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ISM France - Archives 2001-2021

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Cisjordanie -

Plan israélien de Routes et tunnels : FAQ

Par

Organisation de Libération de la Palestine - Département des Négociations

Israel construit actuellement deux réseaux routiers séparés en Cisjordanie Occupée : un pour les Palestiniens, l'autre pour les colons israéliens.
Lancé en septembre 2004, le Plan de Routes et tunnels permettra une ségrégation permanente entre les Palestiniens et les colons Israéliens. Actuellement, Israel accorde aux colons une liberté de mouvement à l'intérieur de la Cisjordanie Occupée tout en refusant la liberté de mouvement aux autochtones Palestiniens Chrétiens et Musulmans.

1 - Qu'est-ce que le Plan de Routes et tunnels d'Israël ?

Israël construit actuellement deux réseaux routiers séparés en Cisjordanie Occupée: Un pour les Palestiniens, l'autre pour les colons israéliens.
"Le plan de Routes et de Tunnels" fait référence à la série de 24 tunnels et de 56 routes pour les Palestiniens.
En attendant, Israël construit un réseau de routes séparées pour relier les colonies des deux cêtés du Mur avec Israël et entre elles.

Ensemble, les deux réseaux routiers servent à faciliter l'expansion de la colonisation dans l'ensemble de la Cisjordanie Occupée par les Israéliens tout en limitant tout futur développement palestinien.

Lancé en septembre 2004, le Plan de Routes et tunnels permettra une ségrégation permanente entre les Palestiniens et les colons Israéliens.

Actuellement, Israël accorde aux colons une liberté de mouvement à l'intérieur de la Cisjordanie Occupée tout en refusant la liberté de mouvement aux autochtones Palestiniens Chrétiens et Musulmans.

Il est connu comme le "Régime de fermeture" : une matrice de points de contrêle militaires, de routes autorisées ou interdites aux Palestiniens, et des obstacles qui nuisent à la circulation et au commerce entre les secteurs palestiniens.

Le régime de fermeture, selon la Banque Mondiale et les Nations Unies, est en grande partie responsable de la crise humanitaire en Cisjordanie Occupée par les Israéliens. Maintenant, les Palestiniens ne peuvent pas se déplacer librement entre les villes et les villages palestiniens, empêchant l'accès aux écoles, au travail, aux églises et aux mosquées, et aux services de santé.

Au cours des quatre dernières années, 60,6% de Palestiniens ont été forcés de sombrer dans la pauvreté en raison du régime de fermeture, survivant avec 2,30 $ par jour ou moins.[1]


Le système du "dos à dos" fait partie du régime de fermeture. Il nécessite le déchargement des marchandises puis le rechargement dans un nouveau camion de l'autre cêté d'un barrage routier ou d'un monticule de terre érigé par les militaires israéliens, même lorsque les marchandises sont transportées entre des villages palestiniens.

Parce que le système de dos à dos peut augmenter les coûts de transport pour les marchands palestiniens de 100 à 200%, les marchandises provenant des colonies israéliennes illégales et d'Israël - non sujettes au système de dos à dos - bénéficient d'un avantage concurrentiel injuste.


Le Plan de Routes et de Tunnels est la réponse d'Israël à la pression de la communauté internationale pour permettre aux Palestiniens de circuler et de commercer à l'intérieur du territoire palestinien.
Cependant, les Palestiniens ont déjà leur propre réseau routier suffisant, celui auquel Israël leur limite l'accès : Le problème n'est pas le manque d'infrastructure, mais le régime de fermeture qui limite l'accès des Palestiniens à leurs propres routes, terres et villes.



2 - Quel est le but du Plan de Routes et de Tunnels d'Israël ?

Le but du Plan de Routes et de Tunnels de l'armée israélienne est triple :
• 1 - Consolider les colonies israéliennes dans l'ensemble de la Cisjordanie ;

• 2 - Prendre encore plus de terres et de ressources palestiniennes pour l'expansion de la colonisation des deux cêtés du Mur; et

• 3 - Isoler les Palestiniens restants dans des centres discrets de population palestinienne, reliés seulement par des routes détournées.


