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ISM France - Archives 2001-2021

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Israël -

Réflexions sur l'échange de prisonniers Israël-Hezbullah

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Le dernier accord d'échange de prisonniers entre Israël et le Hezbullah est un indicateur salutaire qu'au moins quelques Arabes commencent à comprendre la mentalité sioniste dépravée, et agissent en conséquence. Une telle mentalité est basée sur l'arrogance, l'insolence et la supériorité religieuse et ethnique.

Réflexions sur l'échange de prisonniers Israël-Hezbullah

Israël, pays où la tournure d'esprit collective considère les non Juifs comme des animaux virtuels ou, au moins, des êtres humains de seconde catégorie, doit faire face à un nouvel ennemi, un ennemi qui n'est pas effrayé par sa brutalité écrasante, mais un ennemi qui affronte l'Etat terroriste d'Israël avec dureté, résilience, courage et défi.

C'est une nouvelle réalité à laquelle les Israéliens, en particulier les dirigeants israéliens, vont devoir se résigner, en particulier d'un point de vue psychologique.

Ceci explique la profonde frustration apparente qu'on perçoit dans le ton des dirigeants israéliens réagissant au dernier échange de prisonniers, et surtout à cause du fait qu'Israël ait été forcé à libérer le guérillero libanais Samir Kuntar.

Israël, ignorant complètement ses propres péchés meurtriers innombrables, en est arrivé à voir Kuntar comme le prototype du terroriste ultime, comme si les dizaines de milliers d'assassins et terroristes juifs qui ont d'énormes quantités de sang innocent sur les mains étaient des anges d'amour et de pitié.

Si Israël était un Etat normal, et son peuple des gens normaux, il aurait adopté une approche honnête et juste envers ses voisins, une approche qui ne ferait pas le tri entre "le sang et le sang" et "la vie et la vie".

Il ne fait aucun doute qu'une telle approche aurait sauvé des milliers de vies, juives et arabes, et épargné à la région et à ses habitants des décennies de douleurs et de souffrances.

Mais alors, le sionisme perdrait la face, son esprit et son cœur, et serait transformé en quelque chose d'entièrement différent.
Malheureusement, il est probablement inutile de prêcher la moralité au sionisme, un mouvement manifestement démoniaque dont l'expérience montre qu'il n'est pas capable de se comporter avec moralité et humanité.

Bien, examinons quelques-unes des déclarations et des remarques faites par les dirigeants sionistes au sujet du dernier accord d'échange avec le Hezbullah.

Shimon Peres, le héros du massacre de Qana en 1996, qui est maintenant Président d'Israël, a été cité comme disant : "Nous ne voulons pas que des meurtriers soient libres, mais nous avons l'obligation morale de ramener à la maison les soldats que nous avons envoyés défendre leur pays".

Peres aurait également dit que "mon cœur est déchiré par la décision de pardonner à Kuntar", ajoutant que sa décision, à ce sujet, "ne constitue en aucun cas un pardon".

Personne, arabe ou autre, n'est évidemment particulièrement emballé par ce qu'a fait Kuntar en 1979, bien que l'armée israélienne ait été alors au moins partiellement responsable de la mort, par la guérilla libanaise, de trois israéliens, dont un policier paramilitaire, un homme et sa fille.

Ces trois vies, comme celles de nombreuses autres victimes, arabes ou juives, auraient été épargnées si l'insolent appareil militaire israélien s'était conduit avec un peu de sagesse.

Après tout, Kuntar, et ses amis qui ont été tués dans cette opération sauvetage, ne sont pas allés en Israël pour tuer et répandre le sang, mais pour obliger Israël à libérer des prisonniers arabes.

Néanmoins, il est des questions délicates qu'on a très envie de poser, des questions que la plupart des Israéliens n'aiment pas entendre et encore moins y répondre, et lorsqu'ils y sont confrontés, soit ils cherchent à les éluder, soit ils répondent par des tergiversations et du chipotage.

Qui a tué le plus de gens innocent, Shimon Peres ou Samir Kuntar ? Qui a le plus de sang, y compris du sang d'enfants, sur les mains, Shimon Peres ou Samir Kuntar ? Qui a infligé le plus de terreur, de souffrances et de morts sur des gens innocents, Shimon Peres ou Samir Kuntar ?

Si l'honnêteté devait être l'arbitre ultime dans la communauté humaine, alors on ne peut échapper à la conclusion indéniable que ce sont des meurtriers de masse comme Peres, Ariel Sharon et autres dirigeants israéliens, morts ou vivants, qui ont réellement besoin de pardon pour leurs horribles crimes contre l'humanité.

En fait, il est nécessaire de profiter de l'occasion pour rappeler qu'un poste présidentiel, un costume d'homme d'affaires avec cravate, la capacité de dire des petites phrases éloquentes en plusieurs langues et d'avoir des réunions avec des hommes d'Etat et des VIP partout dans le monde ne transforment pas un criminel en un véritable être humain.

Un criminel est un criminel, en particulier si il refuse d'admettre ses crimes et si il refuse de présenter ses excuses à ses victimes. Inutile de dire que Peres n'a fait ni l'un ni l'autre. Dans ce cas là, les criminels ne sont pas concernés par leurs crimes.

Une Israélienne âgée, interrogée par le journal Ha'aretz, a fustigé le Hezbullah pour avoir refusé, jusqu'au tout dernier moment, de dire si les deux prisonniers israéliens étaient morts ou vivants.
"Pour Israël, c'est le jour le plus triste. Ils nous ont laissé attendre jusqu'à la dernière seconde pour nous apprendre le sort de nos fils", selon les propos cités de la femme.

J'ai certainement de la sympathie pour elle, au niveau personnel. Cependant, je voudrais demander à cette dame juive pourquoi elle pense que les vies juives ont plus de valeur que les vies non juives ?

Je voudrais aussi lui demander ce qu'elle dirait aux mères, aux familles et aux amis des milliers de prisonniers arabes qui croupissent dans les sombres prisons souterraines israéliennes depuis 1967 ?

Nous parlons de prisonniers de guerre, de portés disparus et autres gens ordinaires dont les familles n'ont aucun moyen de savoir si leurs bien-aimés sont vivants ou morts. Ces "prisonniers oubliés" ne sont-ils pas des êtres humains, eux aussi ? Sont-ils les enfants d'un moindre Dieu ?

Malheureusement, la plupart des Israéliens, complètement égocentriques et nombrilistes, n'aiment pas qu'on leur pose ce genre de questions de peur que leur complexe de supériorité et leur psychose collective n'apparaissent au grand jour.

Enfin, le dernier échange de prisonniers montre qu'Israël ne comprend que le langage de la froide realpolitik, qui est par définition immorale et coercitive.

Pour les Palestiniens, dont plus de 10.000 de leurs bien-aimés croupissent dans les camps de concentration israéliens, le message est clair : si vous voulez qu'Israël libère vos enfants, prenez des otages israéliens et échangez–les contre les captifs palestiniens.

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