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ISM France - Archives 2001-2021

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Palestine -

Droit d'entrer : refusé

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Le regroupement familial est un problème auquel sont confrontés des milliers de Palestiniens et leurs conjoints étrangers. C'est une connexion inquiétante à la Résolution 194 des Nations Unies, le Droit au Retour. Un liste de centaines de noms a été publiée cette semaine par les Israéliens autorisant leur regroupement familial cette semaine, mais rien n'a changé jusqu'à maintenant. La politique israélienne de refus d'entrer affecte pareillement les Palestiniens et les étrangers dans toutes les démarches de la vie.

Droit d'entrer : refusé


Rasha Mukbil est Coordinatrice de la Campagne pour le Droit d'Entrer.

"La campagne pour le Droit d'Entrer dans les territoires palestiniens occupés est une campagne qui est partie de la base et qui comprend des familles et des individus touchés par les politiques israéliennes qui refusent l'entrée dans les territoires palestiniens occupés aux détenteurs de passeports étrangers.

"Dans la campagne, nous parlons de trois thèmes ou décisions principales qui affectent les détenteurs de passeport israéliens : ceux qui sont d'origine palestinienne ou ceux qui n'ont aucune origine arabe.

"Le premier problème est le refus d'entrée parce qu'Israël refuse l'entrée aux détenteurs de passeports étrangers qui veulent entrer en Cisjordanie pour leurs études ou leur travail, ce qui ont des membres de leur famille, ceux qui n'en ont pas, ceux qui ont des contrats avec des ONG palestiniennes, et même ceux qui veulent juste entrer pour des recherches ou des visites.

"C'est pour cela qu'il est très important que les gens sachent qu'il n'y a pas que les Palestiniens qui ont des papiers d'identité palestiniens qui sont interdits d'entrée en Cisjordanie , c'est aussi les étrangers sans origine arabe, mais qui veulent seulement entrer, vivre ou travailler ici."

PNN a demandé à Mukbil pourquoi les étrangers ne doivent pas mentir lorsqu'ils arrivent aux frontières, entièrement contrôlées par les Israéliens. La question surgit parce que de nombreux étrangers sont autorisés à entrer s'ils peuvent donner une liste de noms juifs pour justifier des motifs de leur voyage, mais s'ils mentionnent des noms arabes, l'entrée leur est interdite.

La première question des soldats israéliens aux frontières est le plus souvent : "Connaissez-vous des Arabes ?". Question suivie par : "Etes-vous déjà allé dans un pays arabe ?". Puis : "Quel est le nom de votre père ?". Dieu vous préserve que ce soit Ahmed ou Mohammad !

Elle répond : "Ce que tu dis est parfaitement vrai. La plupart des étrangers mentent et certains parlent d'amis qui ne le sont pas dans la réalité. Mais nous n'encourageons pas les gens à mentir parce que tout le monde a le droit d'entrer dans les territoires palestiniens occupés, on n'a pas à mentir pour pouvoir entrer en Israël puis pour pouvoir entrer en Cisjordanie .

"Nous n'encourageons pas les gens à mentir parce que nous ne cherchons pas à simplement résoudre des problèmes individuels. Nous voulons résoudre le problème que représente une politique abusive qui porte atteinte aux vies des gens. Elle porte également atteinte à la stabilité palestinienne. Je veux dire que lorsque des médecins se voient interdire l'entrée, ces médecins ont des contrats avec des hôpitaux palestiniens, donc vous voyez combien cela porte atteinte au statut social et économique de la Palestine lorsque les étrangers sont refusés d'entrer. Cela touche tous les aspects de la vie des Palestiniens. Nous ne voulons pas encourager les gens à mentir ; nous voulons résoudre le problème politique.

"Tout le monde se voit refuser l'entrer. C'est très important de savoir que ce sont les étudiants, les membres des familles, les médecins et les professeurs. Citons l'exemple de l'Université Birzeit, près de Ramallah : elle a perdu la moitié de son personnel étranger à cause de cette politique, qui affecte chaque aspect de nos vies. Mentir pour entrer n'est pas une solution. Il nous faut trouver une véritable solution."

PNN répond : "En fait, si une personne ment pour entrer, cela renforce la notion erronée que c'est un endroit exclusivement pour les Juifs, et non la patrie palestinienne. Et cela fait partie du processus de nettoyage ethnique. Il est crucial de dire : 'Qui êtes-vous pour contrôler toutes les frontières, qui êtes-vous pour occuper cet endroit ?'. Si tous ceux qui viennent disent la vérité, peut-être, peut-être ne pourront-ils pas entrer. Mais au moins, ce qu'ils diront à l'occupant sera clair".

