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ISM France - Archives 2001-2021

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Jérusalem -

Beit Duqqu où les soldats chargent les manifestants pacifistes

Par

L’ International Solidarity Movement est une organisation non-gouvernementale palestinienne regroupant des pacifistes palestiniens et internationaux travaillant à promouvoir la lutte pour la liberté en Palestine et pour la fin de l’occupation israélienne. Nous utilisons des méthodes de résistance non-violentes et des actions directes pour affronter et défier les Forces illégales d’occupation israélienne et leur politique.

Vers 14 h, les soldats ont commencer à pousser violemment les manifestants vers le bas de la colline rocheuse, en les frappant avec des bâtons en métal recouverts de cuir et de caoutchouc.
Certains ont été traînés sur les rochers tandis que d'autres furent poussés de la falaise et sont tombés 2 mètres plus bas. Des femmes et des hommes agés ne pouvaient plus ni se lever, ni bouger. Affaiblis, ils ont été attrapés brutalement par les soldats puis poussés vers le bas de la colline.

Beit Duqqu où les soldats chargent les manifestants pacifistes

Dimanche 7 mars

Aujourd'hui à 13 h un groupe d'environ 150 Palestiniens des villages environnants, 7 internationaux, et Arik de Rabbins pour les Droits de l'Homme sont venus s’opposer pacifiquement à deux engins Carterpillar qui travaillaient sur les collines rocheuses de Beit Duqqu alors qu’ils préparaient la terre pour la construction du mur de l’Apartheid.
Les manifestants ont escaladé la colline rocheuse et se sont assis autour de l’un des Carterpillar jusqu’à ce qu’il s’arrête de travailler. A ce moment-là, deux soldats et trois gardes de sécurité privés lourdement armés étaient présents.

30 minutes plus tard, 5 autres soldats sont arrivés et les responsables de la manifestation ont demandé aux shebabs (jeunes) de descendre la colline pour anticiper la violence des soldats. Les femmes palestiniennes et les hommes plus âgés, ainsi que les internationaux sont restés assis près du Caterpillar pour continuer à l'empêcher de travailler.
Les soldats devenaient de plus en plus nombreux, rejoints par la Police des Frontières.
Lorsqu’ils furent une vingtaine, ils ont commencé à entourer les manifestants toujours assis.

Vers 14 h, les soldats ont commencer à pousser violemment les manifestants vers le bas de la colline rocheuse, en les frappant avec des bâtons en métal recouverts de cuir et de caoutchouc.

Certains ont été traînés sur les rochers tandis que d'autres furent poussés de la falaise et sont tombés 2 mètres plus bas. Des femmes et des hommes agés ne pouvaient plus ni se lever, ni bouger. Affaiblis, ils ont été attrapés brutalement par les soldats puis poussés vers le bas de la colline.

Les soldats ont alors lancé des grenades assourdissantes sur les manifestants pacifiques ainsi que sur les nombreux shebabs afin de les disperser et tenter de les provoquer. Une fois que les manifestants ont été éloignés du Caterpillar, les soldats ont formé une ligne de sécurité entre l’engin et la manifestation.

Une grand-mère palestinienne, propriétaire de la terre en cours de destruction, était restée derrière la ligne de sécurité. 20 minutes plus tard, 5 soldats l’ont empoignée et l’ont trainée sur la pente rocheuse. Après qu’elle ait été déplacée, le Caterpillar a continué son travail.
D’autres soldats sont arrivés, et comme le Caterpillar avait besoin de plus d’espace pour travailler, les soldats ont chargé la foule sur plusieurs côtés et ont attaqué les pacifistes de leurs bottes et de leurs bâtons, poussant la foule vers le bas de la colline rocheuse, et faisant de nombreux blessés.

Ce type d'attaques contre la manifestation pacifique dans le but de"nous protéger" d’éventuelles chutes de roches alors que le Caterpillar se déplaçait horizontalement sur la colline s'est répété toute la journée.

En dépit des tentatives de provocation de la foule par les soldats, la manifestation est demeurée pacifique dans sa résistance. Il y a eu plus de 20 personnes blessées par les bâtons. La manifestation s’est terminée à 17 h. Les villageois et les internationaux sont retournés dans le centre de Beit Duqqu, laissant les soldats hilares et moqueurs envers la foule qui se retirait.


