Jénine - 4 octobre 2006

Le blocus économique et les incursions frappent durement les familles pendant ce Ramadan

Par Ali Samoudi

Dans le camp de réfugiés de Jénine, des familles témoignent que les forces israéliennes les privent du droit d’observer correctement le Ramadan. Khalid Zaki a dit à PNN que sa famille n’a pas été autorisée à prendre le déjeuner de Ramadan à la tombée de la nuit après la journée de jeûne. Zaki dit que les forces israéliennes envahissent délibérément les maisons juste avant que la mosquée appelle au Athan, le moment où boire de l’eau, manger et prier.

Une autre habitante, Um Khalil, a raconté que les soldats israéliens ont assiégé sa maison et sont restés pendant trois heures avant le repas de l’aube. Les forces israéliennes ont jeté des explosifs en pleine nuit, réveillant toute la famille. Lorsque l’heure est arrivée de boire de l’eau ou de manger avant le lever du soleil et le début du jeûne, elle a demandé qu’au moins la famille puisse prier. Un soldat israélien a répondu avec colère que « ce n’était pas le moment pour Dieu ».

Les Palestiniens ne subissent pas seulement le blocus économique, mais les forces israéliennes arrêtent ceux qui fournissent de l’aide. Les organisations caritatives sont pillées et fermées. Des milliers de famille dans le besoin n’ont reçu aucune des aides sur lesquelles elles comptaient depuis un mois.

L’économie est paralysée, dit le commerçant Khalid Zaki. « La réalité de notre situation actuelle se voit dans les rues. Par le passé, les marchés s’activaient pendant le Ramadan, ainsi que le mois suivant, pour l’Eid. Mais cette année, les mesures d’occupation ont détruit les vies de chacun, et en particulier celles des commerçants. Ceci n’est pas Ramadan. »

Le Président de la Chambre de Commerce de Jénine a dit à PNN : « L’industrie et le commerce, et les conditions générales de vie dans le district de Jénine sont frappées par un véritable désastre. Le danger est réel d’une faillite et d’une destruction totale dues au blocus et tous les aspects de la vie sont affectés. Les taux de chômage sont élevés et des milliers de salariés n’ont pas été payés. Les commerces et les usines sont en banqueroute. Le mois sacré de Ramadan, qui est le plus important pour le commerce, stagne. »

Un autre commerçant a déclaré à PNN que ce Ramadan n’excède pas 5 % par rapport aux années précédentes. Des fruits comme les pommes, les bananes ou le raisin sont maintenant considérés comme du luxe. La vente des poulets est tombée en une journée de 400 à 20.

Fahmi Abu Yousef dit qu’il n’est pas en mesure de fournir un repas à sa famille à l’occasion du Ramadan parce qu’il n’a pas de travail. « Avec Ramadan, notre situation semble encore plus difficile. Nous avons accumulé sept mois de dettes, faute de versement de salaires à cause du blocus israélien. Et nous avons honte de solliciter les œuvres de charité qui sont encore ouvertes. »

Source : PNN

Traduction : MR pour ISM