Bethléem - 17 mars 2004

Pressions psychologiques et menaces contre les prisonniers palestiniens

Par Nadi al-Asir

Rapport de Nadi al-asir al-filistini (club du prisonnier palestinien) du 17 mars 2004

Au cours de la visite des avocats de Nadi al-asir à plusieurs prisonniers :
- les pressions psychologiques et les menaces dans les pièces d'interrogatoire et des mouchards
- Les prisonniers vivent une catastrophe humaine dans tous les domaines
- Une campagne méthodique pour arrêter les enfants

Les avocats de Nadi al-asir al-filistini ont rendu visite à plusieurs prisons et centres de détention et ont pu rencontrer plusieurs prisonniers. Les avocats ont l'impression que la vie des prisonniers est devenue une réelle catastrophe humaine, étant dépourvus du minimum vivable et qu'ils sont prêts à prendre des actions de protestation de grande ampleur.

Les avocats ont rapporté que les renseignements israéliens utilisent des moyens de pression psychologiques au cours de l'interrogatoire des prisonniers, les menaçant de déportation, de démolition de leurs maisons et d'arrestations des membres de leurs familles.

Les renseignements utlisent les pièces des mouchards pour tenter d'arracher des aveux des prisonniers, en les trompant, et les prisonniers subissent, dans ces pièces, des pressions et des menaces très difficiles.

Les avocats ont rapporté avoir remarqué une recrudescence très nette des arrestations des jeunes de moins de 18 ans, en ce moment, et que ces enfants sont sollicités pour servir de liaison avec les renseignements israéliens, et ils subissent des traitements extrêmement durs pour les obliger à avouer.

Les avocats Lou'ai Akka, Hussayn Cheykh, Jacqueline Fararija, Muhannad Khazar, Ma'mun Hushaym, Fahmi Awiwi, Karim Hammouda ont visité les prisons de Ascalan, de Atzion, de Benyamin et ont rencontré plusieurs prisonniers.


Dans la prison de Benyamin

Les prisonniers ont rapporté qu'ils manquaient de vêtements, et qu'ils sont mal nourris. Ils ont dénoncé la négligence médicale intentionnelle, rien n'est donné aux malades sinon l'acamol (sorte d'aspirine). Les prisonniers sont privés de cigarettes pour les moindres raisons.

7 enfants se trouvent dans la prison, la plupart ont fait des aveux sous les pressions et la menace, sans connaître le contenu des papiers qui leur étaient donnés et sur lesquels ils ont signé. Ils se sont plaints des ordures qui s'accumulent et de l'absence de produits de nettoyage et d'eau chaude.


Centre d'interrogatoire de Ascalan

L'avocat Lou'ay Akka a rapporté que l'interdiction sécuritaire de rencontrer plusieurs prisonniers s'est répétée pour la cinquième fois concernant les prisonniers Ghassan Abu Khayran et Na'il Harmas, arrêtés il y a un mois.

L'avocat a déclaré que tous les prisonniers rencontrés ont subi des interrogatoires dans les pièces des mouchards, et qu'ils ont subi des pressions psychologiques dures, et les prisonniers se sont plaints d'avoir subi le shabeh pendant de longues heures, plusieurs jours de suite, sans nourriture et sans autorisation de sommeil. Ils ont été menacés de déportation, de démolition de leurs maisons et d'arrestations de leurs épouses. Plusieurs prisonniers n'ont pas été soignés au cours de l'interrogatoire, alors qu'ils souffrent de maladies ou de blessures.


Les prisonniers rencontrés par l'avocat :

- Jamil Jawarich, de Aïda, 32 ans

- Midshat al-Afandi, camp de Dhayshé, 31 ans

- Tariq Sulayman Awayda, Bethlehem, 19 ans

- Walid Muzayyan, camp d'al-Arroub, 31 ans

- Samer Ibrahim Afandi, Camp de Dhayshé, 19 ans

- Shadi Muhammad Shahadé, camp Aïda, 18 ans

- Ra'fat Mahmoud Hussayn Masa'id, camp Aïda, 18 ans

- Khaled Ahmad Shu'aybat, Beit Sahour, 31 ans

- Ramzi Jamal Abu Hamad, camp de Aïda, 28 ans.



Les prisonniers de Atzion

Les prisonniers se sont plaints de la surpopulation, la prison renfermant 70 prisonniers. Plusieurs ont été frappés et agressés au cours de leur arrestation. Les prisonniers disent que la nourriture qui leur est présentée est mauvaise, et qu'ils ne reçoivent pas de soins, et qu'ils sont constamment harcelés par les soldats.

15 mineurs se trouvent dans la prison de Atzion, ils se sont plaints d'avoir été agressés et subi des pressions psychologiques.

Les prisonniers ont lancé un appel pour sauver la vie du prisonnier Majid Moussa Mahmoud Shal'ab, de Bethlehem, 21 ans, qui souffre de maladie psychologique et mentale, qui a souvent des crises et son cas nécessite des médicaments de façon permanente.


Dans la prison de Salem

Les prisonniers ont rapporté à l'avocat Muhannad Kharaz que la situation dans la prison est très difficule car la prison est dépourvue de tous les possibilités de vie humaine.

Les prisonniers se sont plaints des agressions qu'ils subissent lors de leurs arrestations, de la mauvaise nourriture, du manque de vêtements. Ils se plaignent aussi de leur séjour prolongé dans ce centre bien que les mesures à leur encontre soient terminées, et demandent qu'ils soient transférés dans les prisons centrales.

Les prisonniers disent que la prison de Salem n'est pas apte à recevoir des prisonniers pour une période longue car les moyens de nettoyage et de médication sont absents, et les prisonniers ont critiqué la Croix-rouge Internationale de ne pas visiter la prison.

35 prisonniers se trouvent actuellement à Salem.



La prison de Moskobiyya

Les prisonniers se sont plaints d'avoir été enfermés dans des cellules individuelles pour faire pression sur eux, et qu'ils ont subi le shabeh pendant de longues heures, et qu'ils ont été menacés d'arrestations des membres de leurs familles.

• Le prisonnier Maan Umran Wared, d'al-Khalil, 21 ans, a rapporté avoir été agresssé au cours de son arrestation par les soldats, qu'il a subi le shabeh, les mains et les pieds ligotés vers l'arrière, alors qu'il était assis sur une chaise. Il a été menacé d'arrestation de son jeune frère s'il n'avouait pas, et il resté 8 jours en cellule individuelle.

• L'avocat Fahmi Awiwi a lancé un appel pour sauver la vie du prisonnier Mahmoud Hussayn Abd Rabboh, 20 ans, de Bethlehem, qui souffre d'une maladie au cour et son cas nécessite une opération chirurgicale, il subit des interrogatoires dans la prison de Moskobiyya.

• Le prisonnier Raymond Shibli Rizqallah, 42 ans, de Bethlehem, a déclaré mener une grève de la faim dans la prison de Moskobiyya car il n'est pas soigné, il est diabétique et il a été placé dans une cellule sale, et il n'est pas autorisé à se laver.