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ISM France - Archives 2001-2021

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Bethléem -

Destruction et défi à l'ombre de Bethléem

Par

Incapable d'entrer dans le village d'Al-Walaja, j'ai attendu près d'une heure à la sortie de Har Gilo jusqu'à ce que j'entende le bruits de 2 engins de terrassement géants Volvo du gouvernement israélien.
La police a refusé de répondre aux questions, mais un jeune soldat m'a dit qu'un "travail des militaires" étaient en train de se terminer mais qu'il n'avait aucune idée de ce qu'était ce travail.

Il a menacé de m'arrêter si j'essayait de traverser le blocus, donc j'ai attendu, avec les villageois et des membres de la la presse internationale jusqu'à ce qu'il nous autorise de passer.

Lui et les autres en vert et bleu, à cheval et dans des jeeps, riaient pendant qu'ils déjeunaient sur les capots de leurs véhicules, oubliant les villageois qui les regardaient.

Ironiquement, un panneau routier de la colonie d'Har Gilo vante les logements et leur panorama stuféfiant : un panorama que la famille de Hadr Mahmoud Mohammed Rabah n'apprécie plus.

J'ai marché sur la route étroite menant au village, en suivant les traces du Volvo et la terre sur la chaussée, pas besoin d'autres indications de direction.

J'ai parlé avec deux adolescents dont les menottes venaient juste d'être enlevées par la police. Ils étaient évidemment anéantis, mais au moins ils n'étaient pas blessés comme leur ami, qui a reçu un coup de matraque à la tête par un soldat.

La famille Rabah avec 8 enfants, est maintenant sans maison après que les engins de terrassement Volvo aient démoli leur logement tandis que des membres de la famille se dépêchaient désespérément pour récupérer des meubles et autres choses.

Une autre maison à côté avait également été démolie, deux autres exemples de la vilaine tradition israélienne qui se produit en moyenne 2 ou 3 fois par mois.
Un professeur de Bethléem, Hadr Rabah m'a dit que le village est très uni contre l'occupation, donc il ne manque pas de gens pour offrir l'hospitalité aux membres des familles, au moins temporairement.

Quand j'ai demandé pourquoi les engins de terrassement étaient partic en laissant le devant de la maison intact, il m'a répondu : "Ils avaient peur de l'électricité".

Il n'est pas difficile de comprendre pourquoi Israël désire cette terre qui donne sur Jérusalem et un couple de colonies illégales installées sur des terres de Beit Jala et Walaja.

Comme l'a dit un voisin – qui a reçu lui aussi un ordre de destruction : "Cette terre est belle, donc Israël en a besoin".
Un autre voisin a expliqué que le gouvernement israélien "a besoin de la terre sans les gens"

En regardant en direction de Jérusalem, je pouvais voir le zoo et les girafes en promenant dans leur enclos.


Après avoir passé deux semaines à Hébron et avoir entendu les colons de Tel-Rumeida traiter les Palestiniens de porcs, chiens, et animaux, je ne peux m'empêcher de voir le parallèle:

Le gouvernement israélien voit la Cisjordanie comme leur zoo pour les Palestiniens, en construisant des murs, des barrières et des portes... sauf qu'il n'y viendra pas en visite.

Je sais que la comparaison est grossière et peu flatteuse, mais je pense qu'elle reflète la réticence d'Israël à voir les Palestiniens comme des professeurs, des médecins, des marchands, des étudiants, des mères et des fils.

Alors que j'étais là, la famille Rabah m'a expliqué que des responsables israéliens étaient venus à plusieurs reprises prendre des photos et étudier le secteur autour de leur maison et de nombreuses autres à Al-Walaja.

Je me sentais vraiment mal mais j'ai été encouragé à prendre des photos pour enregistrer et témoigner de la démolition de la maison et des jeunes qui passaient au crible les décombres pour récupérer tout ce qu'ils pouvaient.

Une autre enseignante du village m'a fait part de ses sentiments au sujet de l'impact sur les enfants en bas âge qui sont témoins de tels événements aussi jeunes.

Elle m'a dit qu'il est très difficile pour les enfants de Walaja de rester assis dans leurs classes et se concentrer sur l'éducation quand il y a un tel bouleversement parmi la communauté suite aux exactions des autorités de l'occupation. "Imaginez ce que devriendra un gosse de deux ans".

Pourquoi le village entier ne s'est-il pas rassemblé autour des ruines pour embrasser la famille?
"Cela se produit tellement souvent. S'ils viennent ici maintenant, qu'est-ce que cela changera ? Les gens doivent continuer à aller à l'école et au travail. Si je reste ici jusqu'à demain midi, y aura-t'il une différence?"

Quand des maisons à Al-Walaja sont détruites, cela signifie souvent que les oliviers et les orangers sont aussi abattus, mais ce qui reste, c'est le défi.


Source : http://www.palsolidarity.org

Traduction : MG pour ISM

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