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ISM France - Archives 2001-2021

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Naplouse -

Aux barrages près de Naplouse, un jour avant les vacances

Par

> info@gush-shalom.org

Message de MachsomWatch transmis par Gush Shalom

Ce dimanche était celui d' une grande fête appelée : Fête du Sacrifice.
J'aimerais vous dire ce que nous,les femmes de MachsomWatch avons observé le dimanche précédent la fête aux barrages autour de Naplouse.
Les barrages séparent Naplouse des villages environnants. La raison d'être officielle de ces barrages c'est d'empêcher la terreur . Il m'est arrivé de penser que cette manière de transformer le shopping des fêtes en une série d'humiliations et de misère pour des tas de gens est plus probablement faite pour faire monter le niveau de la terreur.
Jugez par vous-même.

Aux barrages près de Naplouse, un jour avant les vacances


Checkpoint d'Huwara, près de Naplouse - Photo : ISM

Notre groupe comportait six femmes et une équipe de télé française.

Au barrage de Huwara, nous avons rencontré une foule de gens très en colère qui voulaient aller dans les boutiques de Naplouse, à la banque prendre de l'argent etc pour la fête, et une unité militaire qui ne parvenait pas à faire baisser la pression.

Un officier qui s’était montré parfaitement sympathique quand il nous avait vues la première fois quelques semaines plus tôt, balançait son truc, vaniteux, genre "qui est le patron" : "Le barrage est fermé jusqu'à ce que tout le monde se remette en file".

Et pendant ce temps de plus en plus de gens affluaient au checkpoint, des gens désespérés se bousculaient dans tous les sens, et les "référés" médicaux se dirigeaient vers les soldats et quels aient été les papiers dont ils disposaient, ils devaient se justifier pour ça.
A ce stade, la foule a renversé la barrière. Heureusement les soldats n'étaient pas les pires, mais c'était tout de même effrayant.

Nous avons appelé désespérément à l'aide le DCO (bureau de coordination du district). Finalement un officier du DCO s'est montré. A l'échelle de cet endroit pourri, c'était un progrès significatif. L'officier a fait de son mieux dans cette situation difficile, debout en tête de la file, s'occupant de ceux qui avaient des rendez-vous médicaux, essayant d'expédier les choses, de faire passer rapidement les femmes et les personnes âgées

Toujours plus importante : la queue continuait d’augmenter.
Cependant, il transmettait les ordre habituels : les hommes âgés de 16 à 35 ans ne pouvaient PAS aller à Naplouse sans permis.
Pourquoi un villageois arabe ne devait-il pas se rendre dans une ville arabe ?

La logique de l'armée : "Il peut revenir avec des explosifs !"

Beaucoup d'hommes d'un âge "dangereux" qui sont venus au checkpoint ont été arrêtés pour "vérification d'identité" C'est-à-dire que la carte d'identité est confisquée et son numéro transmis par téléphone à l'ordinateur incroyablement lent du Service général de Sécurité (Shabbak)
Ensuite, le "coupable" doit attendre des heures jusqu'à ce que l'autorisation de la sécurité arrive. Et le GSS est très occupé ces jours-ci : il assure le service pour quelques 700 barrages.

Deux ados qui essayaient de passer encore et encore sans papiers ont été arrêtés par les soldats, mains attachées derrière le dos en punition.


Un second barrage que nous avons visité se trouve au milieu de nulle part, près du village de Sarra.

Il était désert, avec deux soldats pas du tout sympathiques au sommet de la colline qui domine la route, fusils pointés.
Ils ont essayé de nous faire partir, puis de nous effrayer par une conversation improvisée sur les terroristes qui ne sont pas loin.

C'est le "Far West". Un soldat est un roi ici et déteste qu'on fasse obstacle à son autorité. Un couple arabe d'âge moyen n'a pas été autorisé à aller voir leur fils qui se trouvait avoir une carte d'identité israélienne ; le fils attendait dans sa voiture au bas de la colline avec de l'argent : un cadeaux pour la fête d'aujourd'hui.
Les soldats se montraient si hostiles qu'ils n'ont même pas essayer d'intervenir. C'est trop facile de faire du mal.


Un troisième barrage que nous avons atteint à Deir Sharaf, est beaucoup plus populeux.

Un homme très âgé en train de faire des courses a dit : "C'est mon troisième barrage ce matin". La queue attendait à distance d'une cage en métal ­ la station de vérification d'identité qui gère deux queues en provenance de deux directions.

Quelqu'un qui attend dans la queue pour Naplouse ne voit pas le soldat si bien que lui ou elle doit se demander : "Est-ce mon tour ?" et risque de se voir insulter.

A l'intérieur un soldat très mal embouché (une femme) vérifiait les cartes d'identité des gens à raison d'une toutes les 5 à 15 minutes. Nous l'avons vue jeter une carte d'identité en plastique à la figure d'un homme qui s'approchait d'elle "sans ordre".

Quelques soldats hommes tournent par là, se parlant entre eux, et vérifient tranquillement les voitures. Nos demandes pour faire venir un autre agent vérificateur pour expédier les choses, pour aider les gens qui ont des problèmes médicaux, etc.. n'ont rencontré qu'un silence assourdissant ou des menaces d'appeler la police. Nous ne sommes pas parvenus à obtenir une réponse un peu humaine de ces soldats.

Un groupe assez important de détenus dont un homme avec deux femmes enceintes et plein de sacs plein de courses. Ils sont arrivés d'un côté de la route qui ­ sans qu'ils le sachent ­ était devenue interdite. Trois hommes ont été renvoyés au bas de la route (sans carte d'identité, pour les obliger à la soumission) afin de barrer la route aux nouveaux arrivants.

Nous ne pouvions rien faire, on avait annoncé l'aide du DCO mais elle n'est jamais arrivée, les appels téléphoniques aux bureaux des droits de l'homme et aux hommes politiques n'ont pas servi à grand choses.
Finalement, c'est une caméra de télé qui semble avoir été déterminante.

L'équipe de la télé française est arrivée avec un second groupe de MachsomWatch et a commencé à filmer.
Les cartes d'identité confisquées ont refait surface et un soldat les a rendues avec une expression des plus humanitaires et bienveillantes.

Nous sommes rentrés terriblement déprimés. Dans la soirée, des appels téléphoniques désespérés sont arrivés du barrage de Huwara. De nouveau, les centaines de gens étaient bloqués là et la queue ne bougeait pas.

Source : MachsomWatch

Traduction : CS

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