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Liban - 9 juin 2009
Par Nadine Acoury
Voici ma réponse à ceux qui me demandent aujourd'hui, mardi 8 juin 2009, comment j'explique l'échec inattendu de l'opposition. Essentiellement un discours confessionnel, reflet de la politique impérialiste mondiale, à savoir le long du clivage inventé et mystifié entre chiites-Iran-Syrie-insécurité-danger d'une part, et sunnites-Arabie saoudite-régimes arabes modérés-sécurité et paix avec Israël d'autre part, qui a marché à fond, notamment parmi les émigrés libanais (65.000) ramenés des 4 coins du monde grâce à l'argent saoudien.
Ce discours a été favorisé, il faut le reconnaître, par l'intervention musclée de Hezbollah le 7 mai 2008 à Beyrouth pour stopper le plan inspiré par les USA (et parait-il même la France) qui visait à démanteler le réseau de télécommunications de la résistance et à mettre à la tête de la sécurité de l'aéroport de Beyrouth une personne acquise au front anti-résistance, avec les implications militaires et politiques graves que cela pouvait entrainer (surtout que le Sayyed Nasrallah s'était récemment glorifié de cette journée, et je pense que c'était une erreur de sa part).
Cette intervention a été "vécue" par les sunnites comme un avant-goût de ce que les chiites (considérés comme des "étrangers" à Beyrouth) pouvaient leur préparer à l'avenir.
Les instincts confessionnels, à vif chez les citoyens libanais dans un système basé sur le confessionnalisme, faute de structures étatiques véritablement démocratiques, dans le cadre d'une loi électorale qui favorisait à fond ce type de représentation, ont donné ce qu'ils pouvaient donner de pire.
Par ailleurs, l'opposition a soit sous-estimé l'adversaire (surtout l'argent et les immigrés), soit (en catimini) traîne des pieds pour ne pas s'embarrasser du pouvoir et se mettre à dos le monde entier (des rumeurs en font état), sans oublier la nonchalance de la machine électorale de Aoun (qui n'est toujours pas sorti de son silence).
Cela dit, d'après un des principaux éditorialistes de Al Akhbar ce matin, Brahim al Amin, des calculs plus précis montrent que la moyenne des votes acquis à l'opposition a été de 815.000 voix pour l'opposition contre 680.000 pour la majorité (sur un total de près de 1 million et demi de votants), ce qui donnerait 54,5% a l'opposition et 45,5% à la majorité !!
Ces chiffres révèlent bien entendu le problème de la non adéquation du niveau de représentativité entre les groupes d'électeurs et leurs parts de sièges à l'assemblée (le Sayyed y avait fait allusion dans son discours d'hier ; le problème, c'est ce que l'on entend par "moyenne des votes" ; de toutes manières, cette question doit être à l'heure qu'il est le point le plus discuté par les Libanais).
Personnellement, après une déception rapidement digérée, j'estime que ça va donner des leçons à tout le monde, il faut assumer, le monde arabe avait trop envie de rester devant la télé à regarder Hezbollah se battre contre les USA et les sionistes à sa place.
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Nadine Acoury
9 juin 2009