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Israël - 29 avril 2005
Par Gush Shalom
Vous avez déclaré que vous-même et vos collègues étiez fiers d’avoir pris la décision de créer le collège d’Ariel et vous n’avez vu aucune contradictions entre continuer à subventionner ce collège, en investissant une part considérable des ressources de Bar Ilan, et le maintien de liens importants avec les universités du monde entier, y compris de Grande-Bretagne
Au Pr Mosheh Kaveh
Président de l’université Bal Ilan
Cher Monsieur,
Dans un certain nombre d’interviews aux media vous avez exprimé votre colère contre la décision d’enseignants d’universités anglaises qui ont décidé de boycotter l’université Bar-Ilan, et vous avez dit que c’était "une intrusion inacceptable de la politique dans la vie universitaire".
Quand on vous a demandé ce qu’il en était du "Collège de Judée et Samarie" que votre université subventionne dans la colonie d’Ariel, vous avez déclaré que c’était "Une problème qui n’était en rien politique" et que ledit collège n’était rien d’autre que le "plus important des cinq collèges que Bar Ilan subventionne dans différentes régions d’Israël".
Et bien sûr, vous avez déclaré que vous-même et vos collègues étiez fiers d’avoir pris la décision de créer le collège d’Ariel et vous n’avez vu aucune contradictions entre continuer à subventionner ce collège, en investissant une part considérable des ressources de Bar Ilan, et le maintien de liens importants avec les universités du monde entier, y compris de Grande-Bretagne.
A titre d’exemple, vous avez mentionné votre propre relation de physicien avec l’Université de Cambridge et vos projets de passer quelque temps à Cambridge cet été – projets qui, comme vous l’avez souligné, n’en restent pas moins inchangés après de la décision des universitaires anglais.
A coup sûr, on peut attendre d’une personne de votre intelligence et de votre expérience qu’elle relève des contradictions évidentes dans cette position.
Comme vous le savez pertinemment, Ariel n’est pas "un endroit d’Israël'. Au contraire Ariel est un endroit situé dans un territoire sous occupation militaire, un territoire qui n’est pas et n’a jamais fait partie de l’état d’Israël.
De surcroît, Ariel est un lieu particulier ; c’est une enclave militarisée, créée par la force armée et dépendante en permanence dans son existence de la force et de la force seulement.
La création d’Ariel est une grave violation de la loi internationale et de la quatrième Convention de Genève en particulier, laquelle interdit très précisément qu’une puissance occupante transfère et installe ses propres citoyens dans le territoire qu’elle occupe.
Sur le terrain, la création et l’entretien d’Ariel ont entraîné et continuent de provoquer des difficultés considérables pour les Palestiniens qui ont le malheur de vivre dans la ville proche de Salfit et dans les nombreux villages de tous les environs.
Les habitants Palestiniens sont exposés en permanence à la confiscation de leur terre afin d’assouvir l’appétit de terre de la colonie d’Ariel en continuelle expansion, et leur vie quotidienne est l’objet de limitations de circulation de plus en plus rigoureuses au nom de 'la préservation de la sécurité des colons".
Les plans approuvés par le gouvernement pour allonger le "Mur de Séparation" afin de créer un corridor reliant Ariel à la frontière israélienne, exigent la confiscation de lots encore plus importants de terre palestinienne, privant des milliers de villageois de leur unique source d’existence.
De plus, si le corridor d’Ariel est terminé, il pénétrera profondément dans le territoire que la communauté internationale a désigné pour la création de l’état palestinien, privant cet état de sa continuité territoriale et de sa viabilité.
C’est pour cette raison que ce plan a soulevé une opposition internationale largement généralisée, des Etats-Unis en particulier, notre principal allié dans l’arène internationale.
Pour tout cela, l’université Bar Ilan, dont vous êtes le président, s’est faite le principal partenaire – et en fait, s’agissant de violation de la loi internationale, on peut parler de "complicité".
Le "collège de Judée – Samarie" que vous et vos collègues ont fondé et subventionné joue un rôle central pour la colonie d’Ariel, en augmentant sa population et son influence économique.
Le corps enseignant du collège et les étudiants sont les principaux utilisateurs de la "route trans-Samarie", route à quatre voie qui a été construite sur la terre palestinienne confisquée afin d’offrir à Ariel une voie de transport rapide.
Les villageois palestiniens sur la terre desquels la route a été construite ont été exclus de son utilisation. Ils sont renvoyés à un chemin de montagne accidentée et irrégulier.
C’est vous et vos collègues, professeur Kaveh, qui avez commencé à mélanger les universitaires et la politique.
Un mélange très lourd, tel que peu d’universités ailleurs ne l'ont jamais fait.
Vous ne pouvez pas vraiment vous plaindre que des gens en Angleterre, qui ont d’autres conceptions du comportement moral des universitaires (ou des êtres humains en général) lancent une action que vous n’aimez pas.
En fait, si vous êtes sincèrement fiers d’avoir fondé et subventionné le "Collège de Judée et Samarie", alors ayez le courage de vos convictions et tirez en les conséquences.
Le mieux, évidemment, serait que vous et vos collègues rompiez vos liens avec ce projet de colonisation imaginé à tort - et alors vous pourrez très justement réclamer que le boycott n’affecte plus votre université.
Sincèrement
Uri Avnery
Gush Shalom (The Israëli Peace Bloc)
Listes des produits en provenance des colonies à boycotter :
en anglais
http://gush-shalom.org/Boycott/boyceng.htm
Source : http://www.gush-shalom.org
Traduction : CS pour ISM
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