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Palestine - 2 octobre 2008
Par Rami Almeghari
Les quatre enfants de Ramadan al-Hour n'ont pas vu leur père depuis l'année passée. Agés de 5 ans à 4 mois, Amal, Aya, Sulaf et Walid vivent avec leur mère dans la ville de Kufr Qassem en Israël. Les autorités israéliennes ont empêché la femme et les enfants d'al-Hour d'entrer à Gaza. Ramadan, 35 ans, est originaire du camp de réfugiés de Nuseirat dans le centre de la Bande de Gaza et avait l'habitude de travailler en Israël. Il y a un an; il a été arrêté par les forces de sécurité israélienne dans sa maison de Kufr Qassem. Depuis, il a été empêché d'entrer en Israël.
« Qu'est-ce que je peux dire ? Je suis de plus en plus déprimé parce que je ne peux pas les voir, ni embrasser mes enfants ni dorloter mon bébé de 4 mois. Ma femme est devenue triste sous ce siège », dit al-Hour.
« Chaque fois que je parle au téléphone avec ma fille Amal, elle me pose les mêmes questions : quand est-ce que tu vas finir ton travail, papa ? Nous voulons tellement te voir. Ton travail n'est jamais fini, se plaint-elle chaque fois que nous parlons. Comment puis-je leur mentir [en leur disant] que je suis occupé à travailler ? »
Al-Hour s'est marié il y a quelques années avant que les autorités israéliennes interdisent la réunification des familles des Territoires occupés et d'Israël. Cependant, Ramadan n'a pas pu obtenir la résidence israélienne malgré plusieurs tentatives de demandes.
« Ces deux derniers mois, ma femme a fait une demande officielle pour entrer à Gaza au checkpoint d'Erez (au nord de la Bande de Gaza), mais elle n'a encore reçu aucune réponse des autorités israéliennes concernées. » dit-il.
« En dépit du fait que cette procédure est totalement cohérente avec la loi israélienne, chaque fois que ma femme téléphone aux autorités, elle entend un répondeur dire 'ne laissez pas de message' », explique Al-Hour. Il ajoute « Est-ce que c'est humain que nous ne puissions pas nous voir depuis plus d'un an ? Est-ce que c'est humain que même dans une occasion comme l'Aid el Fitr, nous ne puissions pas nous embrasser ? C'est réellement impitoyable, tellement impitoyable. »
Essam Hamdan, 40 ans, du camp de réfugiés de Khan Younis au sud de la Bande de Gaza raconte une histoire semblable. Il a vécu seul les deux mois derniers après que sa femme, qui est originaire de la ville de Tulkarem en Cisjordanie , ait été forcée par les autorités israéliennes au checkpoint d'Erez de signer un engagement écrit de ne pas retourner à Gaza.
La femme de Hamdan était enceinte quand elle est arrivée au checkpoint et nécessitait un traitement médical urgent en Cisjordanie . En dépit de ces conditions et du fait qu'elle avait un permis israélien de vivre à Gaza pendant un an, les autorités israéliennes l'ont obligée à signer l'engagement et elle a obéi. A cause de la gravité de son état, elle a été transférée dans un hôpital israélien à Ashkélon, où elle a accouché de quatre bébés. Dès son rétablissement, elle a été transférée en Cisjordanie .
« Pouvez-vous imaginer que pendant 10 ans je n'ai pas pu avoir d'enfants, juste au moment où Dieu exauce mon vœu, je ne peux plus voir mes enfants chéris », explique Hamdan. « Quelle manque d'humanité c'est, je ne sais vraiment pas quoi dire. Dois-je les remercier pour le traitement qu'ils ont procuré à ma femme, ou devrais-je maudire cette occupation ? »
Les tentatives de Hamdan d'obtenir un permis pour visiter sa femme et ses enfants ont échoué parce qu'il avait auparavant été arrêté pour avoir travaillé en Israël sans permis de travail. « J'ai déjà passé quatre mois en prison, et maintenant je reste inoccupé à Gaza depuis trois ans. Je peux à peine vivre parce que je n'ai pas travaillé » dit-il.
Hamdan ajoute qu'il voudrait demander aux israéliens « comment puis-je présenter une menace pour eux quand ma femme est maintenant perdue sans travail. Tout ce que je veux est voir mes enfants chéris et passer un peu de temps avec eux. J'ai attendu d'avoir des enfants pendant dix ans, depuis que j'ai divorcé de ma première femme. »
Al-Hour et Hamdan sont juste de petits exemples de centaines de cas similaires dans la Bande de Gaza de palestiniens qui sont victimes des « considérations de sécurité » d'Israël. Résultat, ces familles ne pourront pas passer la fête de l'Aid el Fitr, qui commence à la fin du mois sacré de Ramadan, ensemble.
Source : IMEMC
Traduction : MM pour ISM
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Rami Almeghari
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