À l'avenir, selon le Plan israélien, le trafic ne sera pas mixte en Cisjordanie .

Les colons israéliens pourront apprécier un système de circulation "sans Palestiniens" en Cisjordanie et continueront d'utiliser les routes rapides et directes qui relient les colonies de Cisjordanie les unes aux autres et à Israël.

Par exemple, la distance pour les Palestiniens entre Tulkarem et Naplouse sur la route traditionnelle était de 27 kilomètres, avec un temps moyen de voyage de 40 minutes. Sur la route proposée, la distance s'élèvera à 40 kilomètres, avec un voyage de 73 minutes sur un terrain accidenté.

Ces distances accrues et les temps de voyage plus lents diminueront la compétitivité des produits palestiniens au niveau régional et augmenteront les coûts des marchandises et des services palestiniens.



3 - Combien y-a-t'il de routes et de tunnels dans le Plan ?

Officiellement, il y a 24 tunnels et 56 routes listés dans le Plan de Routes et de Tunnels



4 - Mais n'y a-t-il pas déjà des routes en Cisjordanie ?

Oui. Un réseau routier suffisant existe. Cependant, les Palestiniens sont empêchés d'utiliser plusieurs de ces routes sans permis qui sont réservées pour fournir un accès aux Israéliens jusqu'aux colonies illégales.

Les Palestiniens n'ont pas besoin d'un nouveau réseau routier; ils ont juste besoin de pouvoir utiliser librement les routes qu'ils ont déjà, ce qui est leur droit en vertu du droit international.


Pour une analyse détaillée sur le régime de fermeture d'Israël : le système de routes restreintes et interdites, checkpoints militaires, et barrages routiers, voir : "Routes Interdites," de B'Tselem réactualisé au 23 octobre 2005 disponible à l'adresse suivante (fichier PDF):
http://www.btselem.org/download/200408_Forbidden_Roads_Eng.pdf



5. Le Plan de Routes et de Tunnels d'Israël indique-t-il quelque chose au sujet du "Plan de Désengagement" d'Israël ?

Oui. Le Plan de Routes et de Tunnels démontre que le "Désengagement" de Gaza concerne moins ce qu'Israël "donne" dans Gaza et plus ce qu'Israël prend à Jérusalem-Est et au reste de la Cisjordanie .


Dans le cadre du "Plan de Désengagement" de Gaza, Israël a retiré environ 8.000 colons de la bande de Gaza et environ 500 colons des 4 colonies illégales du Nord de la Cisjordanie .

Pendant ce temps, le Plan de Routes et de Tunnels facilite l'expansion des colonies restants en Cisjordanie : L'accès et l'intégration accrus fourniront plus de motivations aux colons potentiels pour rejoindre les 430.000 colons vivant dans l'ensemble de la Cisjordanie Occupée. Ces chiffres illustrent la portée très limitée du composant Cisjordanie du "Désengagement" de Gaza.


Pour une analysse juridique du "Plan de Désengagement", voir : "Le Plan de Désengagement Israélien : Gaza toujours Occupé". Département des Négociations de l'OLP réactualisé au 23 octobre 2005 et disponible en anglais à l'adresse suivante :
http://www.nad-plo.org/inner.php?view=facts_gaza_GAZA%20STILL%20OCCUPIED



6. Comment l'Autorité Palestinienne réagit-elle au Plan de Routes et de Tunnels d'Israël ?

Après une analyse du Plan de Routes et de Tunnels en septembre 2004, l'Autorité Palestinienne a déterminé que le plan dans l'ensemble renforcerait les colonies israéliennes, substituerait la contiguité territoriale palestinienne par une contiguité du transport, et faciliterait la présence continue du Mur d'Israël et de son régime en détournant le trafic palestinien loin des secteurs "à l'ouest" du Mur – les soi-disant "Zones Fermées."


