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Israël - 24 janvier 2004
Par Uri Blau
Ce document a été posté le 2 janvier 2004. Entrevue avec les soldats israéliens (qui sont identifiés par des pseudonymes) menée par le journaliste israélien Uri Blau et paru dans Kol Ha'Ir, un hebdomadaire de Jérusalem, en septembre 2001. Traduit de l'hébreu par Tal Haran en avril 2002.
Vous devenez si apathique que plus rien ne vous affecte.
Le tir est la façon de méditer pour un soldat de l’IDF. C’est comme si tirer était votre manière de laisser sortir votre colère quand vous êtes dans l'armée.
A Hebron, il y a cet ordre qu'ils appellent "le tir punitif" : ouvrez juste le feu sur celui que vous voulez. Je n'ai pas ouvert le feu sur la provenance des tirs mais sur des fenêtres où il y avait juste du linge accroché pour sécher. Je savais qu'il y avait les gens qui pourraient être touchés. Mais à ce moment, c'était seulement tirer, tirer, tirer.
Uri Blau : Quelle est la première chose qui vous vient à l’esprit quand vous entendez le mot “Territoires” ?
Roi (19 ans, parachutiste, en poste à Hébron ces 6 derniers mois) : La première chose qui me vient à l’esprit, ce sont des enfants jetant des cocktails Molotov.
En fait, nous devions leur tirer dans les jambes et nous ne le faisions pas .
Tzvi (20 ans, en poste dans la Bande de Gaza) : Pour moi, c’est la sécurité de la patrouille.
Vous voyez des choses incroyables là-bas : les gens qui s’assoient sous les bulldozers, nous suppliant de ne pas démolir leur maison.
Il y a un type qui vit dans une tente là où se situait sa maison auparavant, et maintenant cette tente est sur la terre qui a été annexée par la colonie.
Mais il y a des histoires bien pires que celle-ci.
De véritables pogroms.
Des colons en colère qui sortent avec des bâtons et des fourches et brûlent les maisons en bas. Juste comme ça.
Roi : A Hébron, il y a en fait une mafia des colons. Aucune surveillance. Ils peuvent faire ce qu'ils veulent. La police est terrifiée.
Quand vous allez arrêter des colons à Hébron dans ce qu’ils ont transformé en petit pogrom, c’est beaucoup plus compliqué qu'arrêter un fugitif arabe.
Les petits enfants jetent des pierres aux vieilles dames arabes, c’est habituel, et des couches-culottes : ils jettent leur merde par les fenêtres.
Erez (20 ans, en poste dans la brigade Nahal) : Mon premier souvenir est quand toutes les émeutes ont commencé et que nous avions l’ordre de prendre une colline. Autour de nous étaient les Arabes, et il y avait là cinq caravanes, et nous étions une compagnie entière sur cette colline. Les colons l'ont prise parce que nous étions là, une compagnie entière, défendant quelques caravanes.
Tzvi : Ils embobinent le monde entier autour de leur petit doigt afin de servir leur idéologie
Blau : En tant que soldats qualifiés pour combattre une armée, comment voyez-vous votre confrontation avec une population civile ?
Roi : Naturellement nous préférerions combattre contre une armée, mais c'est comment ça.
Si l’arme est tenu par un civil de 20 ans ou un soldat, ils vous tireront dessus tous les deux, aussi, cela n’a pas vraiment d’importance..
Yaron (21 ans, en poste dans la brigade d’infanterie Givati dans la Bande de Gaza) : Armée contre armée est préférable. Lorsque l’on vous donne des instructions, vous avez le Tanzim (l'aile armée du Fatah) et la police palestinienne qui sont considérés comme des ennemis potentiels.
D'autre part, vous ne savez pas s'ils sont vos ennemis ou pas. C'est le plus grand problème : vous ne savez pas contre qui vous êtes, qui est avec vous et qui ne l’est pas.
Vous ne pouvez pas faire confiance à tout le monde; il n'y a de règles claires.
Erez : Je préfère avoir affaire à des civils. Je sais ce qu’est une guerre contre une armée seulement à travers des films.
Blau : N'étiez-vous pas au Liban ?