Mukbali dit : "Beaucoup de gens ne savent pas que la carte d'identité palestinienne est donnée par les Israéliens, ni combien le contrôle de l'occupation est total.

"Le deuxième point que nous traitons à la Campagne est celui du plaidoyer. Quelquefois, ils permettent à des gens d'entrer, mais ils leur donnent des visas courts. Par exemple, ils donneront à un professeur qui a un contrat d'un an avec l'Université de Birzeit un visa d'une semaine seulement.

"Et le troisième problème est celui du regroupement familial. Comme nous le savons tous, Israël a interrompu les mesures de regroupement familial depuis presque sept ans. Vous avez donc plus de 55.000 personnes qui vivent en Cisjordanie en toute illégalité et ces gens sont coincés dans certains secteurs. Ils ont peur de s'éloigner de leurs quartiers parce qu'ils en sortent, ils seront pris par les Israéliens et expulsés. Et puis vous avez des centaines d'autres personnes qui sont ici légalement, mais qui doivent quitter le pays tous les trois mois pour avoir le renouvellement de leurs visas et pouvoir revenir. Et lorsque nous parlons de regroupement familial, nous parlons d'étrangers mariés à des Palestiniens, et ceux qui ont des épouses palestiniennes. Ce problème du regroupement familial affecte environ 200.000 familles en Palestine."

PNN demande : "Mais lorsque vous dites qu'ils sont ici 'illégalement", vous parlez de la loi israélienne. Selon la loi internationale, ils sont ici légalement."

Elle répond : "Oui, vous avez raison. Pour clarifier cette question, ces gens qui sont entrés sont ici depuis longtemps, ils sont entrés avec des permis et des visas, puis ont demandé le regroupement familial ; pour certains, depuis 1994. Mais Israël a refusé de le leur donner et a refusé aussi de renouveler leurs visas ; certains n'ont donc pas le choix : soit ils se séparent de leurs familles pour toujours, ou bien ils restent et sont bloqués dans un périmètre et ne peuvent aller nulle part ailleurs. Nous avons beaucoup de cas de mari sortant du pays pour pouvoir renouveler leur visa, mais lorsqu'ils sont revenus, l'entrée leur a été interdite. C'est ainsi que nous avons par exemple une femme et ses enfants, à Jéricho, et son mari aux USA ; ils sont séparés depuis 7-8 ans parce que le mari n'obtient pas l'autorisation d'entrer. Son dossier de demande de regroupement familial n'a même pas été traité, et il n'a même pas pu élever ses enfants. C'est juste un exemple, une histoire parmi tant d'autres.

"Il y a eu le cas d'un Palestinien-Américain qui s'est marié avec une Palestinien de Tulkarem. Elle a eu une maladie cérébrale. Le mari n'a pas pu revenir lorsqu'il est sorti pour faire renouveler son visa. Selon les réglementations israéliennes, il avait toujours été dans la légalité ; son visa avait toujours été reconduit. Mais lorsque la maladie s'est aggravée, il est resté malgré l'expiration de son visa pour s'occuper de sa femme, parce que sa famille n'est pas de Tulkarem. Il fallait trois personnes pour l'emmener à la salle de bains. Elle ne pouvait rien faire seule. Comment aurait-elle pu s'occuper de leurs enfants ? L'aîné a 9 ans. Il a engagé deux infirmières pour s'occuper d'elle et il est reparti aux Etats-Unis pour clôturer ses affaires là-bas. Il travaillait dans une station-service aux USA, et il a continué à essayer de revenir. Il est resté séparé de sa famille pendant quatre ans.

"Chaque fois qu'il téléphonait à la Campagne, il pleurait. Il a appelé tout le monde à l'aide : le Département d'Etat US, le Consulat US à Jérusalem. Sa femme, je n'arrive même pas à la comprendre, au téléphone. Et elle est seule avec ses enfants, après plusieurs attaques cérébrales, elle peut à peine bouger. Et lorsque son mari a été obligé de repartir aux Etats-Unis, deux semaines après nous avoir appelé, je lis dans les informations qu'il a été tué par des voleurs dans la station-service où il travaillait. Il n'a même pas pu être enterré en Cisjordanie . Alors maintenant, il y a une femme handicapée et ses enfants. Elle ne peut bouger aucun de ses membres, elle peut à peine parler. L'aîné a 9 ans et le plus jeune 4 ans. Qu'est-ce qui se serait passé si les Israéliens avaient autorisé son père à rejoindre sa famille ? Il avait des certificats de médecins israéliens qui disaient qu'il devait rentrer de toute urgence pour s'occuper de sa femme. Et maintenant, il est mort et elle vit seule, avec trois enfants, dans le nord de la Cisjordanie ."

Source : Palestine News Network

Traduction : MR pour ISM

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