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Gaza -

La famille Ali Ghalia, Vendredi 9 juin 2006, Plage de Beit Lahia, Gaza

Par

Propos recueillis par BA auprès de S., voisine de la famille. Gaza, 12/06/2006

Le père Ali Ghalia était un agriculteur de Beit Lahia au Nord de la Bande de Gaza.
Toute la famille Ghalia travaillait chaque jour dans un champ pour planter des légumes et ainsi, gagner sa vie. Les enfants aidaient les parents.
Le père était marié à deux femmes.
Il a eu 8 filles et 2 garçons de sa première femme. Une fille et un garçon de sa deuxième femme.

Les villages de Beit Lahia, situés près du Check-Point d’Erès, sont habitués au bombardement israélien.

En janvier 2006, la sœur d’Ali Ghalia a perdu 4 de ses petits enfants. Une bombe était tombée au milieu d’un groupe d’enfants. 4 autres enfants avaient été tués (l’un d’eux était le neveu de la sœur d’Ali, 2 autres les neveux de son mari).

4 autres enfants avaient été grièvement blessés dont 3 ont complètement ou partiellement perdu leurs jambes. Les enfants de ce quartier ont donc inscrit dans leur corps la peur et la terreur.

Personne ne pouvait imaginer en revanche qu’une bombe puisse arriver sur la plage, et personne ne pouvait imaginer qu’elle tuerait et toucherait les femmes et les enfants d’une même famille.

Ali avait promis à ses enfants de les emmener passer une journée à la plage pour les récompenser de leur année scolaire. Il avait invité sa sœur avec son mari et ses deux enfants.


Vendredi 9 juin, le père a réalisé sa promesse mais la plage n’était pas calme.
L’armée israélienne ne cessait d’envoyer des bombes pour chasser les gens.

La famille Ghalia a commencé à rassembler ses affaires. Presque toute la famille était réunie en un seul endroit. Une bombe est tombée au milieu d’eux, au milieu de leur vie.

Le père, sa deuxième femme avec son bébé de 4 mois, 4 filles de la première femme ont été tués sur le coup. La première femme, 3 de ses filles dont Marie, son petit fils de 6 ans et une fille de la deuxième femme (9 ans) ont été blessés. 3 blessés ont été transportés en Israël pour être soignés.

S. dit : "les israéliens tuent et traitent, on n'a pas le choix".

Les médecins ont dit que si la petite fille Marie ne répond pas au traitement, elle va mourir.

Huda, la fille que tout le monde a vue, très choquée devant les cadavres de sa famille en hurlant devant le cadavre de son père, est psychologiquement détruite et elle a été transportée à l'hôpital plusieurs fois.

Cette fille n'est pas seule comme beaucoup de media l' ont dit. Elle a toujours son grand frère de 19 ans qui était loin de l'explosion et qui n’a pas été blessé.

Elle a encore sa mère, son petit frère et ses 3 sœurs, plus la petite Marie mais dont on n’est pas sûr qu’elle vive.

Huda n'est pas seule mais S. se demande si elle sera capable d'oublier l'image de sa famille morte.

"Est-ce qu'elle sera capable de continuer se vie comme les gens normaux ? Beaucoup de questions se pose autour de cette pauvre fille."

Hadil, la sœur de Huda et la mère de Huda sont toutes les deux soignées dans un hôpital de la Bande de Gaza mais elles ne savent pas que le père et sa deuxième femme sont morts.
La fille réclame ses parents mais ses tantes préfèrent lui dire qu’ils sont à la maison.

L’une d’entre elles a donne 10 Shekels pour qu’Hadil aille acheter des bonbons.

Elle a dit "Je les cache pour les donner à ma maman. Elle n’a pas d’argent et elle veut acheter des Pampers à mon petit frère".

La première femme ne sait toujours pas que 4 de ses filles sont mortes. Elle pense en avoir perdu 2 et elle réclame les 2 autres. Son entourage préfère lui dire pour l’instant qu’elles sont dans un autre hôpital.

Cette réalité-là est trop dure à dire. Elle est dure à écrire. Elle est sans doute impossible à vivre.

Avec le plus grand respect, l’armée israélienne a fait subir 3 murs du son "Bang Supersonique" à la population gazaouie ce vendredi 9 (2 vers 19h00 et un autre à l’aurore du 10). Un autre ce matin lundi à 7h30.

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