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Gaza - 24 janvier 2009
Par MG, ISM-France
Depuis hier soir, le Sheikh Hussein se prépare au grand sermon qu’il doit donner dans la mosquée Albart de Rafah, la mosquée construite petit à petit depuis 2000 par le Sheik Mansour, et qui a été bombardée par l’armée de l’air israélienne. Cette mosquée est encore debout mais elle est très fortement endommagée et risque de s’écrouler à tout moment.
Le Sheikh Hussein nous déclare : « Ils peuvent bombarder nos mosquées, mais nous continuerons d’aller y prier. Nous allons la reconstruire. »
Al khozar, les enfants du clan El Najjar
D’après lui, elle a été bombardée pour une seule raison : parce que c’est une mosquée construite par le Hamas.
Alex, un journaliste français qui vient régulièrement à Rafah depuis 3 ans, connaissait bien cette mosquée. Il confirme : « Je n’ai jamais vu des combattants à l’intérieur de cette mosquée. Je n’y ai vu que des fidèles venir y prier. Je suis profondément touché par cette destruction car je connaissais bien le travail réalisé par le Sheik Mansour pour construire cette mosquée, comment il s’est battu pour trouver des fonds et la construire petit à petit. »
Après le déjeuner, nous partons vers le quartier Abbassan à Rafah où un poste de police a été bombardé aux premières heures de la guerre, causant la mort de 15 policiers. Il y a un énorme cratère d’environ 6 mètres de profondeur et le bâtiment de 3 étages est complètement pulvérisé. Ce poste de police est situé à 20 mètres d’une école où, au moment du bombardement, se trouvaient de nombreux enfants. Par chance, aucun d’eux n’a été blessé.
Nous partons ensuite pour l’orphelinat et l’hôpital pour enfants construits par le Hamas qui ont également été bombardés. Lors de ce bombardement, 3 personnes ont été tuées ; par chance, tous les enfants sont sains et sauf.
En clair, à Abbassan, les Israéliens ont démoli tous les bâtiments de services installés par le Hamas pour la population, peu importe si des êtres humains se trouvaient à l’intérieur.
Dans le secteur d’Al khozar vit le clan El Najjar, des fermiers dont les habitations se trouvent à environ 600 mètres de la frontière avec Israël.
La première maison détruite est celle de Khalil El Najjar. Les cousins sont là, de l’autre côté de la route, à regarder encore la destruction. Ils nous racontent : « Les Israéliens ont téléphoné en leur demandant d’évacuer la maison tout de suite car ils allaient la bombarder. Tout le monde est parti en courant mais Khalil est allé récupérer sa fille dans l’une des chambres et il n’a pas eu le temps de sortir. Ils ont été tués tous les deux dans le bombardement. »
Un peu plus loin, nous voyons une maison gravement endommagée par une roquette tirée par un char.
Puis, environ 100 mètres plus loin, il y a un hameau où vivent d’autres cousins de la famille El Najjar. Là, 10 maisons sont presque totalement écroulées et nous voyons les traces des tanks qui ont retourné la terre. Et toujours la même histoire : ils ont reçu un coup de fil de l’armée israélienne les prévenant d’évacuer avant le bombardement. Pour eux, heureusement, ils ont réussi à s’enfuir à temps et tout le monde est vivant.
Mohamed El Najjar, une cinquantaine d’années, a le bras en écharpe. Il nous dit qu’il a été blessé ce matin par le tir d’un soldat israélien depuis un tank de l’autre côté de la frontière. Pourquoi ? Juste parce qu’il se tenait là, au bord de son terrain qui jouxte sur la frontière.
Le long de notre chemin, nous voyons d’autre maisons touchées et entendons toujours les mêmes récits.
Nous nous arrêtons chez la famille Abu Libda. Eux n’ont pas été touchés par les bombardements mais ils nous racontent leur histoire. Monsieur Abou Libda a commencé à construire sa maison il y a 2 ans. Il a déjà construit la maçonnerie du 1er étage mais il a dû cesser ses travaux en raison du blocus imposé par Israël avec le soutien des pays occidentaux.
Ils vivent depuis 2 ans, à 13 personnes, dans une sorte de garage à 5 mètres de la maison. Ils ont construit un petit agrandissement à l’aide de bâches en plastique et de feuilles de palmier.
Lorsque nous sommes passés, il n’y avait pas d’électricité et leur frigidaire ne leur sert pas grand-chose. En effet, ils n’ont que 10 heures par jour de l’électricité.
Il est grand temps que tout cela cesse, et que le blocus soit levé.
Et il est aussi grand temps de traduire en justice les responsables de ces crimes de guerre. Ils sont nombreux ici prêts à témoigner ou à se porter partie civile.
L’occupation israélienne doit se terminer au plus vite. Les Palestiniens ont le droit de vivre en liberté, en sécurité et en paix.
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24 janvier 2009