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ISM France - Archives 2001-2021

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Gaza -

Fida de Rafah

Par

Je suis restée ces derniers jours à Rafah (dans la Bande de Gaza) avec cette jeune femme étonnante appelée Fida et sa famille.
Leur maison a été démolie l'année dernière par les militaires israéliens.
Depuis la démolition, sa famille est sans abri et elle a dû se déplacer d'un endroit à un autre, tous les quelques mois, se déplaçant de la maison d’un parent à un autre, jusqu’à ce qu’on leur demande de partir.

Sa famille de 6 personnes dort maintenant dans une seule chambre dans la maison d’amis.

Leur papa n'a pas pu vivre avec eux parce qu'il n'y avait pas assez de chambres et il vit donc dans une certaine sorte d’abri.

Actuellement, il est en Egypte pour se faire soigner pour le coeur. Fida dit qu'il ne va pas bien depuis que la maison a été détruite.

Hier elle m'a emmenée jusqu’au tas de gravats qui reste des ruines de sa maison.
L'armée israélienne est venue sans avertissement et leur a dit de sortir.

Elle était sous la douche.

Ils leur ont annoncés qu’ils allaient détruire une bande entière de maisons dans le quartier qui se situaient le long du tracé d'un mur-barrière qu'ils construisaient sur la frontière avec la partie égyptienne de Rafah.

Cette frontière a été créée en 1948 divisant la ville en deux, séparant de nombreuses familles, y compris la famille de Fida dont l’oncle vit toujours de l'autre côté.


Quand l'armée a donné l’information, ils ont dû tout sortir de leurs maisons en une heure, elle a essayé d'organiser les femmes du quartier pour se mettre entre les bulldozers et les maisons, afin de donner aux gens plus de temps pour prendre leurs affaires.

J'ai enregistré en vidéo sa narration de son histoire, afin de donner tous les détails.

Mais est-ce suffisant de dire qu’avec un courage incroyable, elle s’est arrangée ainsi pour négocier avec les soldats - sans mots - et gagner un peu plus de temps pour sa famille et ses voisins afin qu'ils sauvent le plus de choses possibles.

Les soldats israéliens à Rafah, et à Gaza en général, ne montrent pas leurs visages directement aux Palestiniens. Ils restent dans leurs tanks, leurs bulldozers et leurs tours et ils "négocient" en tirant ou en ne tirant pas, en avançant ou en reculant.

Dans ce cas-ci, ils ont déplacé leurs véhicules de façon à montrer qu’ils leurs accordaient un peu plus de temps. Ils ont eu 3 heures.

Fida s’est retrouvée avec seulement ses papiers d’identité et les vêtements qu’elle portait parce qu’en essayant d’aider ses voisins, elle n'a pas même vu sa propre maison se faire démolir.

La seule chose qui semble reconnaissable maintenant est un réfrigérateur sur le bord d'un tas de gravats.

Comme le reste des voisins, on ne leur a jamais dit pourquoi leur maison avait été démolie. Ils ont juste tout perdu : leur terre, leur maison, et tout qu'ils ne pouvaient pas emporter - comme l'ordinateur de Fida.

Maintenant, ils attendent que l’Autorité Palestinienne leur construisent une nouvelle maison sur la terre qu'il leur sera donnée.

Ils espèrent bien que cela arrivera un jour.

En attendant, ils vivent parmi des cartons et des sacs, en dormant sur des nattes à même le sol. Le seul meuble que je peux voir est une petite table qu'ils déplacent partout et utilisent pour tout : travail, repas, etc...

Quand quelqu'un doit prier (ils sont très rigoureux et prient 5 fois par jour), ils le font juste au milieu de leur seule pièce tandis que la vie continue autour d'eux.

Ils sont si généreux avec le peu qu'ils ont, je suis totalement humiliée.
Ils travaillent tellement dur pour survivre. Pour gagner quelques shekels.


Fida va à l'université, travaille dans un café Internet, comme un photographe, et caméraman - ainsi nous avons quelque chose en commun. Elle filme des mariages et des anniversaires (travail terrible - que j'ai effectué auparavant) et elle a également travaillé sur "la zone de massacre" que vous avez peut-être vu.

Quoi qu'il en soit, les choses sont la plupart du temps calmes ici maintenant depuis le prétendu cessez-le-feu.

Néanmoins, la nuit dernière pendant que nous dormions, nous avons entendu une forte explosion. Aucune idée de ce que c’était.

Mais ce n'était pas très près, aussi nous nous sommes rendormis. Mais alors j’ai compté toutes les heures : j’en ai compté 7 en tout.

Fida dit que c’est simplement normal. Seulement du harcèlement. Rien ne s'est passé, ils veulent seulement ne pas laisser les gens dormir.

Quoi qu'il en soit, il faut que je parte maintenant. J’ai vraiment de la chance d’être ici pendant "une période calme".

Malheureusement, Fida et tous les autres ne pourront pas partir demain.

Source : www.palsolidarity.org

Traduction : MG pour ISM

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