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ISM France - Archives 2001-2021

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Israël -

Avec un peu d'aide extérieure

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L'ironie du destin : L'Etat menant une large campagne internationale pour un boycott fait simultanément une campagne parallèle, mais pas moins déterminée, contre un boycott.
Un boycott qui nuit gravement à la vie de millions de personnes est légitime à ses yeux parce qu'il est dirigé contre ceux qui sont définis comme étant ses ennemis, alors qu'un boycott qui a pour but de toucher sa tour d'ivoire universitaire est illégitime à ses yeux seulement parce qu'il le prend pour cible.

C'est un double standard moral. Pourquoi la campagne de boycott contre l'Autorité Palestinienne, y compris le gel de l'aide économique essentielle et le boycott des responsables élus dans des élections démocratiques et légales, est-elle une mesure autorisée aux yeux d'Israël et pourquoi le boycott de ses universités est-il interdit ?

Israël ne peut pas prétendre que l'arme du boycott est illégitime. Il fait lui-même une large utilisation de cette arme, et ses victimes souffrent dans des conditions graves de privation, de Rafah à Jénine.

Par le passé, Israël a invité le monde à boycotter Yasser Arafat, et maintenant il appelle à un boycott du gouvernement du Hamas et à travers ce gouvernement, de tous les Palestiniens dans les territoires. Et Israël ne le voit pas comme un problème moral. Des dizaines de milliers de personnes n'ont pas reçu leurs salaires depuis quatre mois en raison du boycott, mais quand il y a un appel pour boycotter les universités israéliennes, le boycott devient soudainement une arme illégitime.

Ceux qui réclament un boycott d'Israël sont également souillés d'un double standard moral.
NATFHE (National Association of Teachers in Further and Higher Education - Association Nationale des professeurs de l’enseignement supérieur et continu) en Grande Bretagne et le Syndicat des Employés du Service Public Canadien en Ontario, qui ont tous les deux décidé de boycotter Israël, n'ont pas agi de façon identique pour protester contre "les crimes de guerre et les occupations" de leurs propres pays : l'armée Britannique en Irak et l'armée Canadienne en Afghanistan.

Néanmoins, la poignée d'avocats des droits de l'homme et les opposants à l'occupation en Israël devraient remercier ces deux organisations pour la mesure qu'ils ont prise, en dépit de leurs doubles standards imparfaits.

Il aurait été préférable que les opposants à l'occupation en Israël n'aient pas eu besoin de l'intervention de groupes externes pour combattre l'occupation. Il n'est pas facile d'inviter le monde à boycotter son propre pays.

C'aurait été mieux de ne pas avoir eu besoin de Rachel Corrie, de James Miller et de Tom Hurndall, des gens de conscience audacieux qui ont payé de leurs vies après s'être tenus devant les bulldozers destructeurs à Rafah. Ces jeunes étrangers ont effectué le travail dangereux et vital que les Israéliens auraient dû faire.

Cela est aussi vrai pour les quelques pacifistes qui parviennent toujours à arpenter les territoires, pour protester et offrir de l'aide aux victimes de l'occupation comme le Mouvement de Solidarité International (ISM) qu'Israël combat en empêchant ses membres de franchir ses frontières. Ce serait mieux si des Israéliens se mobilisaient pour combattre à leur place.

Mais sauf quelques groupes modestes, il n'y a aucune protestation en Israël et aucune véritable mobilisation. Donc, il reste seulement à espérer l'aide du monde.

Le monde peut aider à sauver Israël de lui-même mais de façon limitée. Dans une situation dans laquelle les gouvernements occidentaux soutiennent réellement la poursuite de l'occupation, même s'ils déclarent s'y opposer, ce rêle incombe aux organisations civiles.

Quand un groupe d'avocats américains, y compris des Juifs, lancent un appel au boycott de la société Caterpillar, dont les bulldozers ont rasé des quartiers complets à Khan Yunis et à Rafah, il devrait être remercié pour cela.

La même chose s'applique au boycott des universités : Quand une association de conférenciers universitaires Britanniques boycottent leurs collègues israéliens qui ne sont pas prêts à déclarer au moins leur opposition à l'occupation, nous devrions l'apprécier.

Chaque groupe dans son domaine, et peut-être qu'un jour cela inclura également des fonctionnaires du tourisme, des hommes d'affaires, des artistes et des athlètes. Si tout ces gens boycottent Israël, peut-être que les Israéliens commenceront à comprendre, bien que ce soit d'une manière dure, qu'il y a un prix à payer pour l'occupation : un prix dans leurs poches et pour leur statut.

L'occupation n'est pas seulement le domaine du gouvernement, de l'armée et des organisations de sécurité.

Tout est corrompu : les institutions de la Justice et de la Loi, les médecins qui restent silencieux alors que les soins médicaux sont empêchés dans les territoires, les professeurs qui ne protestent pas contre la fermeture des établissements scolaires et contre la prévention de la libre circulation de leurs pairs, les journalistes qui ne font pas de reportages, les écrivains et les artistes qui restent muets, les architectes et les ingénieurs qui prêtent la main aux entreprises de l'occupation : les colonies et la barrière, les barrières et les routes de contournement et également les conférenciers d'université qui ne font rien pour leurs collègues emprisonnés dans les territoires mais dirigent des programmes d'études spéciaux pour les forces de sécurité.

Si tout ceux-ci boycottaient l'occupation, il n'y aurait pas besoin de boycott international.

Le monde voit une grande et permanente injustice. Devrait-il rester silencieux ? Ce n'est pas, bien sûr, la seule injustice au monde. Ce n'est pas non plus la plus terrible. Mais est-ce une raison pour ne pas agir contre ?

Il est facile de s'exempter de notre responsabilité morale et attribuer, comme d'habitude, la critique à de l'anti-sémitisme. Il y a peut-être en effet certains éléments anti-sémites parmi ceux qui réclament le boycott.

Mais il y a également parmi eux des groupes et des individus, y compris quelques juifs, pour qui Israël est proche de leurs coeurs. Ils veulent un Israël juste. Ils voient un Israël qui occupe et agit clairement de façon injuste, et ils pensent qu'ils devraient faire quelque chose.

Nous devrions les remercier pour cela du fond de nos coeurs.



Source : http://www.haaretz.com/

Traduction : MG pour ISM

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