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Palestine - 25 mars 2009
Par Hasan Afif El-Hasan
La principale cause du désespoir des Palestiniens, c'est que les dirigeants de l'Autorité Palestinienne toujours au pouvoir sont les mêmes personnes monopolistes et incompétentes qui ont signé et défendu les accords limitant la capacité des Palestiniens à faire face à l'occupant, réquisitionné leur mouvement national et porté préjudice à leurs futures générations.
"Les Palestiniens du monde entier devraient partiper aux prochaines élections de leurs nouveaux dirigeants"
Les politiques des gouvernements et du mouvement des colons israéliens ont tué les chances d'une véritable paix durable et de la soi-disant «solution à deux États», même si certains pays arabes et dirigeants palestiniens sont toujours optimistes sur les perspectives d'une paix juste.
L'état de la politique palestinienne aujourd'hui est désespérée, non seulement parce que les Palestiniens sans défense vivant sous occupation sont assiégés, affamés, massacrés, étranglés, arrêtés et humiliés au quotidien, ou parce que les réfugiés privés du droit de vote qui languissent dans les camps n'ont pas le droit de retourner dans leur maison et n'ont pas de place pour s'installer dans le territoire de l'Autorité Palestinienne qui a été divisé, quadrillé par des routes réservées aux juifs, des colonies et des postes militaires, ou que le soutien tacite des États-Unis a donné Israël une marge de manœuvre pour ignorer les résolutions des Nations unies et les lois internationales, terroriser les Palestiniens sous occupation et coloniser leurs terres, mais la principale cause du désespoir des Palestiniens, c'est que les dirigeants de l'Autorité Palestinienne toujours au pouvoir sont les mêmes personnes monopolistes et incompétentes qui ont signé et défendu les accords limitant la capacité des Palestiniens à faire face à l'occupant, réquisitionné leur mouvement national et porté préjudice à leurs futures générations.
Il ne faut pas s'étonner si les dirigeants de l'Autorité Palestinienne n'ont pas réussi à accomplir des progrès vers l'objectif national palestinien après des années de négociations. Quel est le problème avec le soi-disant «processus de paix» : il est conduit entre les dirigeants d'une entité palestinienne dépendante, l'Autorité Palestinienne, et les seigneurs de guerre sionistes.
Les dirigeants de l'Autorité Palestinienne qui sont redevables à Israël ne peuvent pas mener les négociations avec les Israéliens et corriger ce qui ne va pas dans les accords qu'ils ont signés, tout en essayant de venir à bout des besoins économiques et sécuritaires des Palestiniens sous occupation.
Israël a le pouvoir militaire et économique nécessaire pour imposer ceux qui doivent diriger les territoires palestiniens autonomes, et Israël n'a jamais hésité à exercer ce pouvoir. Israël a décidé de rejeter Yasser Arafat et a refusé qu’il soit un partenaire de négociation quand il a rejeté l’autonomie proposée par l'État d'Israël et les États-Unis au sommet de Camp David en 2000 ; ses hélicoptères de combat et ses chars ont détruit les commissariats de police palestiniens situés à côté du quartier général d’Arafat à Ramallah et ailleurs en Cisjordanie .
L'autre mesure punitive a été les couvre-feux imposés à l'intérieur du territoire occupé et la fermeture du marché de l'emploi en Israël aux Palestiniens.
La création de l'Autorité Palestinienne a exempté Israël de sa responsabilité en tant que puissance occupante, et en donnant aux dirigeants de l'Autorité palestinienne le pouvoir de négocier avec Israël, la lutte pour la libération des Palestiniens a été transformée en quête de financement pour les bureaucrates de l’Autorité Palestinienne.
Les accords d'Oslo ont donné à Israël le pouvoir de fixer le taux d'imposition et de percevoir les taxes de l'Autorité Palestinienne. Et Israël a réussi à définir le profil des leaders qui peuvent recevoir les taxes payées par les Palestiniens sous occupation et négocier en leur nom.
Selon les Israéliens, les dirigeants palestiniens doivent contrôler leur peuple sous occupation, renoncer à la cause nationale et ignorer les développements insidieux créés par le gouvernement israélien sur leurs terres. Israël a relégué le "processus de paix" à d'interminables réunions et à des événements de poignées de main, sans aucune intention de parvenir à une paix véritable.
Arafat et ses lieutenants ont accepté les conditions d'Israël jusqu'à ce qu'ils réalisent que le territoire occupé avait été entièrement colonisé, que Jérusalem avait été judaïsée et qu’il était trop tard pour faire quelque chose.
Arafat a joué le rôle qui lui avait été assigné en reconnaissant Israël, en revoyant le « Pacte Palestinien » qui affirmait de manière claire et explicite l'acceptation de la légitimité de l'État d'Israël sans que ses frontières soient définies. Il a solennellement signé l’Accord d'Oslo I en 1993, l’Accord intérimaire d'Oslo II en 1995, l’Accord d’Hébron qui a été signé en 1997 à Taba et l'Accord de Wye River de 1998, des accords qui ont assuré la domination perpétuelle de la terre occupée par Israël.
