet catégorique.

Tentant de diluer son mépris évident envers ce geste de paix, Ehud Olmert s'est engagé dans des subterfuges, clamant qu'Israël est intéressé par la paix mais seulement au travers de discussions directes avec les dirigeants arabes. Cette revendication arrive alors que le gouvernement israélien continue à refuser tout pourparler avec le gouvernement palestinien démocratiquement élu.

Dans une interview au Time, Olmert dit que si le Roi d'Arabie Saoudite acceptait de le rencontrer, il serait surpris par la magnanimité d'Israël et son désir de paix.

"Je peux vous dire que si j'avais l'occasion – que je n'ai pas - de rencontrer le Roi Abdullah, il serait très surpris d'entendre ce que j'ai à dire."

Olmert a décrit le sommet de Riyad comme "la preuve d'un changement", disant qu'il souhaitait participer à un sommet régional, suggérant que les problèmes de la région n'ont rien à voir avec l'occupation israélienne de la Palestine depuis 40 ans, mais sont seulement causés par la non-reconnaissance d'Israël.

Les paroles d'Olmert ne sont rien moins que du double langage. Le Premier ministre israélien sait que tant qu'il ne sera pas mis fin aux prises de guerre de 1967 et que le rapatriement des réfugiés ne sera pas autorisé, les chances d'une paix durable entre Israël et les Palestiniens, et également avec le monde arabo-musulman dans son ensemble, sont nulles. Pourtant Olmert pense qu'un tour de passe-passe peut remplacer de réelles qualités d'homme d'Etat. Il ne veut pas payer le prix de la paix, et préfère s'adonner à des tactiques de diversion, prônant le besoin de discussions directes avec les dirigeants arabes.

Israël s'est engagé dans des pourparlers de paix avec les Palestiniens depuis 15 ans et avec les Arabes depuis des décennies sans aucun succès. Quel intérêt y a-t-il alors à tenir encore d'autres discussions pour essayer de cajoler ou de menacer le côté arabe pour qu'il accepte l'occupation et la colonisation de la terre palestinienne par la suprématie ashkénaze ?

Israël et l'Autorité palestinienne discutent depuis 1993 et pourtant, au lieu de mettre fin à l'occupation et de reconnaître le droit du peuple palestinien à la liberté, à l'indépendance et à la dignité fondamentale, l'Etat israélien n'a cessé de construire de nouvelles colonies sur des terres volées, d'ériger de nouveaux barrages routiers et de checkpoints d'apartheid et de transformer les centres de population palestinienne en camps de concentration.

En refusant les ouvertures de paix arabes et non-arabes, Olmert veut allumer une guerre civile entre Palestiniens et voudraient voir les Etats arabes renforcer le blocus brutal de Gaza.

Des sondages d'opinion récents montrent que le taux de soutien à Olmert est au niveau jamais atteint de 2%. Lorsque 98% des Israéliens ne font pas confiance à leur dirigeant, comment attendre que quiconque autre le fasse ?

Son appel à des discussions directes avec le monde arabe n'est qu'une nouvelle tactique, un moyen de gagner du temps et de diluer le discours global vis-à-vis de la cause palestinienne. Olmert est aussi très faible politiquement et une majorité de spécialistes israéliens prédisent que son gouvernement bancal ne survivra pas à la fin de l'année. Cette faiblesse pourrait être source de beaucoup de problèmes pour les Palestiniens parce qu'Olmert est tenté de se lancer dans d'autres aventures militaires et postures politiques dans une tentative funeste de gagner le soutien public.

Evidemment, cette semaine, le chef d'Etat-major israélien, Gabi Ashkenazi, a dit qu'Israël prévoyait de lancer une incursion dans la Bande de Gaza "pour empêcher le Hamas de se renforcer".

Cependant, le but réel est plus vraisemblablement de détruire le gouvernement palestinien, d'assassiner les dirigeants palestiniens, en particulier ceux du Hamas et de déstabiliser la scène palestinienne qui a bénéficié d'un peu de stabilité et de normalité après la signature de l'Accord de La Mecque du 8 février et la formation du nouveau gouvernement palestinien d'unité.

Un autre but clé, mais non déclaré, d'une nouvelle invasion israélienne de la prison à ciel ouvert la plus importante du monde est de localiser et de libérer le soldat israélien capturé il y a neuf mois. Le succès d'une telle mission redonnerait le moral à Olmert et à son gouvernement.

Olmert va vraisemblablement continuer à ressasser son appel à la paix et son désir sincère de discussions avec les dirigeants arabes. Pendant ce temps, son gouvernement et son armée continuent à violenter le peuple palestinien et à voler sa patrie tronçon par tronçon. Et cette stratégie continuera tant que les dirigeants mondiaux resteront silencieux devant l'entêtement israélien.

Cette semaine, la Chancelière allemande Angela Merkel a fait un nouveau pèlerinage en Israël en expiation de l'Holocauste. Merkel, qui n'a rencontré que des membres du gouvernement palestinien n'appartenant pas au Hamas, a blâmé les Palestiniens pour tout, depuis le processus de paix en panne jusqu'aux sanctions occidentales paralysantes qui leur sont imposées. Un officiel palestinien a décrit le comportement de Merkel comme "impudent et honteux".

"Cette femme, comme tous les dirigeants allemands depuis Konrad Adenauer, est asservie par les Juifs. Je crois que même si Israël se livrait à un holocauste caractérisé contre les Palestiniens, les dirigeants allemands ne protesteraient même pas… La dépravation de la politique allemande semble n'avoir aucune limite."

Source : Al-Ahram

Traduction : MR pour ISM

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