Gaza - 8 avril 2008

C'est le moment d'écraser le mur du ghetto à Rafah, à nouveau

Par Tony Sayegh

Avec le recul, il est devenu évident que le Hamas a fait une erreur en acceptant des "négociations" avec le régime du Pharaon, sur une hypothétique réouverture du carrefour de Rafah, entre Gaza et l'Egypte. Ce régime, redevable à USraël, n'a jamais eu l'intention de rouvrir ce passage. Les instructions de la princesse des ténèbres Rice étaient claires : laissez les Palestiniens de Gaza crever de faim, pour préparer le terrain aux chars israéliens pour qu'ils balaient la Bande et en finissent avec le Hamas et qu'on puisse réinstaller notre marionnette, Mahmoud Abbas.

Le Pharaon a gagné du temps pour construire un mur de ghetto en béton plus durable et pour avoir la permission USraélienne d'augmenter le nombre de troupes égyptiennes pour boucler hermétiquement le ghetto du côté égyptien. Le régime du Pharaon était également inquiet des réactions de la rue égyptienne, en sympathie avec les briseurs de geôles palestiniens. Le régime est hautement impopulaire à l'intérieur de l'Egypte et la dernière chose qu'il voulait, c'était un soulèvement de masse de Palestiniens se tirant du ghetto de Gaza.

La ruse du Pharaon a marché et le Hamas s'est fait pigeonner. Hamas a même travaillé avec les mercenaires du Pharaon pour refermer le carrefour de Rafah et pour empêcher que les Palestiniens ne tentent de traverser en l'Egypte. Après plus de deux mois de "négociations" absurdes avec le régime sur la fin du siège et la réouverture du passage, l'équipe du Hamas est revenue les mains vides.

Après beaucoup de fausses promesses d'une réouverture imminente et autres fariboles "positives", Hamas est maintenant forcé d'admettre que les "négociations" étaient une farce et une ruse. La situation à Gaza est maintenant pire qu'elle ne l'était en janvier dernier lorsque le mur est tombé. Davantage de gens meurent du manque de médicaments, de fuel et de nourriture et les provisions sont réduites à pratiquement rien.

Avec le soulèvement égyptien de ces derniers jours qui s'étend, contre le Pharaon, c'est le moment pour le Hamas de corriger l'erreur faite plus tôt. Cette fois, des centaines de milliers de Palestiniens devraient prendre d'assaut le mur du ghetto et, cette fois, garder ouverte la frontière. Il y aura des tirs du côté égyptien et quelques fractures de jambes palestiniennes, comme a menacé Abu Alghait, le Ministre des Affaires Etrangères du Pharaon. Mais plus de 125 malades sont morts parce qu'ils ne pouvaient pas se faire soigner.

Un tel soulèvement palestinien contre le Pharaon renforcerait la cause des Egyptiens en grève qui protestent contre le régime. Le même régime qui affame l'Egyptien pauvre et le Palestinien à Gaza. De tels soulèvements simultanés, égyptien et palestinien, se renforceraient l'un l'autre et mettraient en lumière à quel point le Pharaon est soumis aux objectifs et aux politiques USraéliens, contre son peuple et contre le peuple palestinien.

Les Palestiniens n'ont plus peur depuis longtemps, et maintenant les Egyptiens ne craignent plus leur régime brutal. Il est important d'accentuer la confrontation avec lui et de continuer à le faire. Les informations sur la grève des ouvriers des plus grandes usines d'Egypte sont très encourageantes.

Les journalistes parlent de batailles entre les manifestants et les voyous de la "sécurité" égyptienne. Les protestataires utilisent des tactiques de guérillas en passant d'une rue à une autre et prennent l'initiative.

Le régime du Pharaon est très inquiet, et il a raison. Il pourrait bien être en train de vivre ses derniers jours, et ils sont généralement les plus sanglants. Comme je l'ai écrit lors du renversement palestinien du mur du ghetto en janvier dernier, cela me rappelle les derniers jours du Shah d'Iran.

Hamas et les Palestiniens devraient joindre leurs forces avec les Egyptiens dans les rues et prendre part en mettant le mur de Rafah par terre et, cette fois, en maintenant la frontière ouverte. Le Pharaon doit partir. Il n'y a aucun espoir pour les Egyptiens et les Palestiniens tant qu'il est au pouvoir.

Et, comme le disent les Egyptiens : KEFAYAH ! *

* Ca suffit !

Source : Palestinian Pundit

Traduction : MR pour ISM