Palestine - 3 avril 2009

Hamas : les Européens cherchent le dialogue

Par Al Manar

La Suisse et la Norvège sont les fers de lance des tentatives européennes de dialoguer avec le Hamas, a déclaré mardi 31.03 un des principaux responsables du groupe dans la Bande de Gaza.

Ahmed Yussef, conseiller politique du Ministère des Affaires Etrangères dirigé par le Hamas, a dit que les deux pays « menaient le changement dans la position de l’Europe vis-à-vis du mouvement islamique. »

Il a également révélé que plusieurs partis européens avaient pris contact avec les dirigeants du Hamas au cours des derniers mois, bien qu’il ne les ait pas nommés.

Yussef a dit que les Européens avaient tout d’abord initié les contacts avec le Hamas pendant l’Opération Plomb Durci, et avaient poursuivi les discussions avec les représentants du mouvement de résistance après la guerre.

Il a dit que les Européens en contact avec le Hamas avaient exhorté ses dirigeants à renoncer à la violence, à accepter la solution de Deux Etats et à reconnaître le droit d’Israël à exister. Il a ajouté que le Hamas avait répondu en exprimant qu’il était prêt à parvenir une trêve à long terme avec Israël.

C’était la première fois qu’un responsable Hamas de premier rang révélait que son mouvement avait été en contact avec des partis européens.

Un autre responsable du Hamas dans la Bande de Gaza a révélé que des fonctionnaires du gouvernement français avaient récemment pris contact avec des représentants du Hamas pour discuter d’une possible solution au cas du soldat israélien d’occupation capturé, Gilad Shalit.

Le responsable a dit que le Hamas avait jusqu’à présent refusé les tentatives de plusieurs pays arabes et de l’Union Européenne de remplacer les Egyptiens dans la médiation de l’affaire.

Il a également déclaré que le Hamas avait ressenti « un véritable changement » dans l’attitude de quelques pays de l’UE envers le mouvement, en particulier après l’arrivée à la Maison Blanche du Président US Barack Obama.

Entre temps, les responsables Hamas et Fatah doivent reprendre les pourparlers de « réconciliation » au Caire, pour la formation d’un nouveau gouvernement d’unité palestinienne.

Les discussions, qui ont lieu sous les auspices du chef des services secrets égyptiens Omar Suleiman, ont été suspendus il y a trois semaines, après que les deux bords n’aient pas réussi à parvenir à un accord sur le gouvernement d’union et autres dossiers politiques et sécuritaires.

Le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, a dit que les discussions, qui reprendront mercredi 1er avril, traiteront des dossiers « sensibles » comme la plateforme politique du nouveau gouvernement, la reconstruction des forces palestiniennes de sécurité et les réformes de l’OLP.

Barhoum a dit que le Hamas ne signerait aucun accord avec le Fatah jusqu’à ce que l’Autorité Palestinienne mette fin à sa campagne quotidienne d’arrestation des partisans du Hamas en Cisjordanie occupée. « Le Fatah a promis, au cours des sessions précédentes, de libérer tous les prisonniers politiques, » a-t-il noté. « Mais depuis lors, les arrestations n’ont fait qu’augmenter. »

Un des points de friction est de savoir si le Hamas acceptera tous les accords précédemment signés avec Israël, et reconnaîtra le droit à Israël d’exister. Le Hamas a dit qu’il ne ferait que « respecter » ces accords, alors que le Fatah insiste pour que le terme « reconnaître » soit utilisé dans la plateforme politique du nouveau gouvernement.

A la veille de la reprise des pourparlers, le Hamas a réitéré son opposition à la nomination du Premier ministre sortant de l’Autorité Palestinienne Salaam Fayad comme chef du gouvernement d’unité proposé.

Fayad a remis sa démission il y a quelques semaines, disant qu’il voulait ouvrir la voie à l’établissement d’un gouvernement Hamas-Fatah vers qui pourrait converger l’aide financière tellement nécessaire pour reconstruire la Bande de Gaza. Il avait dit à l’époque qu’il resterait en poste jusqu’au 31 mars. Cependant, des sources proches du Premier ministre ont dit mardi 31.03 qu’il envisageait de rester au pouvoir jusqu’à ce que le Hamas et le Fatah parviennent à un accord sur un gouvernement d’unité.

Le Fatah et le Hamas ajourne pour trois semaines les pourparlers sur l’unité
Al Manar, 2 avril 2009.

Les factions rivales palestiniennes Fatah et Hamas ont décidé jeudi 2 avril de suspendre pendant trois semaines les pourparlers sur l’unité pour lesquels l’Egypte fait office de médiateur, a déclaré Nabil Shaath, important responsable Fatah.

Il a dit que les discussions reprendraient entre le 21 et le 26 avril. « De nouvelles propositions constructives ont été faites et chaque mouvement a besoin de consulter sa direction. »

Shaath a refusé de qualifier d’échec la suspension des discussions, disant qu’elle ne constituait « ni un échec, ni un succès. »

La délégation du groupe de la résistance Hamas et celle du mouvement soutenu par l’Occident Fatah du président de l’Autorité palestinienne Mahmud Abbas s’étaient rencontrées au Caire mercredi 1er avril pour reprendre les discussions sur un accord de gouvernement d’unité.

Les factions étaient convenues de créer des commissions qui résoudraient leurs différends et former un gouvernement d’unité de transition qui préparerait les élections générales au début de l’année prochaine.

Les commissions ont commencé leurs travaux au Caire le mois dernier, mais les discussions ont été ajournées après qu’elles aient échoué à se mettre d’accord sur un nouveau gouvernement.

Source : Al Manar

Traduction : MR pour ISM