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USA - 11 novembre 2006
Par Reuters
Les Etats-Unis ont opposé leur veto à une résolution du Conseil de sécurité de l'Onu condamnant un raid israélien qui a causé la mort de 18 civils palestiniens dans la bande de Gaza et réclamant un retrait rapide de Tsahal de la région.
Neuf des quinze membres du Conseil de sécurité ont voté pour la résolution et quatre se sont abstenus : Grande-Bretagne, Danemark, Japon et Slovaquie.
Il s'agissait du second veto opposé par le représentant permanent des Etats-Unis au Conseil de sécurité, John Bolton, depuis qu'il est arrivé au siège de l'Onu, en août 2005.
Son précédent veto, le 13 juillet 2006, portait sur une résolution condamnant une précédente incursion israélienne dans la bande de Gaza.
Les Etats-Unis ont utilisé 82 fois leur droit de veto aux Nations unies en 61 ans, et ce sont eux qui ont formulé neuf des 10 derniers vetos, dont sept portaient sur le conflit israélo-palestinien.
Le projet de résolution repoussé samedi avait été soumis par le Qatar et était soutenu par les pays arabes, musulmans et non-alignés.
Il demandait à l'Autorité palestinienne de prendre "des mesures immédiates et soutenues pour mettre fin à la violence, y compris aux tirs de roquettes sur le territoire israélien".
LES USA DERANGES PAR LA FORMULATION
Il exhortait la communauté internationale à prendre des mesures pour stabiliser la situation, relancer le processus de paix au Proche-Orient et envisager "la possible mise en place d'un mécanisme international" pour la protection des civils.
Le texte condamnait les opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza et demandait à l'Etat juif de retirer toutes ses troupes de la bande de Gaza et de mettre fin à ses opérations dans tous les territoires palestiniens.
Bolton a dit que Washington regrettait les pertes de vies à Beït Hanoun, mais qu'il était "dérangé par la formulation de la résolution, qui en de nombreux endroits était de parti pris contre Israël, avec des a priori politiques".
Le représentant américain a estimé que la proposition de mise en place d'un mécanisme de protection des civils susciterait de faux espoirs et il s'est dit troublé par le fait que le mot "terrorisme" ne soit pas mentionné, pas plus que le gouvernement palestinien dirigé par le Hamas, qui refuse de reconnaître le droit d'Israël à l'existence ou de renoncer à la violence.
L'observateur palestinien à l'Onu, Riyad Mansour, a dit que la réunion, dimanche au Caire, des ministres arabes des Affaires étrangères déciderait des mesures à prendre après le rejet de la résolution.
Une possibilité serait de la soumettre aux 192 membres de l'Assemblée générale, où les Etats-Unis ne disposent pas du droit de veto.
Le veto américain a adressé un mauvais message aux extrémistes tant israéliens que palestiniens, a dit Mansour à des journalistes.
Les gouvernements qui se sont abstenus ont expliqués qu'ils ne pouvaient approuver le texte qu'ils jugent déséquilibré.
La résolution sur l'offensive israélienne à Gaza soumise au vote du Conseil de sécurité samedi
Associated Press
Le Conseil de sécurité des Nations unies procédera samedi au vote sur une résolution soutenue par les pays arabes condamnant l'offensive israélienne dans la Bande de Gaza et exigeant un retrait de Tsahal (les Forces d'Occupation Israélienne), a annoncé un diplomate européen.
Les membres du Conseil se sont rencontrés vendredi pour discuter de la résolution, qui a été quelque peu atténuée par rapport à une version circulée cette semaine.
Son adoption n'était cependant pas garantie, certains membres s'inquiétant du ton du texte, a déclaré ce diplomate, qui s'exprimait sous couvert d'anonymat, les tractations n'étant pas encore arrivées à leur terme.
Cet été, les Etats-Unis avaient opposé leur veto à une résolution exigeant la fin de l'incursion israélienne à Gaza, lancée en juin suite à l'enlèvement d'un soldat par des militants palestiniens. Il s'agissait du premier veto au Conseil depuis près de deux ans.
Les Palestiniens ont dénoncé cette semaine le silence des Nations unies sur les opérations militaires israéliennes, et les appels à l'action du Conseil se sont faits plus pressants suite à la bavure de Tsahal mercredi, lorsque 19 civils sont morts sous des tirs d'obus à Beit Hanoun. Israël a exprimé ses regrets pour l'incident, invoquant une erreur technique, mais a déclaré que les opérations continueraient tant que les militants palestiniens procéderaient à des tirs de roquettes visant l'Etat hébreu.
