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Palestine - 1 juillet 2009
Par Leila Mazboudi
Le Premier ministre palestinien désigné au gouvernement de Ramallah, Salam Fayyad, semble n'en faire qu'à sa tête, ou plutôt qu'à celle du général américain Keith Dayton, désigné par l'ancienne administration américaine, puis maintenu par la nouvelle, au poste de "coordinateur américain pour la sécurité dans les territoires palestiniens". Depuis l'arrivée de ce dernier, Fayyad suit à la lettre ses directives, élaborées dans le respect des conditions israéliennes qui ont toujours le dessus sur les droits palestiniens.
Selon le chroniqueur palestinien au quotidien qatari al-arab, Mounir Chafik, l'objectif ne se limite pas à réprimer les factions de la résistance palestiniennes du Hamas et du Jihad, mais aussi d'extirper les éléments fathaouis dans les rouages de l'autorité palestinienne, aussi bien sécuritaire que civil.
C'est ainsi que Keith a pu former, entraîner et armer une force paramilitaire dépendante du chef de l'autorité palestinien Mahmoud Abbas, formée de 900 hommes, baptisée Bader, avec pour but de remplacer les différentes forces de sécurité palestiniennes, relevant du Fatah fondé par le leader palestinien défunt, Yasser Arafat. Ayant participé activement à la seconde Intifada contre l'ennemi israélien, la décision avait été prise de les mettre au pas.
Justement, le duel Keith-Dayton a mis à la retraite 7.000 fathaouis pour en recruter de nouveaux, leur inculquant une toute nouvelle idéologie hostile à la résistance, et qui a pour mission d'exécuter les sales besognes des soldats israéliens de l'occupation en Cisjordanie : liquider les cellules de la résistance du Hamas et du Jihad, et celle du Fatah. Ce qu'elles se sont attelées à faire en un an et demi, n'épargnant même pas les associations de bienfaisance, éducatives et sanitaires.
Citant des propos de Dayton, lors de son intervention à l'Institut de Washington, en mai 2009, et selon lesquelles "la performance de la force Bader a stupéfié les Israéliens", Chafik conclut que c'est grâce à cette force palestinienne que les troupes israéliennes stationnées en Cisjordanie ont pu se rendre vers la bande de Gaza, pour y mener la guerre en décembre-janvier dernier.
Chafik s'est aussi arrêté sur le dernier discours de Fayyad, prononcé à l'université de Jérusalem, dans la localité d'Abou Diss, le 21 juin dernier, dans lequel il a déclaré vouloir "créer les institutions d'un Etat indépendant en deux ans (…) basé sur un pouvoir mature…".
Il s'attend à un processus similaire à celui réalisé sur les forces de sécurité : un départ en douceur des fonctionnaires restants du Fatah. Pour les substituer par "des éléments fidèles à Fayyad et au duo Dayton-Mitchell", selon Chafic.
Mais ce qui inquiète le plus ce penseur palestinien, dans le discours de Fayyad, ce sont trois mots en particulier qui auraient pu passer inaperçus : " Nous nous rencontrons à Jérusalem" avait-il lancé. Sachant qu'il prononçait ses propos à Abou Diss, une localité se trouvant aux confins de la ville sainte occupée, et que les israéliens s'obstinent à vouloir imposer comme capitale de "l'Etat" palestinien.
Fayyad serait en passe d'accepter ce que le dirigeant historique palestinien Yasser Arafat avait violemment refusé, à camp David, en l'an 2000 : abandonner Al-Quds.
Vraisemblablement, il ne peut le faire sans le feu vert de son désignateur Mahmoud Abbas. Fait marquant: ce dernier fait croire dans ses discours publics aux Palestiniens tout à fait le contraire.
Distribution de rôle oblige : l'un crée les faits accomplis, l'autre divertit le peuple palestinien.
Source : Al Manar
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Leila Mazboudi
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