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ISM France - Archives 2001-2021

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USA -

Un échec, à Annapolis, aurait des conséquences désastreuses

Par

La lettre ouverte que nous reproduisons ci-dessous, à propos de la conférence consacrée à la recherche de la paix au Moyen-Orient et dont la tenue est prévue pour la fin novembre à Annapolis, dans l’État du Maryland, a été envoyée par ses signataires, le 10 octobre 2007, au président George W. Bush et à la Secrétaire d’État Condoleezza Rice.

Ce communiqué est une initiative conjointe de l’US/Middle East Project, Inc. (Général Brent Scowcroft, secrétaire, bureau international, et Henry Siegman, président), de l’International Crisis Group (président : Gareth Evans) et du programme American Strategy (directeur : Steven Clemons) de la Fondation New America.

La conférence israélo-palestinienne de paix, annoncée par le Président Bush, et programmée pour le mois de novembre offre une opportunité rare d’œuvrer au progrès en direction d’une solution à deux États.

Le Moyen-Orient reste englué dans sa pire crise depuis des années, et une issue positive de la conférence jouerait un rôle éminent en repoussant une vague montante d’instabilité et de violence.

Un échec risquant d’avoir des conséquences désastreuses au Moyen-Orient et au-delà, il est extrêmement important que cette conférence soit un succès.

Conservant à l’esprit les leçons de la tentative de la dernière chance à Camp David, voici, de cela, sept ans, nous croyons qu’afin d’être positifs, les résultats de cette conférence doivent être substantiels, inclusifs et signifier quelque chose pour la vie quotidienne des Israéliens et des Palestiniens.

Cette conférence internationale devra traiter de la substance d’une paix permanente :
un accord global de paix étant irréalisable d’ici novembre prochain, la conférence devra se concentrer sur la fin de crise et revêtir les délinéaments d’une paix définitive, laquelle devrait être consacrée par une résolution du Conseil de Sécurité. Les dirigeants israéliens et palestiniens s’attacheront à parvenir à un accord de cette nature.

À défaut, le Quartet (États-Unis, Union européenne, Russie et Onu, en la personne de son Secrétaire général) —sous l’égide duquel cette conférence doit se tenir— devra proposer son propre projet général, basé sur les Résolutions 242 et 338 du Conseil de Sécurité de l’Onu, les paramètres Clinton de 2000, l’Initiative de paix arabe de 2002 et la Feuille de Route de 2003.

Ce projet devra refléter les points ci-après :

• Deux États, basés sur les frontières antérieures au 4 juin 1967, avec des modifications marginales, réciproques et convenues d’un commun accord, sur la base du principe d’échange de territoires 50 / 50 :

Jérusalem en tant que double capitale, les quartiers juifs étant placés sous souveraineté israélienne, et les quartiers arabes sous souveraineté palestinienne ;

• Des arrangements spéciaux concernant la Vieille Ville, confiant à chaque partie le contrôle sur ses propres lieux saints, ainsi qu’un libre accès à ceux-ci ;

• Une solution au problème des réfugiés qui soit compatible avec la solution à deux États, qui tienne compte du profond sentiment d’injustice ressenti par les réfugiés palestiniens, et qui leur accorde des compensations financières équitables, ainsi qu’une aide à la réinstallation ;

• Des mécanismes sécuritaires qui répondent aux préoccupations israéliennes, tout en respectant la souveraineté palestinienne. La conférence ne doit pas être une séance du tout ou rien. Elle doit mettre en mouvement un statut de négociations crédible et durable, sous la supervision internationale, avec un calendrier opérationnel, afin qu’il soit possible de réaliser à la fois une solution à deux États et toutes les potentialités de l’Initiative Arabe de Paix (c’est-à-dire des relations normales et pacifiques entre Israël et les pays arabes).


La conférence internationale de paix devra être inclusive :

• Afin de renforcer la confiance des Israéliens dans le processus, les pays arabes qui ne bénéficient pas actuellement de relations diplomatiques avec Israël devront y participer.

• Nous félicitons l’administration [Bush] d’avoir pris la décision d’inviter la Syrie à la conférence ; cette décision devra être suivie d’un engagement sincère. Une percée, sur cette piste-là, pourrait profondément modifier le paysage régional. Au minimum, la conférence devrait lancer des pourparlers israélo-syriens sous des auspices internationaux.

