Bethléem - 14 septembre 2004

Dernière nouvelle de Palestine

Par Damian

Damian Clarke 31 ans est originaire de Miramar à Wellington NZ ( Nouvelle Zélande). Il est actuellement formation en Palestine avec l’International Solidarité Movement – un groupe d’internationaux qui font campagne pour la paix au Proche Orient. Damian envoie régulièrement à Scoop le témoignage de ses expériences Kia Ora

Le mur d’Apartheid est bien implanté en Israël/Palestine.
Des taxis de couleurs différentes, avec des plaques d’immatriculation différentes permettent aux Israéliens et aux touristes d’accéder facilement aux sites touristiques alors que tout est fait pour rendre les choses difficiles à la population autochtone palestinienne qui se déplace à l’intérieur de son propre pays.

Dimanche je suis allé de Jérusalem à Bethléem pour y visiter certains des sites sacrés. J’avais fini mon travail de volontaire à ISM et je voulais consacrer toute une journée à jouer les touristes. J’ai pris un taxi collectif palestinien pour y aller.


Le mur d’Apartheid est bien implanté en Israël/Palestine.
Des taxis de couleurs différentes, avec des plaques d’immatriculation différentes permettent aux Israéliens et aux touristes d’accéder facilement aux sites touristiques alors que tout est fait pour rendre les choses difficiles à la population autochtone palestinienne qui se déplace à l’intérieur de son propre pays.

Inutile de dire qu’il n’y avait pas d’autres touristes dans le taxi que j’ai pris pour le trajet. Nous n’étions arrivés qu’aux portes de la banlieue de Jérusalem quand deux soldats israéliens ont abordé la fourgonnette et ont passé cinq bonnes minutes à reprocher à un aveugle sur le siège avant du taxi de n’avoir pas des papiers en règle.

Quatre hommes ont été expulsés du taxi et le taxi est reparti sans eux. Personne dans le taxi n’a paru surpris. Je ne sais pas combien de temps ils ont été arrêtés. Il y a un maximum de six mois pour la détention administrative. Ce qui veut dire que vous pouvez être emprisonné pendant six mois sans charges.

Un homme que j’ai rencontré a été emprisonné six mois après lesquels ils l’ont raccompagné à la grille du centre de détention et lui en ont collé pour six mois de plus. Un an en prison sans charges !

Je ne peux m’empêcher de me dire que les espions israéliens en détention en Nouvelle Zélande pour passeports frauduleux ont été libérés bien légèrement.

Le taxi est allé jusqu’à un endroit appelé Beit Jala où nous sommes tous sortis du véhicule pour marcher entre deux barrages (des monceaux de pierres, de blocs de ciment et de boue) pour prendre un autre taxi pour faire le restant de la route pour Bethléem.

Une fois à Bethléem, j’ai visité l’église de la Nativité où Jésus Christ est né. Elle était gardée par un policier palestinien armé seulement d’un téléphone mobile. Les Forces Israéliennes d’occupation n’autorisent pas la police palestinienne à porter des fusils ni même des bâtons ; pourtant Ariel Sharon sera le premier à blâmer l’Autorité Palestinienne pour des manquements aux règles de sécurité.


Lors de mon retour au taxi après avoir visité la tombe de Rachel et le Centre Culturel Palestinien, j’ai manqué une route que j’étais supposé prendre. J’ai par hasard croisé un bâtiment démoli. J’ai pris des photos et suis entré dans un magasin de l’autre côté de la rue pour demander ce qui était arrivé. Il s’est avéré que c’était le bâtiment de l’Autorité Palestinienne qui avait été détruit par des missiles tirés par des F16 de combat il y a deux ans et demi.

Le trajet de retour à Jérusalem en taxi n’a pas connu d’incident.

Plus tard à Jérusalem cette nuit là j’ai rencontré des gens de l’ISM qui avaient été à Marda. Ils avaient quitté la ville parce qu’elle était tranquille ces derniers jours et qu’ils avaient pu prendre deux jours de congé.

L’un d’eux a reçu un message disant que les forces d’occupation étaient de nouveau à Marda avec un tas de véhicules. C’était la nuit de mon départ et je n’ai pu rien faire.

Je laissais derrière moi les amis que je m’étais fait et qui devaient continuer à vivre avec la violence quotidienne de l’occupation. Des gens que j’ai rencontrés essaient actuellement de trouver les moyens de poursuivre l’armée devant un tribunal d’Israël pour les sévices qu’elle a commis à Marda.


Dans la ville montagneuse de Budrus où j’ai aussi passé quelque temps, ils ont réussi à faire dévier le tracé prévu du mur qui maintenant ne confisque qu’un peu de la terre du village.
Cette concession a pris des mois d’action de protestation et de sacrifice pour les gens de Budrus. Il faut espérer que le trajet du mur ne bougera pas.


Il y a beaucoup de villes en Palestine comme Marda et Budrus qui souffrent terriblement des murs d’apartheid en cours de construction en Cisjordanie , sans parler des colonies illégales, mais je n’ai écrit que sur mon expérience personnelle en Palestine.
Je ne suis pas à Athènes.
Je m’envole pour Londres aujourd’hui.

Mon séjour en Palestine s’achève tristement.