Pour une explication et une analyse détaillée des "Zones Fermées" - les secteurs où les citoyens israéliens, les résidants permanents et toute personne capable d'immigrer en Israël en vertu de sa Loi au Retour ont un libre accès, mais les secteurs où les Palestiniens doivent périodiquement obtenir des permis pour vivre dans leurs maisons ou accéder à leurs champs – voir : "Le Mur d'Israël" - Département des Négociations de l'OLP réactualisé au 23 octobre 2005 et disponible en anglais à l'adresse suivante (fichier PDF) :
http://www.nad-plo.org/facts/wall/WallMagazine%207-2005.pdf


L'Autorité Palestinienne a cependant déterminé que toutes les routes prévues n'étaient pas nuisibles aux intérêts nationaux palestiniens et à la solution de Deux Etats.

Comme l'armée israélienne a détruit l'infrastructure palestinienne pendant le deuxième Intifada, beaucoup des routes existantes ont dû être remises en état de sorte que les Palestiniens puissent accéder aux écoles, accéder à leurs champs, faire du commerce, ou aller à la mosquée ou à l'église.

En conséquence, en octobre 2004, le Cabinet palestinien a rejeté le plan dans son ensemble, et le Comité Interministériel a conçu une méthode d'évaluation des routes pour déterminer à quel point elles soutiennent le régime du Mur ou le système de routes séparées, et si elles étaient en accord avec les besoins et l'aménagement palestiniens, y compris les projets existants pour améliorer la voirie palestinienne.

Basé sur cela, l'Autorité Palestinienne a fait des recommandations à la communauté des donateurs internationaux – auxquels Israël avait demandé de payer le plan – pour savoir si oui ou non des projets particuliers pourraient être financés.



7. Quelle fut la réponse de la communauté internationale au Plan de Routes et de Tunnels d'Israël ?

Quand les cartes du Mur et des colonies ont été superposées au Plan de Routes et de Tunnels, il est apparu clairement que le plan soutient le Mur et la présence continue des colonies, ce qui empêchera la mise en application de la solution à Deux Etats.

La Cour Internationale de Justice (CIJ) a conclu le 9 juillet 2004 que la construction du Mur dans les Territoires Palestiniens Occupés (TPO), y compris à l'intérieur et autour de Jérusalem-Est, et le régime qui y est associé, sont contraires au droit international.

En tirant cette conclusion, la Cour a également déterminé que l'établissement par Israël des colonies à l'intérieur des TPO est illégal.

À la lumière de ces résultats, la CIJ a déterminé que les Etats étaient sous l'obligation de ne pas reconnaitre la situation illégale résultant de la construction du Mur dans les TPO et de ne pas prêter aide ou assistance en maintenant la situation créée par une telle construction.

Les Etats sont également sous l'obligation, dans le respect de la Charte de l'ONU et du Droit International, de voir à ce qu'une fin doit être apportée à tout empêchement de l'exercice d'autodétermination, résultant de la construction du mur.

En dehors du problème d'agir en violation de leurs obligations énoncées par la CIJ, et en réponse à l'opposition de l'Autorité Palestinienne au Plan, la plupart des gouvernements donateurs ont de façon appropriée repoussé la demande d'Israël de financer le Plan.



8. Israël continue-t-il de mettre en application le Plan, en dépit du rejet du Plan par la communauté internationale et de l'Autorité Palestinienne ?

Oui. Sur les 24 tunnels identifiés dans le Plan de Routes et de Tunnels conçu par Israël, 2 sont listés comme "étant en construction" par Israël.
Ce sont :
• 1 - Habla, dans le District de Qalqilya, et
• 2 - Jubara, dans le District de Tulkarem.

Le tunnel de Habla est en fonction depuis septembre 2004.

