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Naplouse - 13 janvier 2005
Par Donna
L'élection palestinienne : peut-être avez-vous vu des images de jeunes qui arboraient des drapeaux à Ramallah ?
Ou peut-être avez-vous entendu les mots optimistes de George W Bush et d'autres chefs d’états sur les nouvelles opportunités de paix ?
Mais d'où j’étais, à Naplouse en Cisjordanie, une chose était claire : le vote pour un président dans un Etat qui n'existe pas réellement ne changera pas grand chose pour la vie des Palestiniens ici.
Il est clair que les Palestiniens veulent la paix et un bon gouvernement plus que n'importe qui, mais après avoir entendu les clichés rutilants mais souvent condescendants sur la "Démocratie Arabe" qui ont circulé dans les médias récemment, les faits restent.
La Palestine ne pourra jamais expérimenter une véritable démocratie tant qu’elle restera sous occupation.
Le vote d'hier était un exemple de cela.
C'était une élection relativement régulière pour une population palestinienne politiquement avertie.
Les seuls problèmes sont provenus de l'interférence fâcheuse des Israéliens : des barrages militaires routiers gênant la population pour atteindre les bureaux de vote et, à Jérusalem-Est, les fonctionnaires israéliens ne permettant pas aux électeurs inscrits de voter.
En dépit de la rhétorique positive du monde extérieur, les Palestiniens comprennent la réalité : que Mahmoud Abbas nouvellement élu ne pourra pas faire des miracles tant que le véritable pouvoir de la paix se trouvera toujours entre les mains du premier ministre israélien Ariel Sharon et son protecteur n° 1, George W Bush.
Quand les Palestiniens se sont réveillé ce matin, ils avaient un nouveau chef, mais ils devaient encore faire face à la froide et dure réalité de l’occupation qui n’a pas changée
Aujourd'hui, ils ne sont toujours pas libres de se déplacer sur leur propre terre.
Ils ont dû faire la queue pendant des heures, passer par des tourniquets comme du bétail et présenter encore leurs cartes d'identité à un soldat israélien de 19 ans au checkpoint militaire qui déciderait alors s'ils pourraient continuer leur périple jusqu'à leur lieu de travail, leur école ou ailleurs.
La famille où j’habite a deux de leurs jeunes fils emprisonnés pour une peine de 20 ans , sans jamais vraiment savoir pourquoi.
Les résidants de Gaza doivent encore regarder les décombres des maisons de leurs voisins qui ont été détruites au bulldozer par des soldats Israëliens le mois dernier et pleurent toujours les décès de sept enfants qui ont été déchiquetés la semaine dernière par le tir d’un obus de char israélien.
Les décès des enfants palestiniens sont devenus si communs ces dernières années que cela est à peine repris par les journaux.
Le fermier de Jayyous doit encore se débrouiller avec le fait que ses oliviers vieux de 100 ans ont été déracinés pour la construction du mur de ségrégation au milieu de sa ferme.
A Hebron, les familles palestiniennes doivent encore faire face aux familles de squatters israéliens extrêmes et violentes qui se sont installés au-dessus d’eux dans des colonies approuvées par le gouvernement et qui jettent de l'eau bouillante sur leurs enfants losqu’ils vont à l'école.
Israël a imposé une violence d’Etat contre les Palestiniens transformant leurs vies en enfer insuportable et humiliant qui a eu comme conséquence la radicalisation d’une partie de la population.
Quand ils se sont réveillés ce matin, les Palestiniens n'étaient toujours pas libérés de cette dure réalité, dont ils disent qu’elle est au coeur de la violence palestinienne à l’égard d’Israël.
Si le but de toute cette brutalité d’Etat est la sécurité, comme il le prétend, si elle doit vraiment faire cesser la violence palestinienne à l’égard d’Israël qui a tué plus de 900 personnes depuis 2000, alors il pourrait y avoir une manière plus facile de l'aborder, une manière qui pourrait limiter la violence plutôt que de l'encourager.
Israël, après tout, a tué plus de 3100 Palestiniens ces quatre dernières années et en a blessé des milliers d’autres.
L'élection palestinienne n'a rien changé aujourd'hui, mais il y a une opportunité d'apporter un changement pour demain si chacun prend ses responsabilités.
Voir la carte de la région de Naplouse
Source : www.palsolidarity.org
Traduction : MG pour ISM-France.org
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