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Iran -

Mission Faisable… Israël entretient soigneusement la possibilité d'une attaque sur l'Iran

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Le quotidien allemand Der Spiegel a déclaré dans un rapport communiqué lundi que le gouvernement israélien ne croyait plus que des sanctions pouvaient empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire. "Un large consensus en faveur d'une frappe militaire contre les centrales nucléaires de Téhéran – sans les Américains, si nécessaire – commence à prendre forme.

Mission Faisable… Israël entretient soigneusement la possibilité d'une attaque sur l'Iran


Selon le rapport, Dani Yatom, membre de la Knesset israélienne et ancien chef du Mossad, était invité à participer à une conférence de l'OTAN, l'an dernier à Bruxelles. Alors qu'il consultait l'ordre du jour, Yatom, général en chef à la retraite, fut surpris de voir que la réunion était intitulée "Le défi iranien", et non "La menace iranienne".

Lorsqu'un orateur à l'accent français mentionna qu'une frappe militaire US contre les centrales iraniennes serait le scénario le plus dangereux de tous, Yatom dit, poliment mais fermement : "Monsieur, vous vous trompez. Le pire scénario serait que l'Iran acquière la bombe atomique."

Der Spiegel a ajouté que lorsque le Ministre israélien des Transports, Shaul Mofaz, ancien ministre de la Défense, a exprimé des sentiments similaires il y a 10 jours, ils ont été considérés, en particulier en Europe, comme les points de vue isolés d'un partisan de la ligne dure cherchant à marquer des points auprès de son électorat dans le but de succéder au Premier Ministre Ehud Olmert.

"En vérité, cependant, il y a maintenant un consensus au sein du gouvernement israélien qu'une attaque aérienne contre les usines nucléaires iraniennes est devenue inévitable."

"La plupart des membres du gouvernement israélien ne croient plus que des sanctions convaincraient le Président Mahmoud Ahmadinejad de changer de cap", dit le Ministre de l'Immigration Yaakov Edri.

La seule question sur laquelle les différents groupes politiques d'Israël sont en désaccord est la date de l'attaque, selon le rapport.

"Les colombes soutiennent que les efforts diplomatiques par les Nations Unies devraient pouvoir continuer jusqu'à ce que l'Iran ait presque terminé la bombe, alors que les faucons, d'un autre côté, pensent que c'est le moment. Ils soulignent qu'il y a maintenant une occasion favorable qui prendra fin avec les élections présidentielles US en novembre, et qu'Israël ne peut compter sur le soutien américain que tant que le Président US George W. Bush est toujours aux affaires à Washington."

Les politiciens israéliens sont convaincus que même si le Républicain John McCain gagne les élections, sa première action officielle ne sera pas d'ordonner une attaque – en dépit de son interprétation, lors d'une réunion de campagne l'an dernier, d'une chanson des Beach Boys "Barbara Ann", avec le refrain : "Bombardez bombardez bombardez bombardez bombardez l'Iran" ("Bomb bomb bomb, bomb bomb Iran.").

Toutefois, le Président Bush a récemment envoyé des signaux qui rappellent de façon suspecte la période qui a précédé la guerre contre l'Irak. A l'époque, comme aujourd'hui, il a insisté sur le fait que "toutes les options étaient sur la table". Et à l'époque, comme aujourd'hui, il a cherché à apaiser les Européens en leur disant que toutes les voies diplomatiques seraient d'abord épuisées. Mais lors d'une récente visite en Slovénie, Bush a dit : "Il y a beaucoup d'urgences lorsqu'on en vient à traiter de l'Iran avec les Israéliens… si vous allez en Israël et si vous les écoutez attentivement, vous entendrez l'urgence dans leurs voix."

Selon Der Spiegel, personne ne sait mieux que la direction israélienne combien le pouvoir tient à la simple croyance qu'un pays possède l'arme nucléaire. Après tout, Israël s'est servi de cette croyance comme une dissuasion pendant les 40 dernières années. On pense qu'environ 100 à 200 têtes nucléaires ont été produites par le réacteur de Dimona, dans le désert du Néguev. L'historien israélien Benny Moris, qui est habituellement considéré comme un partisan de la ligne dure, a suggéré récemment au sujet de l'utilisation des armes : "Si la question est de savoir si Israël ou l'Iran peuvent périr, alors c'est l'Iran qui doit périr."

Israël a déjà démontré qu'il était non seulement préparé, mais aussi techniquement capable de contrecarrer les ambitions nucléaires d'un "pays hostile". En 1981, les Israéliens ont bombardé le réacteur Osirak d'Irak. Volant en formation serrée pour éviter d'être détectés par les radars ennemis, huit bombardiers F-16 (voir photo) ont fait les 900 km d'Israël à l'Irak, sur lequel ils ont lâché 16 bombes de mille kilos qui ont détruit le réacteur. Victor Ostrovsky, ancien agent du Mossad, a révélé que les Israéliens avaient payé un technicien français travaillant sur le réacteur pour qu'il y pose un transpondeur.

Le rapport suggère que l'Iran pourrait être la prochaine cible.

"Nous verrons le Moyen Orient en flammes"

Le rapport dit que les hommes politiques de Berlin ont noté avec inquiétude des signes d'une nouvelle guerre couvant au Moyen Orient. L'ancien ministre des Affaires Etrangères Joschka Fisher, qui va régulièrement à Jérusalem et à Washington pour des réunions politiques, avertit qu'Israël pourrait voir la présidence Bush comme sa dernière chance d'obtenir le soutien américain pour une frappe militaire. "Politiquement parlant, le moment opportun d'une action, c'est maintenant, pendant les derniers mois de la présidence Bush", a écrit Fischer récemment. "Le Moyen Orient est conduit vers une nouvelle confrontation majeure."

"Le principal allié d'Israël, les Etats-Unis, est toujours en conflit sur ce qui constitue la bonne stratégie au sujet de l'Iran. L'administration Bush est divisée. Le vice-président Dick Cheney veut toujours une attaque, dit Flynt Leverett, ancien responsable au Département d'Etat US et actuellement expert pour le Moyen Orient à la New America Foundation. Cependant, il pense que le secrétaire d'Etat privilégie une approche différente : Condi Rice gagne du temps pour que le Président finisse son mandat."

Bruce Riedel, expert pour le Moyen Orient qui a travaillé pendant de nombreuses années pour la CIA, dit qu'il "serait très difficile pour l'administration de déclencher une guerre avec l'Iran. Il y aurait un tollé du public et du congrès". Mais la situation est différente d'un point de vue d'Israël, dit Riedel. "Il y a des chances qu'Israël pense qu'il a un temps limité pour agir et il a le feu vert des hommes politiques américains."

En outre, les Forces Aériennes Israéliennes sont connues pour leurs "solutions inventives aux problèmes militaires", dit Riedel, qui a des contacts forts avec Israël, se référant à la faisabilité d'une telle attaque. "Les planificateurs militaires israéliens me disent que c'est une mission faisable."

Et la défense aérienne iranienne ?

"Nous savons que la défense aérienne de l'Iran ne compte pas parmi les meilleures du monde", dit l'ancien chef du Mossad Yatom. "Elle peut être vaincue". Néanmoins, beaucoup d'Israéliens continuent à espérer que les Américains feront le boulot à leur place. "Ca peut toujours être le cas", dit Yatom, "et George W. Bush peut vouloir se ménager une place dans les livres d'histoire par cette dernière action."

Source : Al Manar

Traduction : MR pour ISM

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