Bethléem - 22 octobre 2003

Nuit d’enfer à la prison d'Atsion

Par Nadi al-Asir

> palmar@tiscali.fr

Nadi al-Asir : rapport n° 410 - 2003

Ces prisonniers enfermés dans le nouveau centre de détention sont entre les mains des services de renseignements, ils ne peuvent joindre personne, même pas leurs avocats ou leurs parents.

Les deux avocats de Nadi al-Asir, Mohammad Shadfan et Hussayn al-Cheikh ont visité les prisonniers d'Atsion ( 72 prisonniers) et ont rapporté que les prisonniers ont été soumis à une répression infernale la nuit du 19/20 octobre lorsque plusieurs soldats de l'occupation ont investi les cellules des prisoniers en pleine nuit et ont commencé à les réveiller, à les insulter et à les obliger à se tenir sur un pied, en levant les bras contre le mur.

Les prisonniers ont rapporté que 13 enfants se trouvent dans cette prison, et qu'il y a un certain nombre de prisonniers malades qui souffrent de plusieurs maux, ils ont également rapporté qu'ils ont mené une grève de la faim pendant trois jours pour protester contre les conditions déplorables de détention parmi lesquelles les provocations permanentes des soldats, le manque de soins, la mauvaise nourriture, l'interdiction aux prisonniers de se laver et de sortir dans la cour.

La sauvagerie des soldats de l'occupation est arrivée à un stade tel qu'ils ont mis un morceau de tissu imbibé d'essence sur le nez du prisonnier Louai Hamamira, 17 ans, du village de Housan, Bethlehem, bien que ce dernier (ou à cause, ndlt) souffre d'une maladie respiratoire et d'un mal de tête permanent. Ce jeune mineur a été soumis à des coups violents avec es bâtons lors de son arrestation, il a été jeté par terre, les soldats l'ont piétiné comme il a été soumis au shabeh pendant une longue période, les mains levées et debout sur une seule jambe.

Le prisonnier Hasan Saoud Sulaymiya ( 24 ans) de Idhna - région d'al-Khalil, a été sauvagement frappé et les soldats ont posé à 5 cm de son oreille un haut-parleur et ont commencé à crier, ce qui a provoqué des douleurs atroces, et le prisonnier souffre d'une maladie respiratoire.

Du fait des arrestations nombreuses, le nombre d'enfants dans la prison d'Atsion s'est élevé à 13, ils se sont plaints à l'avocat de Nadi al-Asir d'avoir été frappé, insulté au cours de leur arrestation. Des maladies de peau commencent à apparaître sur les corps des enfants à cause de l'état crasseux des lieux de détention et le manque de produits, et les deux avocats ont ajouté que la situation des enfants détenus, moralement et physiquement, est insupportable.

Les enfants détenus dans la prison d'Atsion sont :
• Tariq Yousef al-Afandi, 18 ans, d'Abu Dis.
• Marwan Hasan Jaffal, 16 ans, d'Abu Dis.
• Louai Ismaël Hamamira, 17 ans, de Housan
• Bilan Husayn Ajalin, 15 ans, de Arroub
• Hazim Husayn Ajalin, 15 ans, de Aroub
• Anas Imad Jawabira, 17 ans, de Sourif.
• Mus'ab Mustapha Hour, 16 ans, de Sourif.
• Abdel Qadir Titi, 17 ans, de Arroub
• Muhammad Sulayman Hour, 17 ans, de Sourif.
• Muhammad Abdul Hamid Masalima, 16 ans, de Beyt Awa.
• Mundhir Fouad Alyan, du camp Aïda.
• Marwan Khalil Eir, 15 ans, de Bethlehem.
• Muadh Wajih Zir, 15 ans, de Bethlehem.


Un nouveau centre de détention dans la prison d'Ofer et augmentation du nombre des prisonniers

L'avocate de Nadi al-Asir, Fatima Natché, qui a rencontré les représentants des prisonniers de Ofer, Louai Abdo et Akram Al-Haymouni, le 21 octobre 2003 rapporte que le nombre de prisonniers s'est élevé à 900 du fait des nombreuses arrestations opérées par l'armée israélienne ces derniers temps.

Le prisonnier Louai Abdo a annoncé qu'une nouvelle prison vient d'être mise en service dans la prison de Ofer, au lieu du centre de détention de Bayt El qui a été fermé, et que 60 prisonniers y sont enfermés.

Le nouveau centre de détention est séparé de la prison, et les autres prisonniers ne peuvent contacter ceux qui y sont enfermés, et des mesures très strictes entourent ces prisonniers, qui sont interdits de recevoir des vêtements et des matières de première nécessité, mais la plupart ont réellement besoin de recevoir de quoi s'habiller, car ce sont tous de nouveaux prisonniers.

Ces prisonniers enfermés dans le nouveau centre de détention sont entre les mains des services de renseignements, ils ne peuvent joindre personne, même pas leurs avocats ou leurs parents.

L'avocate Fatima Natché a précisé que ce nouveau centre est réservé aux arrestations d'une durée maximum de 96 heures, il faut que les prisonniers soient ensuite transférés dans une prison centrale, mais la direction de la prison ne respecte pas leurs propres règlements, ce qui fait qu'ils restent longtemps, et sans jugement.

Louai Abdo a ensuite rapporté que la direction de la prison a posé des mines autour de la prison de Ofer, vers le côté nord, ainsi que les barbelés, de même qu'elle a renforcé les mesures répressives contre les visites aux prisonniers, qui protestent toujours contre la mise en place d'une vitre dans les salles de visite, au lieu des fenêtres, et les prisonniers refusent toujours les visites.


Une décision israélienne pour diminuer les "services" aux prisonniers

Les représentants des prisonniers de Ofer ont lancé un appel au ministère palestinien des prisonniers et aux organisations humanitaires afin de les aider et de leur assurer les besoins essentiels, comme les vêtements, les couvertures et les produits alimentaires, car il y a de plus en plus des manques criants, étant donné l'augmentation incessante du nombre des prisonniers.

al-Haymouni a déclaré que le prix de la cantine qui leur parvient du ministère palestinien des prisonniers ne leur suffit plus, car chaque prisonnier ne reçoit plus que 20 shekels par mois.

Loua'i Abdo a dévoilé une décision israélienne émise par le ministre de la Défense israélienne qui interdit que les sommes réservées à l'"entretien" des prisonniers s'élève pour chacun à 2500 shekels, entre nourriture, vêtement et autres besoins, déclarant qu'il s'agit d'une grave décision visant à priver les prisonniers du minimum nécessaire pour leur survie et qu'il faut faire pression sur les forces d'occupation afin que les conditions de détention soient humaines et conformes aux lois internationales.




En raison de la situation désastreuse dans les prisons, et notamment des conditions faites aux enfants détenus, l'asssociation "Palestine en Marche" a mis en place une aide financière aux enfants détenus, en passant par le Defence for Children International - Palestine section (dci-ps).
Il s'agit de verser 10 euros par mois, sur une période de six mois.
Quiconque est intéressé par ce projet peut contacter l'association par mail : palmar@tiscali.fr
ou : ameladima2@yahoo.fr
En remerciant tou(te)s ce(lles)ux qui nous ont déjà répondu.