Les Palestiniens ont compris que les accords leur offriraient seulement des minuscules enclaves autonomes et rien pour encourager un processus qui leur donnerait une autodétermination ou un Etat indépendant. Ils se sont révoltés et Arafat a été accusé par les Israéliens et les États-Unis de l'échec du sommet de Camp David et le déclenchement de l'Intifada al-Aqsa qui a suivi.
Arafat a été placé en état d'arrestation dans son bureau, empêché de quitter son quartier général à Ramallah et les militaires israéliens ont labouré les pistes de l'aéroport de l'Autorité palestinienne dans la bande de Gaza afin de réduire davantage sa capacité à quitter les territoires occupés. Le Président Bush a soutenu les actions israéliennes et a exigé le 24 Juin 2002, que «le processus de paix a besoin d’une direction nouvelle et différente .... Je demande aux Palestiniens d’élire de nouveaux dirigeants».
Les journalistes et hommes politiques américains ont soutenu aussi l'action israélienne. Ils ont été surpris de voir qu’Arafat avait rejeté l’"offre généreuse" d'Israël et des États-Unis, malgré les millions de dollars versés par les États-Unis en soutien à l'Autorité palestinienne et le fait qu’Arafat ait été invité à de nombreuses reprises à la Maison Blanche. En effet, ils considéraient le financement de l’Autorité Palestinienne et la photo à la Maison Blanche comme faisant partie d’un accord global et définitif avec les Palestiniens.
En Mars 2003, Arafat a été forcé par les États-Unis et Israël de nommer son ministre des Affaires étrangères, Mahmoud Abbas, comme Premier ministre afin de recevoir l'aide financière des États-Unis et l'Union Européenne. Mais un conflit entre Arafat et Abbas a émergé au sujet du contrôle des forces de sécurité et Abbas a dû démissionner de son poste de Premier ministre.
Abbas et ses commanditaires, Israël et les États-Unis, voulaient le plein contrôle de l'appareil de sécurité de l'Autorité Palestinienne pour réprimer l'opposition palestinienne, mais il était trop faible pour remettre en question la loyauté à Arafat des nombreux groupes de sécurité qu'Arafat avait créé et utilisé comme instruments de népotisme et de contrôle.
Quand Arafat est mort, peut-être empoisonné, le 11 novembre 2004, les Israéliens et l'administration Bush ont vu que c'était le moment propice pour demander que Mahmoud Abbas accède à la présidence de l'Autorité Palestinienne. Abbas, le dirigeant palestinien préféré d’Israël et des États-Unis qui avait signé la «Déclaration de Principes», à Washington DC, au nom de l'OLP le 13 Septembre 1993.
Abbas a été élu président de l'Autorité palestinienne et le président Bush a promis 50 millions de dollars d'aide au nouveau dirigeant de l'Autorité Palestinienne et l’a invité à la Maison Blanche, un geste que Bush n'a jamais fait pour Arafat.
Puis, le 25 Janvier 2006, les élections législatives ont eu lieu après une série de reports et de retards de la direction palestinienne. Les élections ont été suivies par de nombreux observateurs étrangers qui ont témoigné de leur équité, de leur transparence et de leur caractère démocratique. Le Hamas a remporté 75 sièges et le Fatah a pris 47 sur les 132 sièges du Conseil Législatif Palestinien.
Israël a opposé son veto à la décision des Palestiniens, a déclaré la guerre au gouvernement Hamas, arrêté et emprisonné les députés islamiques nouvellement élus. La démocratie a été suspendue et on a dit aux Palestiniens sous occupation que s'ils voulaient éviter la famine et l'étranglement, ils ne devraient choisir que des représentants et des gouvernements approuvés par leurs oppresseurs.
En plus de leur évidente incompétence et de leur dépendance à l'égard de l'occupant, la direction palestinienne n’a été élue que par les Palestiniens sous occupation ou leur a été imposée par Israël et les États-Unis. Les 3,8 millions de Palestiniens vivant en Cisjordanie et à Gaza, qui n'ont même pas la liberté de choisir, ne pas parlent pas au nom des 7 millions de Palestiniens de la diaspora, dont 3,5 millions d'entre eux vivent dans des camps de réfugiés en Jordanie, au Liban et en Syrie.
S’il n'est pas trop tard pour sauver leur cause nationale, les Palestiniens dans le monde entier devraient participer à l'élection de nouveaux dirigeants qui n'auraient pas à choisir entre de l’argent pour soutenir les Palestiniens sous occupation et la cause nationale.
Source : http://palestinechronicle.com/
Traduction : MG pour ISM
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