Erez : Ouais, mais c’était une guérilla. Selon ce que j'ai vu à la télévision, il y avait beaucoup plus de victimes. C'était beaucoup plus dur. C'était la merde.
Yosef (21 ans, parachutiste, venant d’une yeshiva, a servi à Hébron et Ramallah, retourné à la yeshiva il y a trois mois) : Je préférerais affronter une armée. C’est plus simple psychologiquement. Naturellement, je ne veux pas avoir « MiG » écrit sur mon visage.
Mais c’est plus facile de tuer un soldat syrien dans une guerre totale.
Blau : Estimez-vous que quelque chose a changé en vous à servir dans les territoires ? Quand vous rentrez à la maison, voyez-vous les choses différemment ?
Tzvi : La seule chose que je pense avoir compris dans toute cette situation, c’est que nous sommes tous des merdes.
Jusqu'à ce que j’y aille, j’avais l'habitude de penser que nous étions les méchants et qu’ils étaient les malheureux, mais maintenant je me rends compte que nous sommes tous des merdes dans cette histoire.
Il n'y a ni bon et ni méchant. Peut-être, sont-ils un peu plus opprimés, mais nous sommes tous des merdes.
Blau : Et vous ?
Tzvi : Je suis une merde.
Blau : Etes-vous devenu comme cela ou l’étiez-vous avant ?
Tzvi : Je ne sais pas si je me suis transformé en une personne méprisable, parce que je sers une cause en laquelle finalement je crois.
Dubi (21 ans, Brigade d’infanterie Golani, a servi en Samarie (Cisjordanie) a presque terminé son service) : Cela va à un point où vous êtes malade de tout. Ils vous tirent dessus, nous arrivons, nous tirons sur celui qui nous a tiré dessus, en espérant que ce soit terminé.
Vous ne savez pas même qui soutient qui, qui collabore et qui ne collabore pas .
Aussi vous devez vous tenir au checkpoint, les arrêter tous et les faire attendre pendant des heures.
Yaron : Une chose que j'ai apprise dans l'armée est que peu importe si c’est drôle, c’est un jeu. En tant que soldat de l’IDF, vous devez représenter ce pays.
Vous devez également paraître aussi bon que vous le pouvez. Si vous semblez agité et si vous faites votre travail en tremblant, les Palestiniens de l'autre côté le verront, et les personnes qui sont dehors pour vous blesser le feront éventuellement.
Quand vous vous tenez à ce checkpoint, vous devez être ignoble, même si vous ça ne vous plait pas.
Vous devez leur montrer qui commande. Vous ne pouvez pas vous permettre de paraîtrer faible.
Je suis devenu un acteur. Je pourrais aller au théâtre national de Habimah et leur montrer mon répertoire.
Blau : Comment votre poste au checkpoint a changé votre vision de la vie ?
Erez : Ces checkpoints, et le fait que vous pouvez traiter des personnes de cette façon, tout ceci rend un type plus confiant. Je veux dire en général, pas personnellement. Je n'ai vraiment pas aimé les traiter de cette façon, participer à ce jeu, comme l'a fait Yaron.
Yaron : Vous pensez de cette façon parce que personne proche de vous n'a été blessé. Vous aurez cette expérience, et alors vous me croirez.
Erez : Je comprends cette attitude, mais personnellement j'ai vraiment beaucoup de mal. Je suis dans un secteur calme; ce sont réellement de bonnes personnes, et la plupart d'entre elles se font lapider.
Ca leur est égal.
Les gens veulent travailler, pour apporter un peu d'argent à la maison. Ils ne veulent pas d'ennuis. Quand il y a un bouclage, ils deviennent fous. Ils n'ont rien. Ils ne peuvent pas travailler n'importe où.
Quand je suis au checkpoint, j'ai presque toujours la police des frontières. Ces types commencent à les rabaisser, donner des gifles autour d’eux, etc...
Dubi : Ils doivent avoir peur de nous, autrement demain ils nous dévoreront.
Roi : Dans les territoires, les frontières sont si peu claires que la seule chance que vous avez de rester sain d’esprit est de cesser d’avoir peur. La seule manière est de développer cette folle apathie.
