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Iran - 24 juin 2009
Par Chartingstocks
Des intérêts israéliens de droite sont impliqués dans une guerre électronique totale, via Twitter, dans l’espoir de faire accuser les élections iraniennes de trucage et de provoquer une instabilité politique en Iran.
L'Iran encerclé par des colones US.
Quiconque a utilisé Twitter ces derniers jours sait que la question des élections iraniennes était la plus populaire. Des milliers de tweets et de retweets prétendant que l’élection aurait été bidonnée, et appelant à des manifestations de protestation en Iran, exhortant même parfois les utilisateurs à des intrusions dans divers sites ouèbes iraniens d’information (ce qu’ils firent, d’ailleurs, avec succès). La popularité de Twitter a attiré l’attention de divers blogues, comme Mashable et TechCrunch, et cette question a même été évoquée sur des sites d’information consensuels.
Les gens à l’origine de ces messages d’incitation à la rébellion étaient-ils vraiment des Iraniens, ou s’est-il agi purement d’une machine de propagande ? Cela a piqué ma curiosité, et j’ai décidé d’enquêter sur les sources de ces informations. Cela m’a permis de cerner une poignée de personnes qui ont été à l’origine de 30.000 tweets relatifs à l’Iran ces derniers jours. Et il y avait, entre ces personnes décidément prolixes, certains points communs frappants :
1 – ils avaient tous créé leurs comptes tweeter le samedi 13 juin ;
2 – ils avaient tous un nombre extrêmement élevé de tweets depuis la création de leur profil ;
3 – l’expression « élections iraniennes » s’est avérée leur mot-clé présentant le plus d’occurrences ;
4 – à de très rares exceptions près, ils affichaient tous des messages EN ANGLAIS ;
5 – la moitié d’entre eux avaient exactement la même photo sur leurs fiches profil bidonnées ;
6 – chacun avait des milliers d’aficionados, avec simplement une poignée d’amis. Ils étaient tous, d’ailleurs, les amis les uns des autres…
Cornegidouille… pourquoi donc tous ces tweets étaient-ils rédigés en anglais ? Bigre, pourquoi tous ces profils étaient-ils ainsi obsédés par l’Iran ? Il était évident qu’il s’agissait là de l’œuvre de gens ayant un intérêt dans la déstabilisation et l’influence sur l’opinion publique en ce qui concerne la légitimité des élections iraniennes.
Je décidai par conséquent de cylindrer mon échantillon de spammers à trois des plus insistants :
@StopAhmadi
@IranRiggedElect
@Change_For_Iran
Ensuite, je procédai à une recherche sur Google pour deux de ces trois-là :
@StopAhmadi et
@IranRiggedElect.
La première page ouèbe à s’afficher fut le Jerusalem Post (JPost), un quotidien de droite pro-israélien.
L’histoire du Jerusalem Post concernait trois personnes « qui venaient de se joindre au réseau social quelques heures auparavant seulement, et qui avaient déjà amassé des milliers d’aficionados ». Pourquoi le site d’un quotidien juge-il utile d’afficher un post au sujet de trois pékins qui viennent tout juste de se connecter à Twitter, seulement quelques heures auparavant ? Cela mérite-t-il d’être relevé ? Le JPost a été la première (et à ma connaissance la seule) source d’information majeure à avoir mentionné ces trois spammers.
Le JPost un média important, a fait la promo de ces trois Twitteurs qui allaient devenir la source du bombardement des élections iraniennes au moyen des bombes Twitter… Pourquoi le JPost s’intéresse-t-il ainsi, tout soudain, aux étudiants iraniens (étudiants, c’est tout du moins ce que ces spammers prétendaient être…) ? Je dois reconnaître que j’avais désormais certains soupçons. En fin de compte : Qui Bono ? (A qui profitait le crime ?)
Incontestablement, Israël voit en l’Iran un ennemi, sans doute encore bien plus qu’en tout autre pays. D’après un sondage récent, plus de la moitié de la population israélienne est favorable au recours à une intervention armée contre l’Iran si ce pays ne cessait pas de développer son énergie nucléaire (ce qui est parfaitement son droit, conformément au traité de non-prolifération). Etrangement, ces bruits de bottes proviennent d’un pays, Israël, qui n’en est pas cosignataire, mais qui a le droit de développer son énergie nucléaire et qui, de surcroît, possède un arsenal de BOMBES nucléaires.
Bien sûr, Mousavi lui-même joue un rôle indéniable dans le bordel iranien actuel. Vous avez vu ça souvent, vous, un candidat se déclarant lui-même vainqueur avant tout décompte des voix, puis, confronté à la défaite, qui qualifie l’ensemble du processus électoral de fraude ??
Aussi évidente ait été la fraude lors de nos élections (présidentielles américaines) en 2000, Al Gore (le candidat démocrate qui les a perdues) ne serait allé soulever le lièvre de la fraude électorale ?! Aucun homme politique important, aux Etats-Unis, n’aborde cette question, même avec de longues pincettes. Ils savent parfaitement qu’une telle accusation secouerait l’ensemble des fondations de notre démocratie, et que cela menacerait les structures politiques en place.
Ces spammers du Twitt ont commencé à crier au scandale avant même le dépouillement des derniers bulletins, bien dans la manière de Mousavi.
Le spammer @IranRiggedElect a créé son profil avant qu’un quelconque vainqueur eut été annoncé, et il a joué le rôle d’un service public nous informant, nous, aux Etats-Unis, en anglais et toutes les dix minutes, du caractère soi-disant irrégulier de ces élections.
Saluons son altruisme : il l’a fait avec une telle abnégation ! Et sans jamais se soucier le moins du monde de ses concitoyens et soi-disant « amis » en Iran, qui ne connaissent pas l’anglais et ne se sont jamais servi de Twitter de leur vie !
Source : Chartingstocks.net
Traduction : Marcel Charbonnier
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