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ISM France - Archives 2001-2021

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Jénine -

Derrière les barreaux, Qahira Saadi, mère de famille, interpelle la communauté internationale

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A l'occasion de la fête des mères, célébrée dans les pays arabes le 21 mars, Qahira Saadi, femme du camp de Jénine, mère de quatre enfants, prisonnière palestinienne détenue derrière les barreaux de l'occupant sioniste, a voulu adresser un message à la communauté internationale.
Elle a voulu lancer un cri, expliquer les conditions des détenues, les privations et les souffrances vécues par les femmes et mères palestiniennes.

Qahira s'adresse aussi aux autres mères de famille, celles qui vivent dans la prison de l'extérieur, la "petite prison", la terre de la patrie encerclée par les barrages, les barbelés, les portes et les soldats.

"Une nouvelle année pour les mères, et l'espoir demeure, il transperce les prisons de la mode Guantanamo, cette prison dont les murs appartenaient à des écuries à l'époque britannique, qui est devenu la prison des combattantes palestiniennes pour la liberté.

C'est de l'enfer que je m'adresse à vous, que je m'adresse à toute femme et à toute mère, et je vous demande : brisez le silence, soutenez la justice, soutenez notre droit à une vie libre et digne. Ils nous ont volé notre liberté en nous emprisonnant, et vous, aidez-nous a réaliser ce pour quoi nous avons donné de nos vies, aidez-nous à garder notre dignité, que nous n'abandonnerons pas."

La prisonnière Qahira Saadi a dévoilé la campagne brutale pratiquée actuellement dans les prisons israéliennes contre les femmes palestiniennes, pour les priver de tous les acquis qu'elles avaient obtenus et imposer de nouvelles mesures punitives contre elles, par esprit de vengeance.

Dans un entretien au quotidien al-Quds, Qahira Saadi, condamnée à vie pour implication dans une opération martyre, affirme que les prisonnières en général, et notamment les prisonnières du Jihad islamique, subissent des pratiques monstrueuses de la part de la direction de la prison, qui les provoquent jour et nuit en intervenant dans les sections pour fouiller et réprimer.

Qahira Saadi décrit les prisons israéliennes disant qu'elles sont comparables à celles de Guatanamo et Abu Ghrayb, mais le silence des médias les a occultés, alors que nous sommes enterrées et nous subissons une terreur implacable, mais personne ne bouge. La direction se comporte avec nous en tant qu'ennemis, elle nous impose des conditions très dures, et les pièces dont on parle sont en réalité les antichambres de la mort.

Ce sont des tombes collectives, qui sont inaptes pour des animaux. Elles sont dépourvues de toutes les commodités nécessaires à la vie.

Nous sommes dans des pièces devenues des lieux propices à toutes les maladies et à toutes les souffrances.

Nos vies sont détruites à l'intérieur de ces vieux murs, ces pièces sales, glaciales en hiver et torrides en été, closes pour empêcher tout rayon de soleil. Nous sommes nombreuses dans ces petites pièces, nous manquons des nécessités.

Les matelas sont sales, les couvertures rares. Les bains sont tellement vieux qu'ils dégagent des odeurs de moisi, ce sont les lieux de transmission des maladies. Nous vivons au milieu des bestioles, les cafards, les rats. La direction ne fait aucun effort pour nous en débarrasser.


La direction contrôle l'arrivée de l'eau froide, de l'eau chaude, de l'électricité. Elle contrôle les heures de télévision ainsi que les chaînes. Plusieurs chaînes, dont al-Manar, sont interdites.

Qahira explique que la direction de la prison est sans cesse en train de provoquer les prisonnières, en faisant fouiller les sections en permanence. De plus, elle impose aux prisonnières les fouilles corporelles, notamment lors de leurs déplacements.

Quant aux fouilles, aucun objet, aucune partie de leur corps n'en échappe : les montres sont démontées, mais même nos cheveux et nos ongles. S'ils pouvaient ouvrir nos corps, nous éventrer, pour fouiller, ils le feraient.

De plus, la direction ne cesse d'avoir des attitudes pour nous humilier, elle nous pousse à réagir, pour nous faire traduire devant les tribunaux, et nous imposer l'isolement, les amendes, qui sont devenues tellement banalisées que les familles des prisonnières doivent prévoir ces sommes d'argent, pour libérer leurs prisonnières des punitions imposées.

D'autre part, les prisonnières se plaignent beaucoup des repas, qui sont mauvais et en très faible quantité. Ce sont des prisonnières juives de droit commun qui préparent les repas, elles se vengent de nous en y mettant des cafards et des ingrédients moisis. Cela nous oblige à aller à la cantine, mais les prix sont hors de notre portée et de celle de nos familles.


Concernant notre état de santé, tout peut être dit à ce propos. Il n'y a aucun médecin, ni aucun traitement. La prison nous cause des maladies, et en refusant de nous faire soigner, la direction ne fait qu'empirer notre état. Plusieurs prisonnières doivent être opérées, leur état est très critique.

Chaque prisonnière paie de sa santé les mesures répressives et inhumaines qui nous sont imposées.


L'occupant ne se contente pas de nous imposer les conditions dures de la prison, il a établi une liste d'interdits, comme l'interdiction des visites.

Cela est terrible, pour nous. Nous interdire de serrer nos enfants dans les bras, dans des visites qui n'ont de visites que le nom, puisque nous sommes séparées de nos parents par des vitres, nous leur parlons à travers un téléphone, pour une durée qui ne dépasse pas la demi-heure.

J'ai plusieurs fois essayé de convaincre la direction de me laisser embrasser ma fille Dunia, qui a sept ans, qui avait trois ans quand j'ai été arrêtée, mais rien n'a changé. Il n'y a aucune miséricorde dans leur coeur.


Autres interdictions : celle de se rassembler, entre détenues, à l'intérieur des pièces et dans la cour, interdiction de tenir des assemblées culturelles et religieuses. Lors de la récréation, dont ils ont défini la durée, nous sommes interdites de nous rassembler plus que deux, nous sommes constamment surveillées, nos paroles, nos gestes, ...

Toute personne qui essaie de mener un rassemblement est immédiatement punie, même si c'est pour mener une activité sportive.
La prière collective est interdite, même celle du vendredi. Nous n'avons pas le droit d'apprendre collectivement à réciter le Coran.


Au nom des prisonnières, Qahira Saadi lance un appel aux institutions internationales, humanitaires, leur demandant d'agir et de mettre fin à la détention des 120 prisonnières palestiniennes, privées de leurs enfants et/ou de leurs familles, dont les mineures et les malades.

Qahira Saadi lance un appel pour que la question des prisonniers palestiniens soit activée en permanence, jusqu'à leur libération, affirmant que de leur côté, les prisonnières sont déterminées à résister et à faire face à l'occupation.








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