Palestine - 26 juillet 2004

Agression des prisonniers dans la prison de Shatta

Par Ansar al-sajin

Rapport de l'avocat de l'association Ansar al-sajin, Muhammad Abu Rayya, sur l'agression des prisonniers dans la prison de Shatta

Tous les prisonniers de la partie ont été sortis dans la cour, ils ont été contraints de s'agenouiller pendant plusieurs heures, sous un soleil brûlant, sous les coups et les insultes, alors qu'ils étaient attachés. Les coups étaient tellement forts que plusieurs prisonniers ont perdu connaissance et d'autres ont eu les dents cassés, comme le prisonnier Ibrahim Barake.

Le 7 juillet dernier, j'ai visité la prison de Gilboa et j'ai rencontré les prisonniers suivants, Yasser Abu Bakr, qui se trouve dans la partie 2, de Naplouse, et Muhammad Asaad Kana'ina, qui se trouve dans la partie 1, de Arraba al-Batouf, Amjad Husni Abu Khaled, qui se trouve dans la partie 4, du village Kafr Thuluth, région de Qalqylia.

Les frères prisonniers m'ont raconté ce qui suit :

Le matin du 6 juillet, le mardi, à 9h05 précises, suite aux insultes et aux provocations répétées quotidiennement par la direction de la prison contre les prisonniers, le prisonnier Murad Abu Rukab que la direction de la prison avait mis en isolement dans la partie 4, le lundi 5 juillet, a lancé sur l'officier de la sécurité de l'eau chaude, en colère suite à diverses provocations.


Amjad Husni Abu Khaled, de la partie 4, a déclaré qu'un groupe de prisonniers a tenté d'empêcher Abu Rukab de poursuivre son attaque contre l'officier, et a même réussi à le maîtriser et à relâcher l'officier.

Mais, au lieu de prendre des mesures contre le prisonnier qui a commis cet acte, et de limiter l'incident à l'officier et le prisonnier, en remerciant les prisonniers qui ont réussi à calmer la situation, la direction de la prison a maintenu le prisonnier dans la partie 4 et s'est mise à asperger tous les prisonniers, 120, avec du gaz, les agressant avec des matraques.

Des dizaines d'entre eux ont perdu connaissance, d'autres ont été mis en isolement dans des cellules, les appareils électriques ont été confisqués, comme les télévisions, les radios, les chauffe-plats, les ventilateurs ainsi que des produis alimentaires comme l'huile, le sucre, le sel.

Tous les prisonniers de la partie ont été sortis dans la cour, ils ont été contraints de s'agenouiller pendant plusieurs heures, sous un soleil brûlant, sous les coups et les insultes, alors qu'ils étaient attachés.

Les coups étaient tellement forts que plusieurs prisonniers ont perdu connaissance, ont eu les dents cassés, comme le prisonnier Ibrahim Barake.


Dans la partie 1 de la prison, Muhammad Kana'ina, secrétaire général du mouvement Abnaa al-Balad a déclaré que les prisonniers dans cette partie ont décidé de renvoyer les plats, pour protester contre l'agression et en solidarité avec les prisonniers, ce qui a suscité la colère de la direction.


Celle-ci a alors lancé une agression contre la partie 1, contre tous les prisonniers, à 14h précises, avec du gaz, la plupart des prisonniers ont perdu connaissance, et les matraques.

Les 120 prisonniers de la partie 1 ont été obligés de sortir dans la cour, de s'agenouiller, sous le soleil brûlant, et la direction de la prison leur a aussi confisqué tous les matériels électriques, et des dizaines d'entre eux ont été mis dans des cellules individuelles.

Yasser Abu Bakr, de la partie 2, a déclaré que suite à ces évènements, la direction de la prison a commencé à provoquer les prisonniers dans leur partie, afin de les réprimer de la même manière, mais l'attitude des prisonniers l'a empêché de mener à terme son plan.

Les prisonniers appellent l'ensemble des institutions agissant dans les domaines des droits de l'homme d'intervenir pour mettre un terme aux agissements contre les prisonniers, pour que les médecins puissent entrer et ausculter les prisonniers qui ont été blessés, et pour mener à une enquête précise sur le déroulement de ces évènements dans la prison de Shatta.

Les prisonniers réclament que les institutions nationales palestiniennes assument leur rôle de dénonciation au niveau local, national et international, de ce qui se passe dans les prisons de l'"oasis de la démocratie israélienne".