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ISM France - Archives 2001-2021

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USA -

Les ravages du ramage (ou l’enfumage en vue d’un plumage)

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Les discours prononcés par le Président des Us(a), dont il est plausible d’imaginer qu’ils ont été construits par des communicants d’envergure, sont de plus en plus consternants et pathétiques. La dévaluation de la parole du chef de l’État censé être le plus puissant du globe est patente. Peut-être faut-il lier cette dissonance avec les démissions successives des membres de son cabinet ? Prétendre que les activités diplomatiques étasuniennes déployées à l’occasion de la crise ukrainienne ont abouti à l’isolement de la Russie est pure galéjade.

Les ravages du ramage (ou l’enfumage en vue d’un plumage)

La politique étrangère des Etats-Unis, de 2000 à 2008 et de 2008 à aujourd'hui,
caricature parue dans The Economist

L’accord de livraison de gaz avec la Chine pour 400 $ milliards n’est que l’un des points autour duquel se construit une alliance qui implique plus qu’un partenariat économique entre deux gros acteurs de la scène politique mondiale qui renforcent leur coopération militaire.

Le forum économique international de Saint-Pétersbourg, qui s’est tenu ce 24 mai, a été l’occasion pour British Petroleum de signer un contrat avec Rosneft pour l’exploration de champs pétroliers en Russie centrale. Exxonmobil n’a pas été de reste car la major étasunienne va participer à la construction d’un nouveau terminal sur la côte pacifique pour le gaz naturel liquide russe. En la matière, ces firmes ne contreviennent pas formellement à une interdiction légale, mais elles n’obtempèrent pas au mot d’ordre de boycott lancé par l’administration étasunienne.

Le Général Dempsey a encore joué le rôle de l’émissaire rassurant auprès des régimes arabes du Conseil de Coopération du Golfe déclarant sur un mode dénégatif que son pays n’a pas été affaibli par 13 années de présence militaire en Afghanistan-Pakistan-Irak. Sa visite à Abu Dahbi, outre d’être une inspection des bases militaires étasuniennes dans la zone, a consisté en l’offre de vente à ses subordonnés de système de défense anti-missile.

En raison des dettes contractées par les États occidentaux pour sauver ‘leurs’ banques privées, les budgets militaires sont partout révisés à la baisse.

Un fait sans précédent connu vient d’avoir lieu dans le micro-État occidental qui exprime parfois de façon grotesque ou au moins grossie les problématiques de tous les autres. Des officiers de l’armée de l’air sioniste ont été priés de rester chez eux par SMS. Les exercices militaires prévus ont été annulés à la dernière heure pour des raisons de coupe budgétaire. Par ailleurs, la dotation de 2014 pour le ministère chargé de la guerre étant déjà épuisé en particulier par les pensions versées aux retraités et invalides, tous les contrats d’approvisionnement libellés en shekels, pas ceux en dollars étasuniens, ont été suspendus.

Le flux de la circulation de l’argent échangé contre la seule production industrielle qui vaille, celle de l’armement, ne peut être interrompu. Le pèlerinage des Hagel, Dempsey vers les pays arabes qui regorgent de pétrodollars en est une des étapes motrices majeures avec les discours d’emballage seyant pour la circonstance. La punition de la BNP pour les prestations financières en dollars qu'elle a fournies à l’Iran en fait partie.
 
Dempsey aura du mal à convaincre les cheikhs car, malgré leur illettrisme transgénérationnel, ils s’aperçoivent que même la marionnette Karzaï prend des libertés avec ses maîtres et en devient insolent. Il a refusé de rencontrer, en dehors du palais présidentiel à Kaboul, Obama quand celui-ci a fait sa visite-surprise à cette province de l’Empire et de le rejoindre sur la base militaire de Bagram. La réduction des troupes étasuniennes en Afghanistan est en cours après son renforcement qui devait masquer le retrait officiel de l’Irak. En Irak comme en Afghanistan, c’est la Chine qui reconstruit et c’est encore elle qui entreprend le plus au niveau des infrastructures pétrolières et gazières aussi bien en volume qu’en poids financier.

Les Us(a) se dispensent d’une présence directe dans le Caucase et dans le croissant fertile arabe.
Ils peinent à couvrir la totalité du globe des opérations meurtrières perpétrées par leurs troupes.
Ils se déploient autrement.
La Russie est prise entre l’étau constitué des bras syrien et ukrainien. La Biélorussie est en ligne de mire.
La Chine doit répondre aux allégations portées contre des officiers de son armée coupables d’espionnage industriel informatique.

La réplique est contenue dans les révélations faites par Edward Snowden qui a fait savoir par voie de presse l’espionnage systématique de masse organisé par la NSA.
Que soient éventées les écoutes faites par Israël des conversations de Bill Clinton avec Hafez Al Assad ne provoquera aucun remous entre les deux alliés.
La rencontre à Singapour pour la sécurité en Asie–Pacifique a été l’occasion pour le délégué chinois de rétorquer aux provocations sino-américaines. 
 
Les Us(a) se livrent donc à des bavardages irresponsables mais non sans conséquences, ils y épuisent leur crédit et ceux de leurs vassaux et font s’enhardir leurs rivaux potentiels.
Ils ne disposent plus des moyens pour mener leur politique hégémonique, cela ferait presque peine à voir s’ils ne continuaient d’assassiner où ils le peuvent au Yémen, au Soudan, au Nigeria, en Syrie, en Ukraine par Takfiristes, Boko Haram et Pravy Sektor interposés.
Malgré le nouveau mode de calcul du PIB qui inclura dorénavant les activités de prostitution et le marché en principe illégal des drogues, la récession, mot imprononcé, est là.

La croissance officielle affichée des Us(a) est nulle pour le premier trimestre 2014. Le signe le plus sûr de la difficulté des classes non possédantes à survivre se lit dans l’effondrement des ventes au détail, Walmart y compris.
Il apparaît inutile de moraliser la classe des possédants en lui faisant des injonctions pour empêcher que le capitalisme ne s’effondre faute de consommateurs, comme tente de le faire le gouverneur de la Banque Centrale du Royaume Uni.
 
C’est s’attacher à penser une économie politique différente et la mettre en œuvre avant que ne disparaisse l’humanité au sens de l’espèce vivante qui n’a pu éclore et se développer, quoiqu’en pensent les néo-darwiniens qui n’ont ni lu ni compris Darwin, que grâce à une solidarité active. Le développement du cerveau humain n’est que la matérialisation organisée des émotions miroirs qui a permis les capacités d’anticipation de l’humain.

Qui encore de sensé parmi nous, c’est-à-dire doué d’empathie pour son autre, son même, son double, sa progéniture, croit encore au mythe du progrès technologique sans fin, de la « croissance » illimitée après Fukushima et la menace de l’irruption imminente des déchets radio-actifs enterrés ?
 

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