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Gaza - 11 janvier 2009
Par Rashid Khalidi
Rashid Khalidi, professeur d'études arabes à Columbia, est l'auteur du livre à paraitre : “Sowing Crisis: The Cold War and American Dominance in the Middle East."
PRESQUE tout ce que vous avez été amenés à penser à propos de la Bande de Gaza est faux. Voici quelques points essentiels qui semblent manquer dans les discours, trouvés en grande partie dans la presse, à propos de l'attaque d'Israël contre la bande de Gaza.
LES GAZAOUIS. La plupart des gens vivant dans la bande de Gaza ne sont pas là par choix. La majorité des 1,5 millions de personnes entassées dans les 365 km2 de la bande de Gaza, appartiennent à des familles qui venaient des villes et des villages à l’extérieur de la bande de Gaza comme Ashkelon et de Beersheba. Ils ont été chassés vers la Bande de Gaza par l'armée israélienne en 1948.
L'OCCUPATION Les habitants de Gaza vivent sous occupation israélienne depuis la guerre des Six jours en 1967. Israël est encore largement considéré comme une puissance occupante, même s’il a retiré ses troupes et ses colons de la bande de Gaza en 2005. Israël continue de contrôler l'accès à la région, les importations et les exportations, et les entrées et les sorties des personnes.
Israël contrôle l'espace aérien et les côtes de Gaza et ses forces pénétrent dans la région à volonté. En tant que puissance occupante, Israël a la responsabilité, en vertu de la quatrième Convention de Genève, du bien-être de la population civile de la bande de Gaza.
LE BLOCUS israélien de la bande, avec le soutien des États-Unis et de l'Union Européenne, a été de plus en plus dur depuis que le Hamas a remporté les élections au Conseil législatif palestinien en Janvier 2006. Le carburant, l'électricité, les importations, les exportations et la circulation des personnes dans et hors de la bande de Gaza ont été lentement bloquées, aboutissant à des problèmes sanitaires, de santé, d'approvisionnement en eau et de transports qui mettent la vie des gens en danger.
En raison du blocus, beaucoup de gens se sont retrouvés au chômage, dans la misère et victimes de la malnutrition. Ce qui revient à une punition collective - avec le soutien tacite des États-Unis - d'une population civile pour l'exercice de ses droits démocratiques.
LE CESSEZ-LE-FEU. La levée de l'embargo, et l’arrêt des tirs de roquettes, étaient l'un des éléments clés du cessez-le-feu de juin entre Israël et le Hamas. Cet accord a conduit à une réduction des tirs de roquettes depuis la bande de Gaza, de centaines entre mai et juin à moins de 20 au total pendant les quatre mois suivants (selon les chiffres du gouvernement israélien). Le cessez-le-feu a été brisé lorsque les forces israéliennes ont lancé des attaques aériennes et au sol au début du mois de Novembre dans lesquelles six membres du Hamas ont été tués.
CRIMES DE GUERRE. Viser des civils, que ce soit par le Hamas ou par Israël, est potentiellement un crime de guerre. Toute vie humaine est précieuse. Mais les chiffres parlent d'eux-mêmes: près de 900 Palestiniens, des civils pour la plupart, ont été tués depuis que le conflit a éclaté à la fin de l'année dernière. En revanche, il y a eu environ une douzaine d'Israéliens tués, dont de nombreux soldats.
La négociation est une manière bien plus efficace pour faire face aux roquettes et aux autres formes de violence. Cela aurait pu se produire si Israël avait respecté les termes du cessez-le-feu de juin et avait levé son blocus de la bande de Gaza.
Cette guerre contre la population de Gaza n’a pas vraiment grand-chose à voir avec les roquettes. Elle n’a pas grand-chose à voir non plus avec "la restauration de la dissuasion d'Israël», comme pourrait vle ous faire croire la presse israélienne. Bien plus révélatrices sont les paroles de Moshe Yaalon, le chef d’Etat-Major des Forces de défense israéliennes, en 2002: "Les Palestiniens doivent comprendre au plus profond de leur conscience qu'ils sont un peuple vaincu."
Source : http://www.informationclearinghouse.info/
Traduction : MG pour ISM
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