Fermer

S'inscrire à la mailing list ISM-France

Recevez par email les titres des derniers articles publiés sur ISM-France.

Votre adresse courriel

Fermer

Envoyer cet article

Votre adresse courriel
Envoyer l'article à
Votre message
Je profite de l'occasion pour m'abonner à la newsletter ISM France.
ISM France - Archives 2001-2021

Imprimer cet article Envoyer cet article
Article lu 2911 fois

Gaza -

Le manque de monnaie et les prix élevés ajoutent un autre niveau de problèmes à la Bande de Gaza

Par

Dans la Bande de Gaza, les habitants entrent dans le troisième mois sans suffisamment de monnaie locale, le shekel israélien. A cause de cette situation, les dirigeants du Hamas ont demandé à un comité d'experts d'étudier le problème, qui nécessitera des solutions constructives dans un futur très proche, avant qu'il ne soit trop tard…

Le manque de monnaie et les prix élevés ajoutent un autre niveau de problèmes à la Bande de Gaza


Abu Khaled, 48 ans, un citoyen gazaoui, rentre chez lui déçu, les mains vides après des heures de recherche sur le marché de la rue Fahmy Bek, à Gaza ville. Devant son visage triste, nous lui demandons : "Où est le problème ?". Il nous répond avec un grand sourire, étonné par notre question : "D'où venez-vous ? Les amis, vivez-vous sur la lune ??"

Nous demandons à Abu Khaled s'il a trouvé ce qu'il cherchait. "Comme vous pouvez le voir, j'ai les mains vides, je ne peux rien acheter. Tout est tellement cher, j'ai 600 shekels (123€) pour acheter des vêtements à mes 6 enfants, ce qui veut dire que je peux dépenser 100 shekels (20€) pour chacun d'entre eux, mais je me rends compte que ce n'est pas assez, j'ai besoin de plus pour acheter à mes enfants de bons vêtements pour l'hiver."

Le shekel est devenu très rare dans la Bande de Gaza, aussi nous lui demandons : "Tu as des shekels, comment as-tu fait pour avoir des shekels ?". Abu Khaled dit qu'il les a économisés quand il en a trouvés, conscient et en quelque sorte préparé à une situation de crise de la monnaie proche sur le marché de l'argent dans la Bande de Gaza… "Je crois que je suis le riche ici, celui qui a tout cet argent… 600 shekels…", dit-il avec un sourire amer.

Le Dr. Atef Edwan, un des députés du Hamas, a dit que le gouvernement israélien avait provoqué le problème monétaire. "La manipulation israélienne de l'argent, ajoutant un niveau supplémentaire de problème aux habitants de Gaza, un blocus de l'argent, qui aggrave le siège contre la Bande de Gaza et ses habitants. Un autre problème est causé par les commerçants qui gardent les shekels pour échanger des marchandises avec les Israéliens, et les Israéliens exigent d'être payé en liquide pour ces marchandises… du liquide auquel nous n'avons pas accès…".

Ma'mon abu Shahla, le directeur général de la Banque de Palestine, qui a participé à la réunion d'urgence avec le Hamas, a dit : "Au cours du mois dernier, la Banque de Palestine a eu de gros problèmes pour effectuer les paiements, les salaires de nos employés. Normalement, nous payons 140 millions de shekels de salaries ; aujourd'hui, nous avons 70 millions de shekels, soit la moitié de la somme nécessaire."

Mohamad Jad-Allah, qui représente le Ministère des Finances du gouvernement Hamas, suggère un changement du shekel en Livres égyptiennes, mais il fait remarquer qu'il faut l'accord du gouvernement égyptien. Un tel changement donnerait un coup de fouet à l'économie palestinienne. Jamal Nassar, membre Hamas du Conseil Législatif, dit : "La crise monétaire dans la Bande de Gaza fait partie de nos problèmes politiques, qui ne peuvent être résolus que si toutes les parties s'impliquent sérieusement, ensemble, dans cette résolution."

Dans le Camp de Réfigués de Jabalayia, nous rencontrons Hassan Sa'ed, un adolescent qui travaille à temps partiel dans une boutique de Beauté et de Parfums ; il nous dit qu'il pense qu'une des solutions est de faire de Gaza une zone touristique commerciale qui attirera les Egyptiens de l'autre côté de la frontière. "Rentrer à Gaza n'est pas un problème, nous avons les tunnels, vous savez… La livre égyptienne nous aidera à résoudre notre problème monétaire", dit-il avec un sourire…

Au marché de Jabalayia, nous demandons à quelques habitants qui font leurs courses quels sont les prix des vêtements pour enfant. Une femme dit : "Vraiment, je deviens folle, je ne peux pas le croire. Je cherche des vêtements pour mes enfants, mais il me faut au moins 500 shekels ! Une chemise coûte 40 shekels, et une paire de pantalon 70 shekels. Je vais rentrer chez moi et fêter l'Aid avec mes enfants, sans vêtements neufs pour eux."

A Beit-Lahyia, dans la boutique du barbier (photo ci-dessus par Islam Kalloub), Basil Abu Jarad, le barbier, coupe les cheveux à un client. Il dit : "Je suis barbier, et j'ai beaucoup de problèmes avec mon salon aujourd'hui, à cause du manque de shekels." Nous lui demandons ce qu'il pense de la proposition du Hamas, au sujet de la conversion des shekels israéliens en livres égyptiennes. Abu Jarad dit qu'il pense que l'Euro, ou même le Yen, c'est ok. "Nous devons améliorer nos vies. Je pense que ça a assez duré, ces divisions internes ; il n'y a pas que le problème du shekel israélien que nous devons résoudre, mais d'autres problèmes croissants aussi, avant qu'il ne soit trop tard".

Source : Plestine Free Voice

Traduction : MR pour ISM

Faire un don

Afin d'assurer sa mission d'information, ISM-France fait appel à votre soutien.

Oui ! Je soutiens ISM-France.


Contacter ISM France

contact@ism-france.org

Suivre ISM France

S'abonner à ISMFRANCE sur Twitter RSS

Avertissement

L'ISM a pour vocation la diffusion d'informations relatives aux événements du Proche Orient. Les auteurs du site travaillent à la plus grande objectivité et au respect des opinions de chacun, soucieux de corriger les erreurs qui leur seraient signalées.

Les opinions exprimées dans les articles n'engagent que la responsabilité de leur auteur et/ou de leur traducteur. En aucun cas l'ISM ne saurait être tenu responsable des propos tenus dans les analyses, témoignages et messages postés par des tierces personnes.

D'autre part, beaucoup d'informations émanant de sources externes, ou faisant lien vers des sites dont il n'a pas la gestion, l'ISM n'assume aucunement la responsabilité quant à l'information contenue dans ces sites.

A lire également...
Même lieu

Gaza

Même sujet

Blocus

Même auteur

Hiyam Noir

Même date

2 octobre 2008