Envoyer cet article
Gaza - 3 avril 2007
Par Laila al-Haddad
Laila El-Haddad est une journaliste qui partage son temps entre vivre et travailler à Gaza et passer du temps aux Etats-Unis. Elle a également un blog, Raising Yousuf, unplugged: diary of a Palestinian mother.
Cela devait arriver. Toutes les plus grandes organisations humanitaires avaient publié des rapports sans fin et des avertissements au sujet de son inondation imminente.
Mais même si le financement avait été disponible, les "Autorités" qui sont à l'origine de sa construction (sur une importante nappe aquifère) n'auraient pas accorder la permission de l'agrandir et de le rénover.
Photo : Darryl Li. Cratère créé par un bombardement israélien à proximité de l'usine de traitement des eaux
Je fais référence à l'effondrement et à l'inondation des équipements de traitement des eaux usées du nord de la Bande de Gaza, connus localement sous le nom de "marécages mortels", que vous pouvez voir ici sur wikimapia.
5 personnes sont mortes quand le barrage de retenue, qui a été créé en raison du travail de l'installation près de 4 fois plus que sa capacité normale, a débordé, tuant deux enfants en bas âge et deux femmes âgées.
"Non seulement, cela était prévu mais cela s'était déjà produit deux fois, en 1988 et en 1993", me dit le consultant en matière des droits de l'homme, et ami, Darryl Li, qui a travaillé pour des groupes des Droits de l'Homme israéliens, palestiniens et internationaux. Le dernier voyage de Darryl avait eu lieu en août, sur cette même installation.
Selon Darryl, l'installation de traitement d'eaux usées est un ensemble de sept lagunes synthétiques situé au bord de l'ancien bloc de colonies.
"En travaillant correctement, l'installation nettoie les eaux usées et elle les redépose dans la nappe aquifère. Elle a été longtemps décrite comme un problème écologique important : elle est surchargée et les eaux usées non traitées ont longtemps pollué les eaux souterraines dans la région et l'installation a débordé au moins deux fois."
L'installation a cessé totalement de fonctionner dans les semaines après la coupure de courant l'année dernière (quand la centrale électrique de Gaza a été bombardée par Israël), et plus tard elle a travaillé avec des générateurs à des niveaux d'efficacité très bas. Par conséquent, le niveau d'eau est monté dangereusement haut.
Les remblais des barrages de retenue ont été également la cible des fréquents bombardements israéliens, ce qui a menacé leur intégrité, dit Li.
Le financement du donateur est promis depuis pendant des années, mais l'installation se retrouve maintenant à la limite de la "zone de sécurité" et aucune garantie n'a été reçue au sujet de la construction, ou pour permettre à l'eau d'être transférée de Beit Lahiya vers le nouveau site.
La seule solution de secours est en gros de pomper les eaux usées et de les déverser vers la côte de Gaza. Cela polluerait fortement la côte de Gaza et l'usine de dessalement d'Ashkelon.
Selon un rapport de l'OCHA des Nations-Unies publié en 2004, 11 hectares ont été déjà inondés par des débordements de l'usine cette année, et la zone s'agrandissait.
50% des enfants des villages voisins ont eu des problèmes digestifs liés aux débordements des eaux usées et à la contamination de l'eau potable dans le secteur.
En novembre 2003, un donateur international a retiré son soutien à un accord précédent pour financer une nouvelle usine de traitement des eaux. Le donateur était inquiet au sujet de l'incertitude politique continue et des retards attendus dans l'exécution du projet.
Le donateur avait également craint que les conseillers techniques internationaux ne puissent pas accéder à Gaza" dit le rapport, en faisant référence aux restrictions israéliennes (à l'époque, et maintenant encore plus) sur l'entrée des étrangers dans Gaza.
OCHA avait recommandé la construction d'un bassin supplémentaire qui réduirait le volume d'eau dans le lac, et par la suite, la construction d'une nouvelle usine de traitement des eaux.
Les nouveaux donateurs ont montré un intérêt cette année, mais les responsables locaux indiquent qu'Israël a menacé de perturber (par des bombardements) tout effort de construction.
Et maintenant naturellement, tous les principaux financements sont arrêtés et il y a à peine assez d'argent pour payer les employés du gouvernement, donc encore moins pour rénover une importante usine de traitement des eaux usées, et il y a peu d'espoir que quelqu'un accepte ce projet
Li ajoute : "C'est la vie dans un Gaza "désengagé" : Ce n'est pas suffisant d'être enfermé à clef dans une prison à ciel ouvert par Israël. Ni d'être transformé en mendiant par la communauté internationale pour avoir voté dans une élection démocratique. Ni d'être déchiré par les querelles internes. Maintenant les Palestiniens doivent-ils se noyer dans leur propre merde ? Je ne pense pas attendre longtemps avant d'entendre la dernière excuse sur le fait que c'est de leur faute."
Source : http://a-mother-from-gaza.blogspot.com/
Traduction : MG pour ISM
Afin d'assurer sa mission d'information, ISM-France fait appel à votre soutien.
L'ISM a pour vocation la diffusion d'informations relatives aux événements du Proche Orient. Les auteurs du site travaillent à la plus grande objectivité et au respect des opinions de chacun, soucieux de corriger les erreurs qui leur seraient signalées.
Les opinions exprimées dans les articles n'engagent que la responsabilité de leur auteur et/ou de leur traducteur. En aucun cas l'ISM ne saurait être tenu responsable des propos tenus dans les analyses, témoignages et messages postés par des tierces personnes.
D'autre part, beaucoup d'informations émanant de sources externes, ou faisant lien vers des sites dont il n'a pas la gestion, l'ISM n'assume aucunement la responsabilité quant à l'information contenue dans ces sites.
9 novembre 2021
Le fait d'être désigné comme "terroristes" par Israël illustre le bon travail des ONG en Palestine9 novembre 2021
L’Art de la guerre - Les nouvelles armes financières de l’Occident5 novembre 2021
Israa Jaabis : De victime à criminelle, du jour au lendemain3 novembre 2021
La normalisation est le dernier projet pour éradiquer la cause palestinienne1 novembre 2021
Kafr Qasem reste une plaie béante tandis que les Palestiniens continuent de résister à l'occupation30 octobre 2021
Voler et tuer en toute impunité ne suffit plus, il faut aussi le silence14 octobre 2021
Tsunami géopolitique à venir : fin de la colonie d’apartheid nommée ’’Israël’’12 octobre 2021
La présentation high-tech d'Israël à l'exposition de Dubaï cache la brutalité de l'occupation9 octobre 2021
Pourquoi le discours d'Abbas fait pâle figure en comparaison du fusil d'Arafat à l'ONU6 octobre 2021
Comment la propagande israélienne s'insinue dans votre divertissement quotidien sur Netflix : La déshumanisation et la désinformation de FaudaGaza
Environnement
Laila al-Haddad
3 avril 2007