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France - 23 octobre 2007
Par Aluf Benn
"Les réfugiés palestiniens seront parqués dans un Etat palestinien, et non en Israël", a dit le président Nicolas Sarközy au Premier ministre israélien Ehud Olmert, hier, lundi.
"Chaque partie doit avoir son propre état-nation, a-t-il dit, d’après des officiels israéliens présents lors de la rencontre des deux dirigeants."
Après quoi, il a expliqué : "Cela n’est pas raisonnable, de la part des Palestiniens, de demander à la fois un Etat indépendant et le retour des réfugiés dans l’Etat d’Israël, lequel a déjà aujourd’hui un million d’Arabes !...".
Sarközy, qui a reçu Olmert au Palais de l’Elysée, a exprimé son soutien absolu à Israël, dont il a qualifié l’implantation de véritable "miracle" et d’"événement le plus important du vingtième siècle".
"On dit que je suis un fan d’Israël parce que mon grand-père était juif ; mais il ne s’agit pas d’une question personnelle ! ", a-t-il poursuivi, d’après ces sources israéliennes. "Israël introduit de la diversité et de la démocratie au Moyen-Orient. C’est un miracle, qu’à partir des vestiges du peuple juif… dispersé, un Etat tel celui-ci ait surgi !".
"La sécurité d’Israël est une ligne rouge absolue ; elle n’est pas négociable ! " a-t-il ajouté. "C’est là une condition inviolable [saluons ce nouveau concept du droit international ! ndt], sur lequel nous ne ferons jamais de concession !".
Olmert et Sarközy ont tenu initialement une réunion restreinte, avec seulement un conseiller. Ces entretiens ont été centrés sur le programme nucléaire iranien. A l’issue de cette réunion restreinte, Olmert a déclaré à la presse que "sur la question iranienne, jamais je n’aurais pu imaginer entendre des déclarations qui pussent m’agréer davantage".
Il a précisé que Sarközy et lui-même n’avaient pas envisagé d’attaque militaire contre l’Iran.
"Il y a un large éventail de mesures, entre ces deux extrémités que sont la capitulation et l’action armée", a-t-il dit, ajoutant qu’il pense qu’il existe une possibilité de sanctions intensifiées contre l’Iran via le Conseil de Sécurité de l’Onu et l’Union européenne. Sarközy est favorable à des sanctions renforcées, et les deux dirigeants ont discuté de la manière de persuader l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne de leur emboîter le pas.
Olmert pense que les sanctions actuelles, qui visent l’économie et le système bancaire de l’Iran, ont d’ores et déjà eu un certain effet. "Nous devons empêcher les businessmen iraniens de faire des affaires, jusqu’à ce que la classe qui contrôle l’économie iranienne fasse quelque chose contre le régime", a-t-il indiqué au cours d’une conversation avec des journalistes français, après sa rencontre avec Sarközy.
Après leurs bavardages au sujet de l’Iran, les deux dirigeants se sont revus dans le cadre d’un forum plus large, avec plus de conseillers présents. Ces échanges se sont focalisés principalement sur la question palestinienne, et tout spécialement sur la conférence qui doit être tenue prochainement à Annapolis (aux Etats-Unis).
Sarközy a exhorté Olmert, qui a tenu le président français au courant de ses papotages avec le président Mahmoud Abbas, à faire des gesticulations supplémentaires à destination de la galerie palestinienne. "La libération de ces prisonniers fut un coup magistral", a-t-il dit, faisant allusion à l’élargissement, par Israël, de deux fournées de prisonniers palestiniens au cours des deux mois écoulés. Ces deux fournées furent saluées et qualifiées par Sarközy de gestes de bonne volonté destinés à [renforcer] Abbas.
"La France, a poursuivi Sarközy, veut être impliquée dans la marche en avant d’un accord israélo-palestinien". Il assistera à la conférence d’Annapolis, et il sera aussi l’amphitryon d’un raout de pays financeurs de l’Autorité palestinienne, à Paris, le 17 décembre.
Après la rencontre, le porte-parole de Sarközy a dit que "dès lors que la sécurité d’Israël sera assurée, à la minute près, il sera possible de faire étalage de créativité en directions des Palestiniens".
Dans ses commentaires pour les journaux français, Olmert a également insisté sur le fait que son gouvernement de coalition n’encourait pas le risque de tourner en eau de boudin sur la question de la conférence d’Annapolis.
Deux ministres plus à droite que les autres, Avigdor Lieberman du parti Yisroel Beiteinu et Eli Yishai du parti Shas, ont menacé de retirer leur parti respectif du gouvernement, au cas où la conférence, prévue à la fin novembre, ou au mois de décembre, s’attaquerait à des questions relevant d’un statut définitif, comme les frontières, Jérusalem ou encore les réfugiés.
"Je ne vois là aucune difficulté politique éventuelle", a dit Olmert aux journalistes. "Je retire, de mes rencontres avec les partenaires de la coalition gouvernementale, le sentiment que cette coalition est cohérente et stable."
Durant la matinée, Olmert se rendra à Londres, en vue d’une réunion avec le Premier ministre britannique Gordon Brown – leur première rencontre depuis que Brown a pris ses fonctions. Ces conversations seront centrées sur l’Iran et sur la question palestinienne.
Par ailleurs, Olmert va demander à Brown d’œuvrer afin de modifier la loi britannique, qui risque, en l’état actuel, d’exposer des officiers des Forces Israéliennes de Défense de se voir mis en examen en Grande-Bretagne pour crimes de guerre allégués.
Mardi après-midi, avant de faire retour vers Israël, Olmert rencontrera le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdoğan, qui se trouve également à Londres. La Turquie a, elle aussi, fait part de son désir de contribuer à des négociations israélo-palestiniennes ; par ailleurs, elle recherche l’aide d’Israël afin de bloquer un projet de résolution de la Maison des Représentants (des Etats-Unis), qualifiant de ‘génocide’ un massacre d’Arméniens, en 1915.
Source : Haaretz
Traduction : Marcel Charbonnier
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