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Bethléem - 7 janvier 2008
Par Meron Rappaport
Le Ministère du Logement insiste pour construire plus de 1000 logements dans le quartier de Har Homa à Jérusalem-Est, sur des terres détenues par des "absents" Palestiniens de la région de Bethléem.
Cette mesure viole l'ordre du procureur général demandant de cesser d'appliquer la loi sur les Biens des Absents dans le secteur de Jérusalem-Est et les promesses explicites faites aux États-Unis de ne pas appliquer cette loi dans les quartiers Est de la capitale.
Photo ARIJ : L'hideuse colonie de Har Homa, vue de Bethléem
Il y a environ quatre semaines, le Ministère du Logement a publié un appel d'offres pour construire 300 logements pour achever l'étape B de la colonie de Har Homa. L'offre a suscité une indignation internationale et la pression des États-Unis et des Palestiniens pour bloquer la construction.
Il est maintenant évident que la plupart des terres prévues pour la construction des 300 logements appartiennent à des habitants de Beit Sahour, qui ont été déclarés absents, de sorte que leurs terres ont été prises par l'Etat sans compensations ou audiences devant la Cour.
Selon les cartes des titres de propriété de la région, sur les 24 dunums (2.4 ha) de la zone prévue pour les constructions, 18 dunums appartenaient à des résidents de Beit Sahour et 6 dunums ont été saisis à des propriétaires juifs. 188 appartements doivent être construits sur les terres des Absents.
L'application de la loi sur les Biens des Absents à Jérusalem-Est a été très controversée depuis l'annexion de la partie Est de la ville après la guerre des Six jours.
Le procureur général de l'époque, Meir Shemgar a déclaré un an après la guerre qu'il n'y avait aucune "justification pour que l'annexion de Jérusalem-Est revienne à prendre les biens d'une personne" et il avait recommandé de ne pas appliquer la loi.
Au fil des ans, des modifications ont été apportées à cette position, et fin 2004, la Commission Ministérielle sur les Affaires de Jérusalem a décidé, dans une réunion non signalée, de reprendre l'application de la loi sur les Biens des Absents.
Après la publication de cette décision dans Haaretz, le gouvernement américain a exigé qu'elle soit modifiée.
En conséquence, en février 2005, le procureur général Menachem Mazuz a publié des ordres adoptant la position de Shemgar en 1968 et a ordonné "l'arrêt immédiat de l'application de la loi sur les Biens des Absents à Jérusalem-Est."
Apparemment, cet ordre n'a pas été appliqué.
En supplément des 300 logements mentionnés ci-dessus, l'Etat a apparemment prévu de construire 1000 logements sur d'autres terres d'Absents dans le cadre de l'étape 3 de Har Homa. La construction du nouveau quartier a été approuvée par le conseil d'urbanisme de la municipalité de Jérusalem.
Le Ministère du Logement continue, même après que le Premier ministre Ehud Olmert ait ordonné qu'il soit informé de tout projet de construction en Cisjordanie et à Jérusalem.
Le nouveau quartier est prévu à l'est de la zone déjà construite dans Har Homa, à proximité de Beit Sahour et de Bethléem.
S'il est construit, Bethléem sera complètement isolé des quartiers palestiniens du Sud de Jérusalem.
Lors d'une audience du conseil d'urbanisme de Jérusalem en janvier dernier, le membre du conseil municipal, Pepe Alalu, s'est opposé au plan, en disant que la zone pourrait servir à agrandir Beit Sahour, qui souffre d'une forte surpopulation.
En réponse, l'urbaniste pour le district de Jérusalem au Ministère du logement, Bernard Ayalon, a déclaré que les habitants de Sur Baher n'étaient pas propriétaires des terres des étapes 3 et 4 de Har Homa, qui appartiennent à des habitants de Bethlém. Les propriétaires sont absents."
Ce sont des terres agricoles appartenant à environ 600 familles de Beit Sahour qui cultivaient les parcelles jusqu'à la construction de la barrière de séparation dans la région.
Le Ministère de la Justice a préféré ignorer l'apparente contradiction entre l'ordre de Mazuz en 2005 et ce qui semble être une application abusive de la loi sur les Biens des Absents afin de construire de nouveaux quartiers à Har Homa.
Dans sa réponse, le Ministère de la Justice a déclaré que les terres destinées aux constructions dans la colonie de Har Homa avaient été expropriées pour cause d'utilité publique aussi à des propriétaires juifs et que la Loi sur les Biens des Absents n'était pas pertinente.
Dans sa réponse, le Ministère du logement a déclaré : "il n'y a aucune décision d'arrêter la construction" de l'étape 3 de Har Homa et des modifications techniques aux plans seront soumises au comité d'urganisme du district dans les prochains mois afin de permettre l'approbation du plan
Source : http://www.haaretz.com/
Traduction : MG pour ISM
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Meron Rappaport
7 janvier 2008