Vous ne pouvez pas juste continuer à avoir peur toute le temps, aussi vous finissez par vous moquer de tout. Cela m'affecte en tant qu’être humain.
La seule chose que l'armée m'ait apporté est un trouble émotionnel.
Elle vous rend indifférent. Je rentre à la maison et je m’ennuie, parce que trois heures de plus tôt j'ai vidé une caisse entière de munitions, et maintenant je suis soudainement à la maison avec mes amis qui vivent dans une bulle et ne regardent pas même la télévision.
Blau : Est-ce que l’un d’entre vous a déjà tiré sur quelqu’un ?
Roi : Quand je suis allé la première fois à Hebron je n'ouvrais pas le feu sur les petits enfants. Et j'étais sûr que si jamais je tuais ou je blessais quelqu’un, je deviendrais tellement fou que je quitterais l'armée. Mais finalement j'ai tiré sur quelqu'un, et rien ne m'est arrivé.
A Hébron, j'ai tiré dans les jambes de deux gosses, et j'étais sûr que je ne pourrais plus dormir la nuit, mais rien ne s'est produit. Il y a deux semaines, j'ai blessé un policier palestinien, et cela ne m'a pas affecté non plus.
Vous devenez si apathique que plus rien ne vous affecte.
Le tir est la façon de méditer pour un soldat de l’IDF. C’est comme si tirer était votre manière de laisser sortir votre colère quand vous êtes dans l'armée.
A Hebron, il y a cet ordre qu'ils appellent "le tir punitif" : ouvrez juste le feu sur celui que vous voulez. Je n'ai pas ouvert le feu sur la provenance des tirs mais sur des fenêtres où il y avait juste du linge accroché pour sécher. J
e savais qu'il y avait les gens qui pourraient être touchés.
Mais à ce moment, c'était seulement tirer, tirer, tirer.
Erez : Que voulez-vous dire par "tir punitif" ? réaction à quelque chose ?
Roi : Réaction à leur tir. A Hébron, il y a le tir punitif. Tirez sur tout que vous voyez : Voitures, choses, toute chose qui se déplace. C’est sortir votre colère sur tout. Le tir vous détend, comme la méditation.
Tzvi : Je trouve que ce que dit ROI est plutôt malsain, que tirer sur des personnes est une thérapie.
Roi : Ne libérez-vous pas le stress quand vous tirez ?
Tzvi : Non, pas du tout. Je n'ai même plus l'énergie pour cela. Je suis totalement apathique. J'ai eu l'occasion : Je crois que chacun ici l’a eu - de tirer sur des personnes
Roi : Nous avons eu une opération de cinq jours dans les Territoires pour des tirs au sol, et à la base pour des Bédouins qui n’étaient pas autorisés à être là. L'officier arrête le véhicule et demande, "Qui est prêt ?"
Je fais un pas dehors, un autre type sort, et alors à environ 300 yards de nous, nous voyons un pauvre berger bédouin marcher sur l'herbe du terrain de tir. L'officier dit : "Ok, allez-y."
Nous nous couchons, une balle à gauche du troupeau, une balle à droite du troupeau. . .
Blau : Pourquoi ?
Roi : Parce que tirer à balles réelles est devenu si fluide, si banal.
Tzvi : Vous pouvez vivre après avoir tiré sur un vieil homme gardant ses moutons ? Juste comme ça ? Si mon officier venait me dire d'ouvrir le feu sur un berger qui ne met de toute évidence la vie de personne en danger, je me battrais contre mon officier.
Roi : Officiellement, vous n'ouvrez pas le feu juste comme ça. Sur le terrain, nos types le feraient pour l'enfer, comme s'ils répondaient aux tirs. Pour eux, tirer à Hebron est seulement un jeu vidéo.
Erez : Si quelqu’un venait me dire : “Vous devez ouvrir le feu sur une fillette de 7 ans”, je le ferais sans hésitation.
Blau : Réellement ?
Erez : Oui. Puisque c'est ce que vous devez faire. Si c’est ce que l’on m’ordonne de faire.
Blau : Vous n’utilisez pas votre propre jugement ?
