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Gaza - 1 novembre 2007
Par Mohammed Omer
30 octobre, 23h. Les F16 israéliens ont tiré sur le bâtiment de la police à Khan Younis, tuant au moins 5 policiers et blessant beaucoup d'autres. Les morts n'ont pas encore été identifiés, des morceaux de corps humains sont dispersés dans tout le secteur et sous les gravats de l'immeuble. Les F16 continuent à bourdonner au-dessus de nous.
Les chirurgiens inspectent les appareils dans la salle d'opération de l'hôpital Al-Shifa, à Gaza ; ils pensent que les sanctions vont les obliger à cesser toute opération. Photo Mohammed Omer.
Les civils de la Bande de Gaza, morceau de terre dont les médias ne mettent en avant que sa prise de contrôle par le Hamas et les affrontements imputés aux rivalités entre les factions, sont en train de mourir, ignorés par les médias du monde.
La seule attention qu'ils continuent à recevoir vient sous la forme de bombardements continus, de tirs et le ballet bourdonnant des avions de guerre. Les tanks et les bulldozers israéliens ont envahi le sud, le nord et l'est de la Bande de Gaza, dont le camp de Sheiaia, où beaucoup de personnes ont été tuées et blessées par les Forces israéliennes d'occupation. Les bulldozers ont rasé les terres agricoles vitales.
Deux petits palestiniens, de 2 et 13 ans, et une jeune femme, ont été tués samedi lors d'une explosion qui a endommagé deux maisons à Khan Younis, au sud de la Bande de Gaza. Un porte-parole du Ministre de l'Intérieur a déclaré que c'était une attaque de missile qui a visé l'une des maisons, samedi matin.
Six autres palestiniens, dont deux enfants de 3 et 4 ans, ont été blessés dans l'explosion qui a partiellement détruit une maison et endommagé plusieurs maisons voisines à Al Qarara, à l'est de Khan Younis. Beaucoup d'autres personnes ont été transférées à l'hôpital, en état de choc.
L'hôpital Nasser a rapporté que les victimes sont la petite Bara Tayssir Al-Sumairi, 2 ans, son frère de 13 ans, Najah Al Sumairi, et Samah Nawaf abu Thabit, 20 ans.
Ceci est arrivé après une semaine d'attaques israéliennes, faisant six autres morts palestiniens dans des incursions des FIO mercredi et jeudi.
En plus des nombreux palestiniens tués au cours des jours derniers, et des nombreux blessés, la Bande de Gaza est toujours assiégée, avec des coupures sévères d'électricité, d'eau et des produits de base du marché.
Il n'y a même plus, sur les étals de Gaza, de produits aussi simples qu'une bouteille de lait, de cola et autres boissons sans alcool. Tout est plus difficile dans des circonstances aussi sinistres, les frontières sont fermées et les malades privés de leur droit au traitement médical et aux médicaments. Israël ne permet pas que les malades, qui ont un besoin vital de traitements médicaux, soient soignés, comme dans le cas de ce vieil homme qui est mort mardi à cause de l'agressivité israélienne au carrefour frontalier d'Erez, entre Gaza et Israël. Cet homme de 77 ans avait une autorisation de transfert pour être soigné dans un hôpital israélien mais il a été refoulé deux fois à la frontière. Il est mort d'une attaque cardiaque, à la frontière.
Médicaments, électricité et pain
Les principaux responsables palestiniens ont demandé dimanche une intervention internationale, après qu'Israël ait approuvé le projet d'interruption de la fourniture d'électricité dans la Bande de Gaza, en réponse aux tirs de roquettes artisanales.
Le plan israélien, que le Ministre de la Défense Ehud Barak a autorisé jeudi soir, est prévu pour être appliqué immédiatement après la prochaine attaque de roquette. Il semble que son application ait commencé, car l'électricité a été coupée à maintes reprises dans le nord de Gaza. Et bien sûr, la compagnie israélienne d'énergie, Dor Alon, a confirmé avoir reçu des ordres du Ministère de la Défense israélienne pour commencer la coupure de fuel.
Israël fournit à la Bande de Gaza les 2/3 de son électricité, que paie l'Autorité Palestinienne. Le tiers restant, qui vient de générateurs électriques, s'est fait rare au cours des mois passés, parce qu'Israël a fermé le passage de Nahl Ozz, le lieu de transit des liquides et du gaz.
Les Nations Unies et autres organes internationaux se sont joints aux Palestiniens pour dénoncer les nouvelles mesures, qui sont une punition collective des habitants d'une enclave fermée par les FIO. Même avant ces dernières mesures drastiques, les habitants de Gaza ont souffert de restrictions de mouvement et de pénurie de nourriture et de fourniture imposées par l'Israël, soutenu par les nations occidentales après la prise de contrôle de la Bande de Gaza par le Hamas.
"Il n'y a pas de lait dans les magasins, pas de médicaments à l'hôpital, et le pain est de plus en plus cher", dit Abu Adli, 43 ans. Il se plaint à son voisin, Fuad, qui répond : "Oui, Israël veut nous rendre la vie impossible, et ils ne nous ouvrent même pas les frontières pour que nous allions chercher une autre solution ailleurs. Le but est de nous tuer à l'intérieur de nos frontières, nous faire mourir de faim", dit-il.
"Le monde se tait et soutient ainsi la décision d'Israël de nous affamer.", commente Wael, 40 ans Il est assis, dans le noir, dans une rue d'un camp de Rafah. L'électricité est coupée, et dans la nuit noire on n'entend que le bourdonnement des avions de guerre israéliens au dessus de nos têtes, et tout ce que nous nous demandons, comme d'habitude, c'est quand cet étranglement des êtres humains de Gaza sera-t-il suffisant ? Quand notre souffrance deviendra trop grande pour le monde ? Combien faudra-t-il de morts avant que cela arrive enfin ?
Je mets ces lignes à jour, quatre palestiniens viennent d'être tués, et une vingtaine ont été blessés dans des attaques sur Rafah et Beit Lahya. Deux étaient des membres du Hamas, et un autre, qui avait 17 ans, a été tué alors qu'il allait à l'école, au nord de la Bande.
Mahmoud Abu Taha, 20 ans, est mort après 8 heures d'attente au passage d'Erez, essayant d'aller dans un hôpital israélien pour un traitement médical d'un cancer du colon. Israël a refusé son entrée depuis le 18 octobre. Son père a également été arrêté le même jour alors qu'il essayait de traverser pour se rendre dans un hôpital israélien.
Source : Rafah Today
Traduction : MR pour ISM
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