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Egypte -

Le conflit à Gaza va secouer le monde arabe : la présidence égyptienne pourrait être la première touchée par les ondes de choc des attaques israéliennes dans la région

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Le coût humain de la décision d'Israël d'attaquer Gaza est payé par les Palestiniens. Toutefois, les retombées de cette violence aveugle vont avoir des conséquences politiques à long terme dans le monde arabe. L'attaque israélienne sur la bande de Gaza pourrait faire réapparaître des tendances politiques qui, jusqu'à présent, étaient restées juste en-dessous de la zone d'influence.

Le conflit à Gaza va secouer le monde arabe : la présidence égyptienne pourrait être la première touchée par les ondes de choc des attaques israéliennes dans la région


Photo Ahmad Abdel Fattah : En Egypte, le régime de Moubarak envoie 2 policiers pour 1 manifestant

La situation a amené le monde arabe à un carrefour historique, où les dirigeants soit évolueront vers une indépendance arabe de la politique occidentale, ce qui sera probablement soutenu par des mouvements populaires, soit ils continueront à suivre la ligne d'influence Israël/États-Unis. Une grande partie de cela sera déterminée par la durée des attaques israéliennes et de la survie ou la chute du Hamas.

Le premier fait évident dans la guerre actuelle est que, depuis la déclaration de l'État d'Israël en 1948, il s'agit de la première guerre lancée par Israël et que les Palestiniens défendent eux-mêmes sans intervention militaire des pays arabes voisins. Les Palestiniens ont pris les armes, qu’elles soient artisanales ou importées, pour défendre leur territoire et la population contre cette attaque militaire israélienne à grande échelle depuis le ciel, la mer et la terre. On pourrait affirmer que c’est la première guerre israélo-palestinienne.

Si le Hamas se sort de cette brutale attaque israélienne exploitée à des fins politiques malgré le grand nombre de civils blessés et de morts et les graves dégâts structurels aux infrastructures, cela donnera plus d’autonomie aux Palestiniens, et au Hamas lui-même. Malgré la puissance de feu mortelle de l'armée israélienne meurtrière, il y a des raisons logiques de supposer que c'est une possibilité. Le Hamas est un parti politique, avec une structure solide qui a le soutien populaire et des racines profondes dans la société palestinienne depuis près de 20 ans. Il n’est donc pas plausible d'envisager sa disparition totale, même si Israël réussit à atteindre l'une de ses ambitions souhaitées qui est d’éliminer sa direction actuelle.

Avec la résistance palestinienne menée par le Hamas qui tient encore, il apparaît que, malgré le rythme très lent des efforts internationaux pour mettre fin au carnage dans la bande de Gaza, Israël ne devrait pas avoir assez de temps pour atteindre l'un de ses objectifs inchangés, la destruction du Hamas.

D'autres objectifs comprennent l'arrêt des roquettes, l'assassinat des dirigeants du Hamas et la destruction de tunnels qui sont prétendument utilisés pour la contrebande d'armes - mais en réalité, ils sont principalement utilisés pour la contrebande de produits de première nécessité interdits par le siège.

Avec la guerre qui entre déjà dans sa troisième semaine, et Israël qui continue son utilisation aveugle et disproportionnée de la force, entraînant la diffusion d’images horribles de corps ensanglantés d'enfants, de femmes et de personnes âgées dans les maisons, de nombreux pays arabes descendent dans la rue en signe de protestation, malgré les efforts des gouvernements pour empêcher cela.

Le plus grand impact de l'onde de choc politique de la résistance palestinienne est le plus fortement ressenti en Égypte. Ici, le régime dictatorial "à vie" du président Hosni Mubarak continue à progresser dans une position diamétralement opposée aux sentiments du public, dont les sympathies vont aux Palestiniens, menant le gouvernement et la population vers une confrontation.

Comme l’a fait remarquer Jack Shenker dans Cif, la population dans les rues devient plus audacieuse chaque jour. En dépit de la main lourde de la police en Egypte, qui peut emprisonner des manifestants, des milliers de personnes sont descendues dans les rues tous les jours et le chœur devient plus fort avec des slogans qui sont à la fois anti-israéliens et anti-Moubarak.

Les Frères musulmans, qui sont la seule opposition crédible à Moubarak, se sont joints aux laïcs, à la Gauche et à d'autres pour dénoncer les liens de Moubarak avec Israël et son étouffement des Palestiniens, en gardant le point de passage de Rafah fermé.

Hassan Nasrallah, le leader du Hezbollah au Liban, qui est considéré comme un héros par de nombreux égyptiens pour avoir eu le dessus sur l'armée israélienne en 2006, et a survécu, s’est prononcé avec force contre Moubarak. En appelant plus ou moins à un soulèvement, il a encouragé le public égyptien à prendre des mesures et à forcer le passage de Rafah.

En 2006, Moubarak a d’abord condamné les actions du Hezbollah, mais plus tard il s’est rétracté et a fini par envoyer son ministre féliciter Nasrallah, alors que le soutien populaire au Hezbollah augmentait de plus en plus et passionnait l'Egypte. Malgré cela, il a encore une fois choisi de prendre le parti d’Israël dans le conflit actuel.
Il semble qu'il soit aveuglé par la largesse des 2,2 milliards de dollars que les Etats-Unis donnent à l’Egypte chaque année, ce qui, pour beaucoup, est lié à son engagement dans les ambitions et projets israélo-américains dans la région.
Bien que le Hamas soit apparu d'abord comme une branche des Frères Musulmans en Egypte, il semble que, dans un revirement du destin, les Frères Musulmans pourraient tirer profit de la position du Hamas contre l'agression israélienne. Mardi, le chef de la confrérie, Mohammed Akef, a appelé à la poursuite des manifestations en demandant à Moubarak d’expulser l'ambassadeur d'Israël et de mettre fin au blocage de l'aide humanitaire pour Gaza.

À l'heure actuelle, l'appel concerne des manifestations non-violentes, mais avec l’augmentation des émotions proportionnelle aux attaques incessantes contre Gaza, les choses pourraient changer.

Il existe un consensus dans les rues du Caire que Moubarak est un obstacle important à la liberté des Palestiniens en Israël. Si ce consensus s’unit, il pourrait aboutir à l'émergence d'acteurs politiques en Égypte en mesure de contester le régime de Moubarak.

En outre, il semble probable que soit accepté un cessez-le-feu tolérable pour Israël et, par extension, les États-Unis, l'Egypte sera soumise à de fortes pressions, et peut-être même une aide de la police, pour qu’elle interdise la circulation des armes entre l’Egypte et Gaza par les tunnels. Pour l'Egypte, en effet, aider à la reprise d’un blocus de la bande de Gaza serait certainement un grand risque politique pour le régime de Mubarak.

L'avenir des alliés d'Israël en Egypte et dans les autres Etats voisins dépend de savoir si Israël peut parvenir à un règlement négocié avec les Palestiniens ou si une indépendance et une liberté sont créées par les Palestiniens à travers la réussite de la résistance.


Source : http://www.guardian.co.uk/

Traduction : MG pour ISM

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