Ce qui laisse 22 tunnels proposés dans le Plan. Les tunnels supplémentaires non mentionnés dans le Plan sont également à l'étude ou en construction:

Ceux à l'étude incluent :
• 1 - Potence De Biddu,
• 2 - Hizma-Anata;

Ceux en construction sont :
• 1 - Zaatara,
• 2 - Beit Sahur-Ubaydiya.
Ils semblent s'adapter dans le plan d'ensemble du Plan de Routes et de Tunnels.


Le plan inclut également 56 routes. 9 sont listées comme étant en construction; 2 sont listées comme étant en construction et financées par d'autres donateurs.

Ce qui laisse 45 autres Projets palestiniens de Réhabilitation de Routes proposés par Israël.

Sur les 11 projets de Réhabilitation de Routes énumérés comme étant en construction (à septembre 2004), 6 peuvent être identifiés comme étant terminés à juin 2005.

Sur les 45 autres Projets de Routes suggérés, 3 peuvent être identifiés comme étant terminés :
• 1 - Beit Inan-Kihrbet al-Misbah;
• 2 - Kufr Naame-Ras Karkar; et
• 3 - Alfe Menashe-Ras Tireh..



9. Que signifie le Projet de Routes et de Tunnels d'Israël pour les Palestiniens et les Israéliens ?

À court terme, le Plan signifie que les Palestiniens dans les principales villes et bourgs palestiniens ressentiront un allègement du régime de fermeture.

Une fois que les Palestiniens pourront encore s'engager dans le commerce sans restriction entre quelques villes palestiniennes, leurs économies urbaines s'amélioreront.

Cependant, à long terme, le Plan signifie la fin de la solution à Deux Etats. Au lieu de mettre fin au régime de fermeture, le Plan supprime cette solution:

Au total, le régime du Mur et des colonies, combiné avec le Plan de Routes et de Tunnels laissera seulement aux Palestiniens 54% d'une Cisjordanie fragmentée; et tandis que les Palestiniens auront meilleur accès entre et aux principales villes palestiniennes, les Palestiniens perdront l'accès à nombreuses de leurs terres et ressources, tout comme au composant le plus essentiel d'un Etat palestinien viable : Jérusalem-Est.

Le plan facilite l'expansion des colonies israéliennes, considérées comme un crime de guerre en vertu du droit international.
Les colonies elles-mêmes sont placées stratégiquement dans l'ensemble de la Cisjordanie , en prenant les terres arables, les ressources en eau, et une place critique pour le développement palestinien.

D'ailleurs, les routes et les tunnels servent également de barrières, fragmentant le territoire palestinien car il est souvent presque aussi difficile les passer que le Mur.

S'ils sont mis en vigueur, les routes et les tunnels fourniront aux Palestiniens une soi-disant "contiguité de transport" mais priveront tout futur état palestinien de contiguité territorialé, une condition reconnue par la communauté internationale, y compris par les Etats-Unis.

Ceci signifie que tout le territoire palestinien sera fragmenté pour le vien-être des colons israéliens.

En conclusion, le Plan grèvera finalement l'économie palestinienne déjà décimée, en aggravant la dépendance de l'économie palestinienne et sa position en tant que marché civil captif pour les marchandises israéliennes (et les colonies israéliennes) et une force de main d'oeuvre à prix réduit pour Israël.

Elle continuera à être une entité qui restera indéfiniment dépendante des aumênes de la communauté internationale pour éviter des crises humanitaires.

Au lieu d'être une avancée positive vers la paix et la fin de l'occupation, le Plan de Routes et de Tunnels - avec les colonies et le Mur - est une attaque unilatérale contre la Paix:

Au lieu de rejoindre les Palestiniens dans un moment historique pour arriver à une juste solution négociée après des décennies de conflit, le plan unilatéral d'Israël équivaut à une reformulation de l'occupation et du conflit pour les décennies à venir.


Voir la Carte (fichier PDF)



NOTES :

[1] Palestinian Central Bureau of Statistics.


A lire également l'article de Stop The Wall : "Pris au piège comme des rats"

Source : http://www.nad-plo.org/

Traduction : MG pour ISM

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