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USA - 12 novembre 2003
Par Patrick O Connor
Patrick O'Connor, originaire et vivant à Greenwich travaille pour des organisations d’aide humanitaire en Egypte et a été volontaire avec ISM
Il y a deux semaines, un juge israélien a rejeté mon appel de la décision prise par des responsables officiels de la sécurité israélienne de me refuser l'entrée en Israël pour effectuer un travail d’aide humanitaire dans les Territoires Occupés. La décision du juge faisait suite à une audience obligatoire à laquelle je n'ai pas été autorisé à assister.
Il y a deux semaines, un juge israélien a rejeté mon appel de la décision prise par des responsables officiels de la sécurité israélienne de me refuser l'entrée en Israël pour effectuer un travail d’aide humanitaire dans les Territoires Occupés.
La décision du juge faisait suite à une audience obligatoire à laquelle je n'ai pas été autorisé à assister. L’audience a mis en avant des ‘preuves de nature secrète’ que je n’ai pas pu voir ou contester. Malheureusement, mon cas n’est seulement qu’un parmi d’autres, prouvant que le service judiciaire israélien sert largement à légitimer des violations systématiques des lois internationales, plutôt qu’à limiter les abus du gouvernement.
Les officiels de la sécurité israélienne m’ont étiqueté ‘menace pour la sécurité’, une assomption absurde, vu mon dossier. Je m’oppose fortement à toute violence.
J'ai fait un stage aupres du sénateur américain Christopher J. Dodd et au departement d'état américain en Afrique.
Je suis diplômé d’un master de l’université de Yale et de science po d'Harvard, et j’ai géré des programmes d’aide humanitaire de plusieurs millions de dollars pendant 11 ans pour des organisations non gouvernementales américaines, en Egypte, au Maroc, au Mali et à Gaza.
A l’automne dernier, la situation au Moyen Orient se dégradant, cela m’a conduit à passer de l’aide humanitaire à un travail non violent et dirigé directement pour soutenir les droits de l’homme. J’ai été volontaire avec l'International Solidarity Movement (ISM), aidant les fermiers palestiniens de Cisjordanie à récolter leurs olives, malgré les attaques des colons, et prêtant main forte aux Palestiniens et Israéliens pour manifester pacifiquement contre le mur qu’Israël est entrain de construire sur la terre palestinienne.
Lorsque j’ai pris l’avion pour Tel Aviv en mars pour de nouveau effectuer du volontariat dans le domaine des droits de l’homme, j’ai été retenu par la police israélienne, et renvoyé sur le vol suivant aux Etats-Unis. Les autorités israéliennes ont justifié ce traitement par ma participation à des manifestations pacifiques, et mes liens avec des groupes non violents, travaillant pour les droits de l’homme.
Puis j’ai accepté un travail de consultant pour une organisation humanitaire américaine, pour reconstruire des conduites d’eau palestiniennes et replanter des fermes rasées. Mais en août, j’ai été à nouveau refoulé par la police des frontières israéliennes lorsque j’ai essayé de rentrer en Israël depuis l’Egypte pour effectuer ce travail.
Bien que de nombreux travailleurs pour les droits de l’homme et l’humanitaire se soient vus refusé l’entrée en Israël, je fais partie des premiers à faire appel aupres d'un tribunal israélien. La façon dont le tribunal a géré mon cas, révèle les graves lacunes du système judiciaire israélien.
La juge a refusé de m’autoriser à venir depuis l’Egypte pour mon audience, même menotté, et sous garde de la police israélienne. Elle n’a pas autorisé 2 israéliens qui étaient présents à l’audience, dont l’un était rabin, à témoigner à ma place.
En fait, elle a basé sa décision sur "des preuves secretes" fournies par des responsables de la sécurité israélienne. Comme je n’ai rien fait de mal ou de secret, les pieces à convictions ne pouvaient seulement être que des erreurs et des malversations. Mais sans connaissance de celles ci, nous n'avons pu les contester de manière efficace.
L’accès pour apporter une aide humanitaire est un principe clé du droit international. L’obligation pour Israël de donner accès à une aide humanitaire à 3.2 millions de Palestiniens qui vivent sous occupation militaire doivent pouvoir contrebalancer des informations douteuses des services de sécurité.
Mais apparemment,le système judiciaire israélien accepte que les services de sécurité déclarent qu’un soutien non violent aux droits des palestiniens est une menace pour la sécurité. Bien qu’Israël ait besoin de mesures de sécurité, le fait de bloquer l’aide humanitaire aggrave la pauvreté, et écraser le mouvement non violent élimine les alternatives de paix, et menace la sécurité d'Israël.
Tragiquement, l’accès de l’aide humanitaire n’est seulement qu’une chose parmi d’autres touchée par les sanctions des tribunaux israéliens qui violent le droit international et qui nourrissent la colère des Palestiniens.
Depuis 2000, des milliers de Palestiniens ont été emprisonnés pour de longues périodes sur "preuves classées secrètes", sans béneficier d'un procés en bonne et dûe forme.
Suivant des lignes directrices approuvées par la Cour de Justice , l’armée israélienne a démoli,sur 3 ans, 4.000 maisons palestiniennes, selon un procédé qu'Amnesty International a récemment appelé "excessif et disproportionné" et "une violation grave des droits humains internationaux et de la loi humanitaire".
Selon l’organisation israélienne pour les droits de l’homme B’Tselem, la Cour de Justice a accepté qu’Israël prenne contrôle de 50% de la Cisjordanie et construise des colonies israéliennes sur la terre palestinienne, tout ceci en violation du droit international.De la même façon, la Cour de Justice autorise la construction d’un mur de "Sécurité" qui pénètre jusqu’à 4 kms en Cisjordanie , plutôt que de suivre la frontière de la Cisjordanie avec Israël, séparant des milliers de Palestiniens de leurs terres agricoles.
Sans opposition politique efficace et avec un système judiciaire qui avalise tout, la société israélienne a perdu sa capacité à s’auto-réguler. Alors que la communauté internationale presse à bon escient les Palestiniens de mettre un terme à leurs attaques contre des civils israéliens, nous devons aussi exiger qu’Israël cesse ses attaques sur les droits humains palestiniens. Le processus de paix d’Oslo a montré que la paix pour les Israéliens ne viendra pas sans le respect des droits palestiniens.
Engagé dans un conflit compliqué, Israël bloque tout contrôle extérieur quand il en a le plus besoin. L'aide humanitaire doit être autorisée et les travailleurs des droits humains doivent pouvoir faire leur travail.
Source : www.ctnow.com/news/opinion
Traduction : BM
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12 novembre 2003