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Gaza - 1 août 2004
Par Adam Keller
Parfois, quand on hésite, la voix du bon sens vient de l'armée.
Ce matin, le quotidien à gros tirage Ma'ariv portait deux gros titres :
IDF : L’opération Gaza n’a aucun effet contre les roquettes Qassam, nous devrions nous retirer
Le Ministre de la Défense : Etendons l’opération de Beit Hanoun
L’armée a envahi Beit Hanoun, au nord de la Bande de Gaza il y a plus d’un mois, et s’est embarquée dans une série de dures mesures de punitions collectives : arrachage et destruction des champs, des orangeraies et des maisons.
Cela était censé intimider la population locale, de sorte qu'elle pousse les milices à stopper les tirs de missiles. Mais "des officiers de l'armée" anonymes ont confié à Amir Rapaport du Ma'ariv et à son collègue Yossi Yehoshua du Yediot Aharonot que le résultat avait l’effet opposé : "Le mois précédent l'entrée des forces israéliennes à Beit Hanoun, cinq roquettes y avaient été tirées sur Israël. Depuis un mois que l'armée est là, pas moins de cinquante-cinq ont été tirées".
La présence de l'armée augmente la motivation des Palestiniens à les tirer, en défi et les frictions (sic) entre les soldats et la population locale augmente la volonté de la population civile à aider les terroristes. La présence prolongée de l'armée dans cette ville de 20.000 personnes pose des problèmes humanitaires et augmente la critique d’Israël au niveau international.".
D’autres officiers ont critiqué la directive du Ministre de la Défense, Mofaz, que l'armée pénètre plus profondément dans la bande de Gaza à la recherche des fusées de lancement mobiles. "Cela demanderait l’occupation de Jabaliya et d'autres secteurs très fortement peuplés, où vivent environ 100.000 personnes. Cela demanderait l’implication d’importantes forces dans de durs combats, et augmenterait la critique internationale.
En outre, plus de soldats seraient exposés aux missiles antichar palestiniens, qui ont déjà montré leur capacité à frapper les véhicules blindés et à tuer les soldats à l'intérieur."
Au lieu de cela, l'armée propose de retirer les forces maintenant et de garder en option la possibilité de revenir pour "des raids courts et ciblés" si nécessaire.
Ce que personne ne semble proposer, soit dans l'establishment politique ou militaire, est ce qui devrait être la solution évidente : négocier un cessez-le-feu entre Israël et les Palestiniens, afin d'assurer une transition de pouvoir en douceur quand (et si) Sharon met en application son plan, tellement vanté, de retrait de Gaza.
En fait, les Egyptiens et les Européens ont essayé pendant des mois d’obtenir un tel cessez-le-feu, qui a toujours été repoussé par Sharon.
Un cessez-le-feu ne servirait pas les objectifs de Sharon, qui maintient résolument que "il n'y a aucun partenaire palestinien" et il fait tout ce qu’il peut pour que cela soit vrai, en fomentant le chaos dans la bande de Gaza qui doit être évacuée. Cela semble être maintenant un objectif majeur de l’ensemble du plan de Désengagement.
En effet, Sharon et ses associés ont du mal à cacher leur satisfaction lors des diverses manifestations de désaccord récentes entre Palestiniens. Avec la politique actuelle du gouvernement israélien, les deux populations semblent se diriger vers une augmentation de la souffrance et un bain de sang.
Source : www.gush-shalom.org/
Traduction : MG pour ISM-France
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Adam Keller
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