• Quant au Hamas, nous sommes persuadés qu’un dialogue sincère avec cette organisation est éminemment préférable à tout ostracisme à son égard ; ce dialogue devrait être conduit, par exemple, par les ambassadeurs de l’Onu et du Quartet au Moyen-Orient. L’instauration d’un cessez-le-feu entre Israël et Gaza pourrait être un bon point de départ.


La conférence doit produire des résultats tangibles dans la vie quotidienne des Israéliens et des Palestiniens.
Trop souvent, par le passé, des progrès ont été ternis par le gouffre entre des déclarations politiques tonitruantes et des réalités critiques sur le terrain.

La conférence, par conséquent, doit aussi déboucher sur un accord sur des mesures concrètes permettant d’améliorer les conditions de vie et la sécurité, notamment un cessez-le-feu réciproque et total en Cisjordanie et à Gaza, un échange de prisonniers, la lutte contre la contrebande d’armes, la mise hors d’état de nuire des milices, une plus grande liberté de déplacements pour les Palestiniens, la levée de tous les barrages injustifiés, le démantèlement des avant-postes israéliens, ainsi que toute mesure concrète de nature à accélérer le processus de fin de l’occupation [militaire].

Pour que la conférence ait le minimum requis de crédibilité, il est de la plus haute importance qu’elle coïncide avec un gel de l’expansion des colonies israéliennes. Il est impossible, en effet, de mener une discussion sérieuse sur la fin de l’occupation, tandis que l’expansion des colonies bat son plein. Des efforts devront également apportés en matière d’amélioration de la situation à Gaza et de facilitation de la reprise de la vie économique dans ce territoire.

Ces trois dimensions sont étroitement inter-corrélées ; l’une ne saurait être effective en l’absence des deux autres.
À défaut d’apporter des résultats substantiels sur la question du statut définitif, ni l’une ni l’autre des deux parties n’aura la motivation, ni le soutien de sa population, nécessaire à la prise des mesures difficiles qui s’imposent, sur le terrain.

Si la Syrie ou le Hamas étaient ostracisés, les perspectives qu’ils ne jouent un rôle perturbateur seraient dramatiquement accrues.

Cette nuisance pourrait prendre la forme d’une escalade de la violence à partir de la Cisjordanie ou de Gaza, ce qui, dans un cas comme dans l’autre, ne pourrait que compromettre toute avancée politique, augmenter le coût politique des compromis pour les deux parties, et anéantir la volonté et/ou la capacité d’Israël de réduire les restrictions sécuritaires.

Pour les mêmes raisons, un cessez-le-feu général, ou un échange de prisonniers seraient impossibles en l’absence de coopération du Hamas.

Et tant que les deux camps ne constateront pas d’améliorations concrètes dans leur vie quotidienne, des accords politiques seront vraisemblablement rejetés en tant que pure rhétorique, ce qui ne pourrait que réduire encore le soutien à une solution à deux États.

Le fait que les parties au conflit et la communauté internationale semblent —après une longue et coûteuse inactivité de sept ans— soucieuses de résoudre le conflit israélo-palestinien est une bonne nouvelle.

Les enjeux étant extraordinairement importants, il est crucial de faire que les choses marchent. Cela signifie qu’il faut avoir l’ambition, ainsi que le courage, de définir un nouveau terrain et de prendre des mesures audacieuses.


Zbigniew Brzezinski, Ancien conseiller du Président Jimmy Carter en matière de sécurité nationale
Lee H. Hamilton, Ancien membre du Congrès et coprésident de l’Iraq Study Group
Carla Hills, Ancienne Représentante du Commerce Américain [US Trade Representative] (branche exécutive) de la Présidence de George H.W. Bush
Nancy Kassebaum-Baker, Ex-sénatrice
Thomas R. Pickering, Ancien sous-secrétaire d’Etat sous la présidence de Bill Clinton
Brent Scowcroft, Ancien Conseiller en matière de Sécurité nationale auprès des Présidents Gerald Ford, puis George H.W. Bush
Theodore C. Sorensen, Ancien conseiller spécial et expert auprès du Président John F. Kennedy
Paul Volcker, Ancien président du Panel des Gouverneurs de la Réserve Fédérale [banque centrale] des États-Unis.

Source : http://www.prospectsforpeace.com/

Traduction : Marcel Charbonnier

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