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Israël - 13 novembre 2010
Par Dimi Reider
Article du 7 novembre 2010.
C’est en tous cas le titre d’un article du journaliste Itamar Eichner sur le Yedioth Ahronoth d’aujourd’hui. D’abord la traduction, ensuite les commentaires.
Une réunion extraordinaire, la première de ce genre de l’ère Lieberman, a eu lieu il y a quelques jours au Ministère des Affaires étrangères à Jérusalem, au cours de laquelle le vice-ministre des Affaires étrangères Danny Ayalon a rencontré à huis clos une délégation des responsables du mouvement Peace Now.
Lors de la réunion, qui a eu lieu à la demande de Peace Now, les activistes ont demandé à Ayalon si le Ministère des Affaires étrangères pouvait coopérer avec les cercles de gauche dans son travail de hasbara (propagande) en Israël et à l’étranger – dans le but de présenter Israël comme un pays pluraliste qui autorise une variété d’opinions.
Au cours de la réunion, les délégués de l’organisation ont suggéré à Ayalon différentes possibilités pour inclure la gauche dans le travail de hasbara, y compris envoyer des délégués de Peace Now pour faire des conférences à l’étranger au nom du Ministère des Affaires étrangères. « Souvent, ce sont en fait les voix venant de la gauche qui ont une meilleure chance d’améliorer l’image d’Israël dans le monde plutôt que des orateurs de droite, » a dit le secrétaire général de Peace Now, Yariv Oppenheimer à Ayalon.
Oppenheimer a expliqué au Yedioth Ahronoth hier que « bien que le ministère des Affaires étrangères ait un ministre politique, ce ministre a un devoir d’Etat de représenter Israël dans toute sa variété. »
« Nous n’avons aucune intention de devenir les porte-paroles de Lieberman. Nous continuerons à attaquer sa politique. Mais nous pensons que le ministère des Affaires étrangères a intérêt à encourager les autres voix à être entendues dans le monde entier, » a dit Oppenheimer.
Ayalon a promis à Peace Now de considérer leur demande de façon positive. « Je me félicite du dialogue réel et important entre toutes les parties de la société et toutes les organisations sionistes. Peace Now se définit lui-même comme une organisation sioniste, et en tant que tel, je ne vois aucun problème à ce qu’ils coopèrent avec le Ministère des Affaires étrangères. »
Et si cela ne suffisait pas, la directrice de B’Tselem, Jessica Montell, a rencontré des responsables du Ministère des Affaires étrangères pour discuter des possibilités de coopération. Montell avait rencontré des responsables du Ministère des Affaires étrangères auparavant, mais cette réunion fut la première du genre depuis que Lieberman a pris ses fonctions.
La porte-parole de B’Tselem, Sarit Michaeli a écrit aujourd’hui pour répondre aux activistes désorientés :
La directrice-générale de B’Tselem a récemment rencontré des responsables du bureau des organisations internationales et du service du droit international et des droits de l’homme pour discuter de deux dossiers qui préoccupent B’Tselem : les arrestations administratives [la détention administrative sans procès] et la définition juridique de la situation en Cisjordanie comme « conflit armé. » Nous avons expliqué aux responsables pourquoi mettre des limites à la pratique des arrestations administratives et faire concorder la définition juridique avec la situation véritable en Cisjordanie sont d’un intérêt primordial pour Israël, et nous leur avons demandé d’aborder ces questions dans leur travail à l’intérieur du système. Yediot Ahronoth a rapporté les réunions dans le même article mais B’Tselem n’a évidemment rien à voir avec la rencontre entre Peace Now et Danny Ayalon.
Je pense que la réponse de Michaeli illustre bien les différences de pratiques entre B’Tselem et la direction de Peace Now à Tel-Aviv (la distinction est faite pour ne pas mettre le mouvement Peace Now américain ou la section Task Force (force opérationnelle) sur les colonies du mouvement dans le même sac qu’Oppenheimer).
B’Tselem a rencontré des fonctionnaires pour obtenir du gouvernement le changement d’une pratique oppressive de l’Etat ; Peace Now a rencontré le belliciste, l’exalté d’extrême-droite Danny ‘chaise basse’ Ayalon (*) pour proposer leur aide pour faire accroire que l’Etat n’est pas aussi oppressif que ça. Peace Now a, de façon plutôt maladroite, essayé de jouer sur la fixation d’Israël sur les apparences, mais il a fini par jouer le même jeu qu’eux.
A part nous fournir un exemple parfait de comment le mouvement centriste s’accommode des forces mêmes qu’il est censé combattre, il me semble que cette manoeuvre rend un très mauvais service au travail important d’autres, moins affamés de projecteurs que les membres de Peace Now. Elle causera aussi vraisemblablement des dégâts considérables au mouvement à long terme.
(*) En référence à la rencontre humiliante de début janvier 2010 entre Ayalon et l’ambassadeur de Turquie, où ce dernier s’était retrouvé assis sur un siège très bas.
Source : +972
Traduction : MR pour ISM
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Dimi Reider
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