Erez : Je rendrai mon propre jugement plus tard. C'est un crime, mais écoutez, cela dépend du cas, ok ? On ne tire pas sur des fillettes de 7 ans comme ça. Je ne crois pas que celui qui tire sur une fillette de 7 ans, le fait juste comme ça.
Blau : Dans la Brigade Givati, est-ce que quelqu’un a tiré sur un garçon de 14 ans comme ça ?
Erez : Je dois expliquer cette affaire avec la fillette de 7 ans, puisque je suis un tireur isolé. S’il y avait un grand nombre de terroristes à côté d’une fillette de 7 ans ou une vieille femme de 80 ans, je devrais tirer. Je n’hésiterais pas à tirer. On ne peut rien y faire. Je me sentirais merdeux de ça, mais c'est ce qui doit être fait.
Blau : Est-ce que quelqu’un ici pense différemment ?
Yosef : La plupart des ordres que j'ai reçu avaient un sens et étaient absolument raisonnables et corrects. Aussi dur que ce soit de tirer sur une personne, même si cette personne tient un pistolet et nous tire dessus, je ne doute pas que cela soit absolument justifié.
Roi : Il y avait ce cas où les types de Nahal ont tiré sur un vieil homme qui ne s'est pas arrêté quand ils ont essayé de l'arrêter. Il n'y avait aucune raison de lui tirer dessus. Avec du recul maintenant, quand vous n'êtes pas dans l'armée, vous dites que c'est impossible. Mais quand je pense à ce soldat, il semblait très bien. C’est comme ça.
Lors de mes premiers mois à Hébron, je ne tirais pas même avec des balles recouvertes de caoutchouc sur les gosses.
J'étais tellement contre que je suis souvent allé voir le psychologue de l'unité.
J'ai eu à tirer à balles réelles quelqu'un au début, et j'ai manqué la cible.
Blau : Êtes-vous fier d'être des soldats de combat dans l’IDF ?
Dubi : Évidemment, c'est de la merde d’être un soldat de combat, mais que pouvez-vous faire ?
Je veux dire, rentrer à la maison, voir tous vos copains de bureau qui n'ont aucune idée de ce qui se passe dans ce pays ? Ils vont juste à la maison chaque jour, baisent leurs petites amies, et vous voient autour.
Et vous, vous vous faites baiser encore plus.
Tziv : Je suis fier de servir mon pays, même s'il y a des choses que je fais qui sont contraire à mes croyances. Même si ce pays n'agit pas exactement de la façon dont je pense qu'il devrait, c'est toujours mon pays. J'essaye de faire ce que je dois faire.
Roi : Je le hais. En particulier les parachutistes. C’est l’unité la plus distinguée.
Dubi : Pourquoi avez-vous choisi une unite de combat ?
Roi : J'étais près de quitter l'armée en tant que psychologiquement peu adapté, mais à la fin, je suis resté avec un certain sentiment d'obligation. Je ne sens aucun engagement vers l'Etat ou qui que ce soit : Je ne donne pas une merde.
La seule raison est que mes parents vivent ici, et quand j'étais un gosse en troisième quelqu'un m'a défendu, aussi maintenant, c’est à mon tour de le faire.
Aucune autre raison, ni politique, ni sioniste.
Juste que d'autres m’ont défendu par le passé, et que maintenant c’est à mon tour.
Erez : Je suis pas du tout fier moi non plus. Je ne sais pas, je ne ressens aucun engagement envers ce pays. Je n'ai pas même voulu m’enrôler, c’était une erreur.
Mais je suis resté en raison des types de mon équipe. J'étais dans une bonne équipe, je me suis bien amusé, et maintenant je suis coincé.
Blau : Que vous l'aimiez ou non, vous avez donné énormément de vous-mêmes. Si vous étiez né de l'autre côté, où vous seriez maintenant ?
Tzvi : Je n'ai aucun doute qui si j'étais de l'autre côté, je rejoindrais une des factions, tout comme j'aurais rejoint un des organismes clandestins si j’avais vécu ici il y a cinquante-cinq ans, parce que c'est comme ça.
Et je crois qu’éventuellement, toute personne signe pour défendre son pays et on ne finit pas dans une unité de combat par accident.
