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Palestine - 30 janvier 2004
Par Ghassan Andoni
Même au milieu de la guerre internationale contre le terrorisme, guerre menée par les américains, il est difficile pour Israël de délégitimiser moralement la résistance palestinienne ou d’obliger le monde à ignorer ses racines qui sont profondément ancrées dans l’obstination d’Israël à conserver l’occupation et le niveau intolérable de sa domination sur les Palestiniens.
Un diplomate du Conseil de Sécurité a déclaré jeudi que trois heures de négociations à huis clos n’ont pas permis de trouver un accord sur une déclaration à la presse condamnant l’attaque à la bombe de Jérusalem.
Soutenu par d’autres membres du conseil, le représentant algérien a insisté sur le fait qu’une déclaration doit aussi condamner l’assassinat de 8 Palestiniens au cours de la meurtrière opération militaire israélienne à Gaza mercredi.
"Les tentatives de l’Algérie pour mettre en parallèle un accrochage entre soldats de l’IDF et tireurs palestiniens et un kamikaze qui, en se faisant exploser dans un bus tue 10 civils est absolument scandaleux" a dit le représentant israélien, Arye Mekel, ambassadeur aux Nations Unies.
Ce même scandale, les Palestiniens l'ont répété à plusieurs repprises à propos de l’incapacité du Conseil de Sécurité à condamner les massacres répétés de tant de civils innocents au cours des opérations militaires contre des quartiers d’habitations.
Non sans ironie, les puissants alliés internationaux d’Israël ont constamment bloqué les déclarations condamnant Israël pour «manque d’équilibre», signifiant par là, leur absence de condamnation des attaques de la résistance, surtout quand il y a bombardement d’objectifs civils.
La crise entre "un Etat démocratique" fondé sur les ruines d’une nation déplacée qui conduit à une occupation brutale et agressive, et un mouvement de libération qui au cours de ses combats a récemment traversé la ligne entre la résistance légitime et internationalement reconnue et le terrorisme, est difficile à juger sur des bases morales et humaines.
Parmi les Etats nations et avec l’exception des alliés de longue date des deux parties, le jugement moral des actions et des réactions est extrêmement difficile et largement politisé.
Si c’était à l’Assemblée Générale des Nations Unies, Israël accuserait sévèrement la majorité des nations du monde d'être partiales et hostiles à l’Etat Juif, déclarerait sa supériorité morale et réclamerait de la plupart d’entre elles qu’elles fassent le bilan de leur brutalité avant de s'en prendre à la mauvaise conduite d’Israël.
Au Conseil de Sécurité prédominent les Etats démocratiques qui ont aidé à créer l’Etat d’Israël et ont toujours été les fermes soutiens de l’Etat Juif.. Un conseil qui est plus représentatif des puissances actuelles qui se partagent le monde, qu’une représentation proportionnelle à la population mondiale.
Même au milieu de la guerre internationale contre le terrorisme, guerre menée par les américains, il est difficile pour Israël de délégitimiser moralement la résistance palestinienne ou d’obliger le monde à ignorer ses racines qui sont profondément ancrées dans l’obstination d’Israël à conserver l’occupation et le niveau intolérable de sa domination sur les Palestiniens.
Israël ne peut s’attendre à ce que toutes les nations du monde acceptent de faire totalement confiance à ses services de renseignements pour évaluer son besoin d’opérations militaires à l’intérieur des zones palestiniennes et que ce soit la seule source fiable permettant d'expliquer pourquoi une force à ce point abusive ait été employée contre tant de victimes innocentes tuées au cours de toutes ses opérations.
Le monde aime disposer d’autres sources fiables d’information, les médias représentent un parti qui cherche la vérité même derrière les bobards des Chefs d’Etat.
Bien des démocraties dans le monde, Etats-Unis en tête, cherchent à éviter que la Cour Internationale de Justice ne soit autorisée à prendre en compte l'un des principaux problèmes de la crise palestino-israélienne, en particulier le mur de séparation.
De leur point de vue, le problème est politique.
De même la crise du Proche Orient peut être résolue par des moyens politiques, les jugements de valeur ou les jugements moraux ne sont pas seulement difficiles mais ils peuvent être trompeurs, surtout quand ils sont employés à des fins politiques
Source : www.imemc.org/
Traduction : CS
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Ghassan Andoni
30 janvier 2004