Lundi 8 mars 2004

Ce matin à 9 h, un groupe de 250 Palestiniens et de 25 pacifistes israéliens et internationaux est parti de Beit Duqqu jusqu’au chantier où ont commencé les premiers travaux de construction du mur de l’Apartheid sur le flanc de la colline opposé au centre de village.

Les manifestants ont commencé à descendre le flanc de la colline, car la route avait été bloquée en bas par un checkpoint mobile composé de deux jeeps militaires israéliennes. Alors que la manifestation atteignait le bas de la colline, elle s'est séparée en deux groupes séparées.

Le premier groupe, des personnes moins entrainées physiquement, a commencé à marcher le long de la route, vers le checkpoint. Le deuxième groupe a continué sa route à travers la colline. Alors que le premier groupe atteignait le checkpoint, des grenades assourdissantes ont été lancées sur la foule et les manifestants ont été bloqués.

Ace moment-là, le deuxième groupe, après avoir escaladé quelques rochers, est arrivé sur la route de l’autre côté du checkpoint. Des soldats, réalisant qu’une brèche avait été ouverte sur leur ligne de sécurité, ont immédiatement pourchassé ce deuxième groupe avec l’une des jeeps, espérant l'empêcher d'atteindre le bas de la colline où s'exécute le travail.

Avec la moitié des soldats du checkpoint maintenant partis à la poursuite du second groupe, le premier groupe, qui était coincé au checkpoint, a alors commencé à avancer face au reste des soldats. Alors que les pacifistes avançaient vers le point de contrôle, les soldats leur ont tiré d’autres grenades assourdissantes.

At 9:55, les manifestants avaient atteint le site de construction et l'avaient envahi, arrêtant ainsi le travail de la foreuse Caterpillar. Un groupe de femmes palestiniennes s'est assis sur le Caterpillar, alors que d'autres commençaient à s’asseoir sur le sol en l'entourant. Plusieurs autres soldats sont arrivés pour atteindre le nombre de 13, et 15 minutes plus tard, ils étaient 30, du gaz lacrymogène dans leurs poches de gilet et des armes.

A 10h25, les soldats ont donné l’ordre aux manifestants de se disperser pacifiquement et ont indiqué que vers 10h45, ils utiliseraient la force pour nettoyer le secteur et permettre la poursuite du travail.

A 10h30, 40 soldats étaient là et 5 minutes plus tard, ils lançaient du gaz lacrimogène et des grenades assourdissantes sur les pacifistes avant de commencer à les frapper de leurs bottes et de leurs batons. Quelques manifestants ont été poussés en bas d’un à-pic de près de 3 mètres. Un vieil homme a reçu une grenade assoudissante en pleine poitrine alors qu’il était allongé sous l’outil de forage du Caterpillar. Un soldat l’a frappé à la tête avec son baton et le vieil homme souffre de sérieuses blessures. Il a été transporté en bas de la colline par d’autres manifestants.

La charge des soldats a duré plus de 10 minutes. Un autre Palestinien a été touché aux yeux par des éclats d’une grenade assourdissante et est actuellement toujours aveugle à heure où j’écris ce reportage. Plusieurs autres ont été emmenés à l'hôpital de Ramallah avec des membres cassés par les bâtons des soldats.

Pendant les heures suivantes, la violence a été utilisée par intermittence par les soldats pour repousser les manifestants vers le bas de la colline, loin du Caterpillar et de l’autre côté des lignes de sécurité arbitraires qu'ils imposaient. La manifestation est demeurée complètement pacifique en dépit des tentatives des soldats pour inciter la foule à des réactions violentes face à leurs actions brutales.

De 11h30 à 17 h, les manifestants sont restés à regarder pacifiquement la poursuite du travail tandis que les soldats se sont relayés, en se moquant de certains parmi la foule et riant entre-eux. Les soldats ont également continué de donner des coups de pied et à frapper de leurs batons les manifestants qui tentaient de franchir peu à peu les lignes de sécurité arbitraires.

Vers 16h30, des soldats ont posé pour une photo de groupe et le travail de la journée a cessé à 17 h, mettant un terme au bruit incessant du forage de roches qui retentissait dans la vallée de Beit Duqqu depuis l’aube. Les derniers manifestants sont retournés vers le centre du village de Beit Duqqu pour prendre un repos bien mérité.

Source : www.palsolidarity.org

Traduction : MG pour ISM-France

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