Bethléem - 18 décembre 2003

Coups de feu sur les prisonniers au Naqab

Par Nadi al-Asir

Rapport de Nadi al-Asir al-filistini (club du prisonnier palestinien) du 18 décembre 2003

- Coups de feu sur les prisonniers au Naqab : un grave crime qui viole les règles internationales les plus élémentaires des prisonniers
- Témoignages des prisonniers d'Atzion victimes de violences et de négligence médicale

Nadi al-Asir a précisé que les tirs des soldats israéliens dans la prison désertique du Naqab (1 200 prisonniers) sur les prisonniers enfermés dans la nouvelle section, le 16 décembre 2003, sont considérés comme une grave violation, une horrible atteinte aux lois internationales et un crime de guerre d'après les termes des accords de Genève.

Nadi al-Asir rappelle que ce n'est pas la première fois que les balles réelles sont utilisées pour réprimer les prisonniers dans le Naqab, cela s'est déjà produit à plusieurs reprises, et que la direction de la prison se sert de la violence pour répondre aux besoins des prisonniers.

Nadi al-Asir rappelle les événements tragiques qui se sont déroulés en 1988 lorsque le chef de la caserne d'al-Naqab a tiré des coups de feu en direction des prisonniers, tuant deux prisonniers. Il n'a jamais été jugé par les autorités judiciaires israéliennes.

Nadi al-Asir met en garde contre l'application d'une politique israélienne s'appuyant sur une forte répression contre les prisonniers, qui dure depuis trois ans, et de laquelle témoignent les prisonniers, et appelle les organisations juridiques et humanitaires à agir pour mettre fin à ces pratiques dangereuses et contraires aux principes des droits de l'homme.

Rappelons que les soldats israéliens ont tiré, il y a deux jours, en direction des prisonniers après une vague de protestation de la part des prisonniers qui revendiquaient des soins pour un prisonnier malade. La direction de la prison refusait de lui donner des soins et de le transférer à l'hôpital.

Il y a actuellement 1 200 prisonniers dans la prison du Naqab, dont 950 prisonniers administratifs, et 120 prisonniers malades dont les cas sont graves. Les prisonniers vivent dans une ambiance d'angoisse et de tension après le décès du prisonnier Bashir Uways dans la prison de Megiddo à cause de la négligence médicale, craignant pour la vie des prisonniers malades.

C'est la raison pour laquelle une intervention rapide internationale est nécessaire, pour faire appliquer les lois internationales et apporter des soins aux prisonniers malades.


Par ailleurs, plusieurs prisonniers de la prison de Atzion (40 détenus) ont rapporté à l'avocat de Nadi al-asir Hussain al-Sheikh qui a visité le centre de détention, qu'ils sont victimes de coups et de négligence médicale, et notamment pour les prisonniers malades parmi lesquels se trouvent :

• Sultan Taqatiqa, 18 ans de Bethlehem, qui souffre de problèmes psychologiques, et dont le cas nécessite des soins. Son état empire, et l'avocat a demandé sa libération en s'appuyant sur des rapports médicaux.

• Nu'man Rashid Musawira, de Tulkarm, 23 ans, qui souffre d'asthme, qui a besoin de soins et d'être transféré au moins dans une prison plus hygiénique.

• Hisham Abdel Rahim Salih, 20 ans, de Bethlehem, qui a témoigné avoir été frappé très durement pour signer des papiers dont il ne comprenait pas le contenu.

• Daoud al-Ghoul de Jérusalem, 20 ans, qui a la grippe, qui a une forte fièvre et qui n'est pas soigné.
Yousef Suyuti, 25 ans, al-Khalil, qui souffre du dos ayant été torturé, il a besoin de soins.

• Tariq Gayth, 23 ans, al-Khalil, très malade, il perd souvent connaissance, il souffre des poches nasales et de la tête, et son cas nécessite son transfert à l'hôpital.


L'avocat al-Cheikh rappelle que les enfants détenus (moins de 18 ans) qui se trouvent dans la prison d'Atzion sont :

• Ali Ahmad al-Arouj, 17 ans, de Bethlehem.
• Ra'fat Abu Aysha, 17 ans, d'al-Khalil.
• Amin al-Qawasmeh, 17 ans, d'al-Khalil.
• Adib al-Qawasmeh, 17 ans, d'al-Khalil.

Source : www.ppsmo.org

Traduction : Palestine en Marche