Cisjordanie - 15 octobre 2008

Récolte des olives 2008 – Premier rapport

Par Stop The Wall

Tradition depuis des générations, le mois d'octobre indique le début de la récolte des olives pour des centaines de villages palestiniens à travers la Cisjordanie.
Chaque année, la récolte devient un plus grand défi pour les fermiers qui font face au renforcement du siège par le biais du Mur, à l'expansion des colonies, aux attaques de colons et restrictions de permis, tout cela sert à obliger les palestiniens à quitter leur terre.

Photo ISM : Cueillette des olives à Salem, près de Naplouse

Entre la fin de la récolte des olives de l'année dernière, qui a coïncidé avec le début des négociations d'Annapolis en novembre 2007 et juin 2008, l'occupation a construit 7974 nouvelles unités de colonies.

Cette construction de nouvelles colonies a contribué à une augmentation de 18% de la confiscation de la terre depuis 2007, dont une grande partie de cette terre est une terre agricole riche possédée par les fermiers palestiniens.

Au total l'occupation a approuvé la construction de 40 000 nouveaux logements dans les colonies de Cisjordanie depuis le début d'Annapolis. L'augmentation de la confiscation de la terre et de la construction de colonies est pleinement soutenue par les autorités d'occupation, avec pour preuve le fait que le Premier Ministre est responsable de la signature des permis de construire pour les colons.

Depuis septembre 2008, il y a eu 359 attaques de colons à comparer avec les 338 attaques pour toute l'année 2007. Ces attaques violentes vont certainement augmenter en nombre pendant la récolte des olives, et pendant les quelques premiers jours d'octobre il y a eu plusieurs rapports d'attaques sur les terres et les biens palestiniens, comme autant d'abus des droits des palestiniens.
Elles font partie de l'augmentation de la persécution raciste et religieuse des palestiniens des deux côtés de la Ligne Verte, tolérée et encouragée par les institutions et la politique israéliennes en général.

Pendant que les palestiniens de Cisjordanie voient les colons les attaquer sur leurs terres, les palestiniens d'Acre voient leurs maisons brûler, leurs voitures détruites et leurs magasins saccagés.


Récapitulatif des attaques et des abus systématiques contre les fermiers palestiniens :

Système des permis et siège :

Les fermiers palestiniens dont les terres sont derrière le Mur sont obligés de réclamer aux autorités d' occupation des permis pour quitter leurs villages respectifs et récolter leurs olives. Cependant, les autorités ont rendu l'obtention des permis pour les fermiers très difficile. Par exemple dans le village de Zbuba, dans le district de Jénine, sur les 30 personnes qui en ont fait la demande, seulement trois ont obtenu un permis pour quitter le village.

Beaucoup de ceux qui ont reçu un permis n'ont pas la garantie d'accéder à leurs champs, car les forces d'occupation sont connues pour prendre les permis des villageois et les détruire sur le champ. Cette forme d'abus a été documentée dans le village de Taybeh, district de Jénine, où vingt permis ont été pris aux villageois le 6 octobre 2008, empêchant par là ces villageois d'accéder à leurs propres champs et oliviers.

De plus, dans certains cas, les fermiers palestiniens ont seulement eu des permis pour traverser le Mur d'Apartheid à travers des checkpoints qui n'étaient pas dans les villages où ils vivent.

Par exemple, un fermier vivant dans le village de Jayyous pouvait seulement avoir un permis pour traverser le Mur au village de Falamya, cela forçant le fermier à faire plusieurs kilomètres juste pour rejoindre le point où il peut traverser le Mur et accéder à sa ferme. C'est encore une autre méthode pour augmenter la pression et les obstacles sur les palestiniens dans un effort pour les dissuader d'utiliser leurs terres traditionnelles.

Une autre stratégie utilisée par l'occupation pour restreindre les mouvements des palestiniens est de fermer toutes les portes et les checkpoints à travers la Cisjordanie les jours de fêtes juives. Comme il y a presque deux semaines de fêtes en octobre, cela réduit le temps que les fermiers peuvent passer dans leurs champs pendant la saison critique de la récolte. Cette stratégie emprisonne effectivement les palestiniens dans leurs propres villages, puisque les entrées et les sorties sont complètement bloquées, et que les villages deviennent isolés du monde extérieur.

De même, les autorités d'occupation affectent négativement la récolte des olives en restreignant le temps où les fermiers sont autorisés à ramasser les olives.

Par exemple, à Tulkarem, les fermiers sont seulement autorisés à récolter leurs olives du 22 octobre au 30 octobre. En d'autres termes, les fermiers ont seulement huit jours pour faire le travail qui normalement prend un mois complet.



Les attaques de colons :

Il y a déjà de nombreux rapports d'attaques de colons contre les palestiniens depuis le début de la récolte le 2 octobre. Par exemple, le 2 octobre, un colon de la colonie de Giv'at Shomron a attaqué le village d'Azzoun, endommageant des propriétés et menaçant des vies. Les forces d'occupation permettent à ces attaques de se développer pendant dix minutes avant d'intervenir et tenter de désamorcer la situation.

Une autre attaque a eu lieu le 5 octobre dans le village d'Inmatin, dans le district de Qalqiliya, où un colon de la colonie de Kedumim a attaqué le village, brûlé les arbres, et détruit plus de dix dunums de terre.

Le 5 octobre, des colons de la colonie d'Yzhar près de Naplouse ont attaqué un petit village appelé Asira Al-Qibiliya, en jetant des pierres sur les villageois et détruisant la terre arable.

Le 7 octobre, une quantité importante de terres agricoles a été brûlée et détruite par les colons dans le district de Jénine.


Le 7 octobre encore, un terrain dans la région d'Hébron a été incendié par les colons, et six personnes ont été blessées au cours des attaques de colons.

Dans une ferme près de la colonie de Har Bracha, à l'extérieur de Naplouse, quatre colons ont commencé à jeter des pierres sur les fermiers qui étaient en train de cueillir les olives dans leurs champs. Six autres colons sont arrivés peu après et se sont mis à jeter des pierres, et c'est seulement quand les fermiers ont commencé à se défendre que les forces d'occupation sont arrivées pour stopper l'attaque. Avant de partir, cependant, les colons ont détruit la terre où les fermiers étaient en train de récolter leurs olives.

Dans tous ces cas de violence directe contre les palestiniens et leurs terres, les forces d'occupation étaient présentes, mais elles n'ont rien fait pour empêcher la violence d'arriver, et n'ont pas arrêté non plus les colons à temps. Dans chaque exemple, elles ont attendu dix ou quinze minutes avant d'intervenir et de faire un effort pour arrêter les attaques.

Source : http://stopthewall.org/

Traduction : MM pour ISM