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ISM France - Archives 2001-2021

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Palestine -

L’OLP : pourquoi une alternative et pourquoi la panique ?

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Lorsque le dirigeant Hamas Khalid Mash’al a déclaré, devant une foule enthousiaste à Doha, au Qatar, le 28 janvier, la nécessité d’une nouvelle direction palestinienne, ses paroles ont généré la panique parmi les responsables de l’Autorité Palestinienne basée en Cisjordanie comme parmi les élites dirigeantes traditionnelles palestiniennes dans différentes capitales arabes.

La réaction de l’AP à la demande de Mash’al fut plus furieuse que le laissait entendre la plupart des déclarations du gouvernement intérimaire et de ses supporters, même celles diffusées pendant les 22 jours d’attaque israélienne contre la Bande de Gaza, qui a tué et blessé des milliers d’innocents gazaouis.

Le discours de Mash’al, qui a fait un triomphe au Qatar, soulignait que l’AP « dans son état actuel n’est pas une autorité. Elle exprime un état d’impuissance et d’abus et (c’est) un outil d’approfondissement des divisions.» Il a appelé à la création d’une nouvelle structure dirigeante qui inclurait tous les Palestiniens.

Marshal est resté volontairement ambigu sur la nature de la nouvelle structure, la nommant une « référence », peut-être pour tester les réactions à son appel avant d’aller plus avant sur un quelconque projet concret.

Comme on pouvait s’y attendre, la Vieille Garde, qui était largement restée muette pendant l’attaque contre Gaza, a réagi avec fureur à ce qu’elle a pris comme une tentative du Hamas d’écarter l’OLP qui, pour elle, représente un lieu d’influence et de statut personnels.

Quelques marginaux de la Vieille Garde de l’AP refusent toute alternative à l’OLP parce que l’organisation a représenté pendant longtemps une plateforme qui a guidé et gardé les aspirations nationales palestiniennes.

Mais pourquoi une alternative à l’OLP, et pourquoi cette fureur après un appel à une nouvelle structure de direction ?

Les deux principales factions palestiniennes, le Hamas et le Fatah, sont convenues au Caire en 2005 de restructurer l’OLP, ce qui permettrait au Hamas et aux autres organisations qui opèrent en dehors de ses structures politiques de s’y joindre. Mais l’accord n’a jamais été activé. Chaque bord a accusé l’autre de retarder la réforme hautement nécessaire. Ensuite, le désaccord est apparu partisan et politique, en opposition à un désaccord motivé et fondé sur des principes.

Mais la guerre israélienne contre Gaza a créé une réalité politique qui ne peut être considérée comme partisane. Les répercussions de l’après guerre se ressentent dans tout le Moyen Orient, et même au-delà, et il faudra un certain temps avant qu’on en appréhende l’impact total, politique et non politique.

Cependant, en ce qui concerne la politique intérieure palestinienne, la guerre contre Gaza a engendré deux groupes distinctement différents, un auquel on se réfère de plus en plus comme à celui des « factions de la résistance » (Hamas, Jihad Islamique et autres groupes socialistes et nationalistes) et l’autre, les « factions Oslo » (principalement le Fatah, mais avec quelques autres groupes moins connus), qualifié ainsi parce qu’elles ont embrassé la culture du « processus de paix » d’Oslo au sein de la société palestinienne. Le Fatah domine l’OLP, mais l’organe comprend des factions solidaires du Hamas à Gaza et à Damas.

A la suite de la signature des accords d’Oslo en septembre 2003, l’Autorité Palestinienne (l’organe à qui ont été confiées des responsabilités civiles temporaires, jusqu’à ce que les négociations de statut final aient lieu) avec une autorité limitée – si tant est qu’elle en ait – a été établie aux dépens de l’OLP (l’organe de représentation de tous les Palestiniens autour du globe et reconnu comme tel par les Nations Unies et la Ligue Arabe).

L’autorité de cette dernière, à teneur internationale et d’intérêt politique, s’est dissipée au fil du temps jusqu’à devenir une institution symbolique pour ses membres, ou au mieux pour une faction spécifique, le Fatah. L’OLP a refait surface de temps en temps pour servir de blanc seing aux politiques de l’AP, mais a depuis longtemps cessé de représenter tous les Palestiniens, ou de jouer un rôle important dans la conception des réalités politiques en Palestine occupée ou ailleurs.

L’état de désœuvrement de l’OLP est un phénomène relativement nouveau. Elle a été créée en 1964, sur ordre de Jamal Abdul Nasser d’Egypte. Elle a eu un rôle complémentaire à l’époque, mais a pris son indépendance par rapport à l’Egypte, mais non entièrement indépendante des politiques arabes ou de l’hégémonie de dirigeants et partis spécifiques. Néanmoins, l’OLP a joué un rôle important au cours des années, incarnant diverses institutions palestiniennes telles que le Conseil National de Palestine (Palestine National Council - PNC), l’Armée de Libération de la Palestine (Palestine Liberation Army - PLA) et le Fonds National Palestinien (Palestine National Fund - PNF).

Mais, pour des raisons évidentes, Oslo demandait une nouvelle organisation politique, un organe non démocratique de représentation des Palestiniens. L’OLP a ainsi été presque totalement marginalisée. Les Palestiniens en diaspora, en particulier ceux qui croupissent dans les camps de réfugiés du Liban, de Jordanie ou d’ailleurs, se sont sentis particulièrement reniés, parce que l’AP ne les représentait pas et que l’OLP n’était plus l’organisme remarquable qui comptait de manière réellement significative.

L’OLP a continué à exister dans les esprits de certains comme symbole d’un organe unificateur qui exprimait les aspirations politiques de la nation. Pour d’autres, c’était un outil utile appelé à approuver le programme politique de l’AP lorsque nécessaire. Par exemple, sous la pression des USA et d’Arafat, les membres du CNP se sont réunis pour annuler les clauses de la constitution palestinienne qui niait « le droit d’exister » d’Israël et à nouveau, en 1998, sous la pression israélienne, et en présence de l’ancien président US Bill Clinton, ils furent une fois encore sommés de mettre l’accent sur le droit à exister d’Israël.

Le CNP n’a pas tenu d’autre réunion depuis.

La Vieille Garde a perçu l’émerge du Hamas en tant que pouvoir politique en 2006 comme une grande menace, car son inclusion comportait le risque d’annuler toutes les « réalisations » de l’AP depuis Oslo. D’où le retard dans la mise en œuvre de l’Accord du Caire.

La guerre contre Gaza, dont l’objectif était d’écraser Hamas, a enhardi et donné du pouvoir au mouvement et à ses partisans, qui exigent maintenant que toute unité nationale tienne compte des réalités post-Gaza.

En d’autres termes, « la résistance » serait affirmée comme un « choix stratégique ». De plus, une OLP remaniée basée sur les compromis qui satisferaient les deux camps pourrait signifier aussi la fin des privilèges et de la domination de la branche Ramallah sur les affaires palestiniennes. D’où le tohu-bohu déclenché par la déclaration de Mash’al.

Beaucoup de Palestiniens espèrent toujours que l’OLP puisse être restructurée sans que davantage de fragmentations soient nécessaires. Cependant, parce que ni l’OLP actuelle ni l’AP ne sont des organismes réellement indépendants, on peut se demander si, dans les circonstances actuelles, l’unité nationale est possible.

Source : Maan News

Traduction : MR pour ISM

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