Le projet de résolution présenté par le Qatar au nom de plusieurs pays arabes, qui sera soumis au vote samedi, appelle à l'arrêt des opérations et au retrait des troupes israéliennes de Gaza. Il demande également à l'Autorité palestinienne de prendre des mesures pour faire cesser la violence, et notamment les tirs de roquettes.
Des diplomates du Conseil, américains et autres, s'étaient offusqués jeudi de l'absence d'une référence à ces tirs de roquettes dans une version antérieure du texte.
La nouvelle version demande également au secrétaire général de l'ONU de mettre sur pied une mission d'enquête pour faire la lumière sur l'attaque de mercredi à Beit Hanoun. AP
mgh/v874
Gaza: les Arabes demandent à l'ONU de condamner Israël
Hervé Couturier
Israël a subi un feu roulant de critiques au Conseil de sécurité de l'ONU pour ses opérations militaires meurtrières dans la bande de Gaza, plusieurs pays appelant à un cessez-le-feu entre Israéliens et Palestiniens et à l'envoi d'une force de l'ONU pour le surveiller.
Les pays arabes ont demandé jeudi une condamnation forte de la bavure de l'artillerie israélienne qui a tué mercredi une vingtaine de Palestiniens, surtout des femmes et des enfants, à Beit Hanoun, dans le nord de la bande de Gaza.
"C'est du terrorisme d'Etat. Il s'agit de crimes de guerre, dont les auteurs doivent être tenus responsables selon le droit international", a déclaré l'observateur permanent de la Palestine à l'ONU, Ryad Mansour, lors d'un débat public au Conseil tenu à l'initiative du Qatar, seul Etat arabe membre du Conseil.
"Il doit être mis fin au comportement illégal et à l'impunité d'Israël et le peuple palestinien doit se voir accorder ses droits, y compris son droit à la protection en tant que population civile sous occupation", a-t-il ajouté.
M. Mansour a demandé "une enquête sur le massacre" de Beit Hanoun, un drame largement condamné dans le monde, et le déploiement "d'une force d'observation de l'ONU pour surveiller un cessez-le-feu" devant être conclu entre Israéliens et Palestiniens.
Quarante-cinq orateurs ont pris la parole durant ce débat, lors duquel le Conseil ne s'est pas prononcé sur un projet de résolution déposé par le Qatar, au nom du groupe arabe, et contenant tous les éléments réclamés par M. Mansour.
"J'appelle les membres du Conseil à adopter cette résolution dès que possible. J'espère que cette fois, le Conseil ne va pas laisser tomber notre peuple", a plaidé le représentant palestinien.
M. Mansour a émis l'espoir qu'un vote ait lieu vendredi.
Mais selon des diplomates, plusieurs pays, dont les Etats-Unis, considèrent ce texte comme inacceptable dans sa forme actuelle. Selon un de ces diplomates, le texte devrait se heurter au veto américain, auquel cas les pays arabes le déposeraient à l'Assemblée générale de l'ONU.
Le texte qatari appelle également la communauté internationale, dont le Quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Russie, Nations unies et Union européenne), à prendre des mesures immédiates pour revigorer le processus de paix au Proche-Orient, actuellement dans l'impasse.
Répondant à M. Mansour, le représentant israélien adjoint, Daniel Carmon, a réitéré les "profonds regrets et la tristesse" de son pays après la mort accidentelle de civils à Beit Hanoun.
Mais il a affirmé que "le terrorisme du parti palestinien Hamas" en était le véritable responsable.
"Si le terrorisme palestinien ne continuait pas à cibler les Israéliens, si les roquettes Qassam cessaient d'être tirées à partir de Gaza vers Israël, l'incident de Beit Hanoun ne se serait jamais produit", a-t-il dit.
L'ambassadeur de France, Jean-Marc de La Sablière, a souhaité que "la lumière soit faite le plus rapidement possible sur les circonstances de l'attaque" de Beit Hanoun et appelé Israël "à mettre immédiatement un terme à ses opérations militaires dans la bande de Gaza".
Son collègue américain, John Bolton, a déclaré que Washington regrettait vivement les pertes en vies humaines mais estimait qu'Israël avait le droit "de se défendre et de protéger la vie de ses citoyens".
"Nous appelons toutes les parties à agir avec retenue afin d'éviter toute souffrance aux civils innocents", a-t-il dit.
A Washington, le porte-parole du département d'Etat, Sean McCormack, a déclaré que "les résolutions à sens unique ne sont pas vraiment le moyen le plus productif de traiter de la question" palestinienne.
Source : http://fr.news.yahoo.com/
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