Yosef : Je ne me vois pas faire sauter des civils et des bébés, même si j'étais de leur côté. Je ne me vois pas tirer sur une petite fille d'un côté ou de l'autre.
Tzvi : Peut-être rejoindriez-vous un mouvement de résistance, pour ne pas tirer sur des petites filles mais pour tirer sur des soldats.
Yosef : Je préférerais vivre ma vie tranquillement et probablement tout laisser passer au-dessus de ma tête. C’est vraiment la merde maintenant.
C’est vraiment dur. Je comprends leur frustration.
Particulièrement les non-terroristes, les Arabes normaux qui vivent là.
Mais même si j'étais de leur côté, je ne pense pas que je rejoindrais une organisation terroriste.
Ariel (21 ans, parachutiste, étudiant en yeshiva, a servi à Hébron et à Ramallah et retourné à la yeshiva, il y a 3 mois) : C'est une question religieuse, et je suis religieux.
Pour eux, ce n'est pas simplement le fait que leur vie est maintenant foutue; ils ont la religion, ces types.
Ma religion, comme la leur, est quelque chose qui me guide. Je suis, et je ferai tout ce qu'elle m'indique de faire. Si c’est de faire la guerre, alors il n'y a aucune limite et vous tirez sur tout le monde.
Si je sens cela pour moi et pour cette vie, et au nom de ma religion, que je dois le faire, alors je le fais.
Mais du même coup, tout comme je refuserais un ordre si mon commandant de compagnie me disait de tirer sur une fillette de 7 ans, si j’étais dans le Tanzim et qu’on me demande de tirer sur un soldat qui ne fait rien, juste là à manger une pizza, je refuserais, peu importe ce qui m’arriverait.
Mais si ma religion me dit que je dois tirer pour l’amour de mon peuple et de ma religion, je le ferais. C'est le problème ici.
Ran (20 ans, servant dans une unite spéciale de corps d’armée en Samarie) : Je ne peux pas - pourtant j’essaie - je ne peux pas m’imaginer à leur place.
Mais je pense qu’à leur place, j’aurais rejoint une de leurs factions.
Regardez, toutes ces personnes qui les rejoignent sont vraiment dans la détresse.
Blau : Avez-vous de la pitié pour eux ?
Ran : Sûr. Il y a des situations où vous vous dites : "vraiment, comment peuvent-ils vivre ainsi ? »
Erez : Il me semble que chacun comprend pourquoi les Arabes font ce qu'ils font . Je les comprends. Mais je comprends également notre côté.
Non pas que je ne tirerais pas sur un Arabe au marché qui est assis là à se préparer. Je serai heureux de lui tirer dessus.
Je comprends également notre situation, et on ne peut rien faire.
Blau : Il semble que, contrairement aux guerres précédentes, cette fois les soldats de l’IDF ne pensent pas que la justice absolue est de leur côté.
Erez : Naturellement, ce n'est pas exact. Mais il n'y a aucun choix. Il est là le problème. Vous n'avez pas d’autre choix. Aucune autre solution a été trouvée.
Roi : Je sens que je suis un peu différent des autres ici. Notre attitude envers les Arabes : haine, amour, pitié, cela dépend de l'humeur du soldat.
Si c'est un jour où je dois rentrer à la maison et que je suis heureux et que tout est cool, ou si c'est un jour où je ne'vais pas rentrer à la maison et que ne veux pas être dans l'armée, alors ce jour-là, nous nous en prendrons à eux.
Yosef : Bien que je pense que la justice est de notre côté, cela ne signifie pas que je n’ai pas pitié d’eux par moment. Peut-être que je pense que le bouclage constant d’Hébron est absolument justifié, mais cela ne signifie pas que je n’ai pas pitié qu’ils soient sous ce bouclage. Je ne les déteste pas une seule seconde.
Roi : D'ailleurs, la fermeture d’Hébron est contre la population qui ne tire pas.
Yosef : Exact, mais c’est toujours justifié
Erez : C'est le problème. Ce n’est pas vrai, mais il ne reste aucun choix.
Yosef : Je ne hais pas les Arabes. Je pense juste qu’il n’y a réellement pas le choix.
Source : www.harpers.org/
Traduction : MG
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